Parce que ça se démocratise, on entend de plus en plus parler d’opérations de chirurgie esthétique des organes génitaux féminins et masculins. Eh bien aujourd’hui je ne vais pas vous en parler.
Bien sûr que si, je vais vous en parler, d’ailleurs vous êtes là pour ça. Par contre, je ne vais pas vous donner mon avis sur la chirurgie esthétique, parce que ça on s’en contre-carre le uc’. Je vais juste vous expliquer en quoi consistent ces petits coups de bistouris qui « réduisent les petites lèvres » ou « agrandissent les pénis » comme si j’avais 12 ans de médecine derrière moi (alors que pas du tout). Préparez-vous à grimacer un peu parce que c’est pas toujours très jojo.
La nymphoplastie (ou labiaplastie)
C’est le nom scientifique de la fameuse « réduction des petites lèvres de la vulve ». Les personnes qui y ont recours le font pour des raisons esthétiques, mais aussi pour faciliter les relations sexuelles, éviter une gêne quand elles marchent, ou encore réduire les risques d’infections. Concrètement, l’opération consiste à retirer une partie des lèvres, soit dans la longueur, soit sur une partie précise, avant de suturer pour faire une cicatrice quasi invisible.
C’est une opération relativement facile avec de faibles risques de complications, mais c’est pas une raison pour y avoir recours juste parce que quelques débiles trouvent que « les petites lèvres qui dépassent, c’est moche ». C’est mieux quand c’est un choix mûrement réfléchi et un vrai besoin. Mince, j’avais dit que je ne donnerais pas mon avis.
La pénoplastie (allongement du pénis)
Il existe une opération pour jouer sur la longueur du pénis, mais uniquement au repos. Elle consiste à sectionner le ligament qui relie le pénis au pubis, ce qui lui fait gagner 2,5 cm à 3 cm en longueur au repos (en érection, la taille ne varie presque pas). Les patients qui ont recours à cette opération le font purement pour des raisons psychologiques, pour se sentir plus en confiance. Côté complication, généralement il n’y en a pas, mais les érections peuvent être un peu moins satisfaisantes parce que le pénis sera un peu moins droit (ou un peu moins au garde à vous, si vous préférez). Bref, il ne faut pas en attendre des miracles non plus.
L'augmentation de la circonférence du pénis
Après la longueur, l’épaisseur. Et là, il y a deux méthodes :
– La première, c’est le lipoffiling : l’injection de graisse dans la verge. En gros, on prélève de la graisse du patient et on lui injecte dans le pénis pour lui faire gagner en moyenne 2,5 cm de circonférence (au repos ET en érection). Tout ça en 45 minutes sous anesthésie générale. Les complications sont rares mais elles peuvent exister. Il peut y avoir des risques d’infection, de nécrose, d’hématome, et la graisse peut parfois faire des boules pas très jolies visibles en érection. Pas ouf.
– La deuxième, qui est moins pratiquée et moins recommandée, c’est l’injection d’acide hyaluronique dans le pénis. Pour le coup, ça se fait en anesthésie locale et il suffit d’une dizaine de piqûres pour arriver au résultat escompté (2 à 3 cm de circonférence en plus). Le résultat peut durer jusqu’à deux ans, mais le produit finit par se résorber. Il peut y avoir des complications, surtout si on multiplie les séances pour aller au-delà des 3 cm, ou si un mauvais acide hyaluronique est injecté (ce qui arrive parfois). Vaut mieux aller voir des vrais pros, donc. Surtout si vous tenez à votre engin.
La réduction du capuchon clitoridien (ou circoncision féminine)
Le capuchon clitoridien, c’est un mot un peu moche pour désigner la peau qui recouvre la base de la partie externe du clitoris (autrement appelée « gland du clitoris », même si là aussi le mot est cheum). C’est un peu le prépuce du clitoris, en gros. Seulement, chez certaines personnes, le capuchon clitoridien est un peu trop gros et il recouvre le gland du clitoris dans sa totalité, ce qui peut limiter le plaisir sexuel et faire une petite bosse sous les vêtements moulants. Dans ce cas, on peut en réduire la taille par la chirurgie. Attention, ça n’a rien à voir avec l’excision, qui est l’ablation totale de la partie externe du clitoris et qui est une mutilation atroce. Là, on retire juste le « prépuce », sous anesthésie générale ou locale avec des sédatifs. Normalement, les complications sont rares : il faut surtout bien respecter les consignes du médecin pour une bonne cicatrisation et s’attendre à une hypersensibilité du clitoris dans les premiers temps.
L'implant testiculaire
Suite à un cancer, une torsion testiculaire ayant entraîné une nécrose, ou un accident, le patient peut avoir perdu un ou deux testicule(s) (pas plus, non). Dans ce cas, il peut avoir recours à l’implant testiculaire, qui va juste venir simuler la présence d’un testicule dans le scrotum. C’est un peu comme un implant mammaire, sauf qu’au lieu de placer un faux sein, on place une fausse couille en plastique. Ça permet surtout au patient de se sentir mieux dans son corps, mais ça n’a pas beaucoup d’intérêt sur le plan purement médical. Pour ce qui est de l’opération, on pratique une incision dans le scrotum pour venir placer l’implant à l’intérieur, et on peut le fixer pour qu’il évite de remonter. Après ça, le patient reste plus ou moins un jour à l’hôpital avant de pouvoir rentrer tranquillement chez lui. Il y a très peu de risques de complications, et c’est remboursé par l’assurance maladie, donc c’est que du positif.
L'augmentation des grandes lèvres
La plupart des opérations de chirurgie esthétique sur les organes génitaux féminins consistent à retirer quelque chose, mais, pour le coup, il s’agit de faire grossir les grosses lèvres de la vulve pour les rendre plus pulpeuses. Ça n’a pas d’intérêt médical, c’est un choix purement esthétique. L’opération consiste généralement à faire un lipofilling : on prélève de la graisse dans un autre endroit du corps et on l’injecte dans les grandes lèvres. Tout ça sous anesthésie générale ou locale, en seulement 1h.
L'hymenoplastie (ou reconstruction de l'hymen)
Dans certaines cultures, on demande aux jeunes femmes de « prouver » leur virginité en montrant que leur hymen est toujours intact. C’est évidemment scandaleux. Mais malheureusement, certaines femmes font donc appel à la chirurgie pour reconstituer leur hymen. Dans ce cas, le chirurgien prélève un peu de tissu sur la paroi vaginale pour venir recréer un faux hymen qui se rompra à la prochaine pénétration. Suite à l’opération, il faut généralement attendre 24h avant de reprendre un rythme d’activité normal. Un peu comme après une bonne cuite.
L'augmentation du point G
Alors oui, le point G existe bel et bien, et on peut en augmenter la taille pour augmenter le plaisir sexuel. Pour ça, il suffit de pratiquer une injection de graisse par lipofilling ou d’acide hyaluronique. La deuxième méthode est favorisée parce qu’elle ne prend que 5 à 10 minutes sans anesthésie. C’est encore plus rapide que d’aller au Domac’, mais c’est quand même un poil moins anodin.
La scrotoplastie (ou lifting du scrotum)
Le scrotum (plus vulgairement appelé « peau des couilles ») peut se distendre et s’affaisser, notamment avec la vieillesse. Ça provoque ce qu’on appelle scientifiquement un phénomène de « couilles qui pendent ». On peut ralentir ça en portant des sous-vêtements de maintien, mais une fois que c’est trop tard, on peut avoir recours à la chirurgie. L’opération consiste à retirer l’excédant de peau du scrotum pour retendre la peau et rendre tout ça plus ferme.
La monsplastie (Liposuccion et lifting du pubis)
La peau de la zone du pubis peut se relâcher avec les années, alors il est possible de retirer ce qu’il y a en trop pour retendre le tout grâce à la chirurgie. Au passage, on peut aussi faire une liposuccion de la zone pour ceux qui trouvent leur pubis trop bombé. Ça se fait sous anesthésie générale, et il faut généralement une bonne semaine pour récupérer (plus 5 semaines sans faire de sport, facile).
Certaines de ces opérations sont remboursées quand c’est pour des raisons médicales, mais sinon n’oubliez pas que parfois la chirurgie esthétique c’est horrible. Enfin faut réfléchir quoi. C’est mieux.