Si le rock et la pop, genres musicaux relativement pauvres comparés au jazz ou à la musique classique (Brel disait des Beatles qu’ils n’avaient fait que rajouter une pédale charleston aux harmonies de Fauré) ; si le rock et la pop donc, fascinent autant, c’est qu’ils ne sont pas que musique, mais bien style de vie, raison d’être, et modèle pour l’existence. A ce titre il y a une mode rock, une littérature rock, un cinéma rock et pourquoi pas une cuisine rock : on connaît des gens qui se sont fait la coupe de cheveux des Beatles à leur retour d’Allemagne, on ne connaît personne qui ait copié la moustache de Fauré, et c’est heureux. Rendons donc hommage aux marques les moins musicales, mais non les moins reconnaissables de la culture pop, qui ont rempli, remplissent et rempliront les cours de récréation, et les podiums de haute-couture, avec le top 10 des objets cultes de la culture pop.
- Les lunettes de John Lennon : en 2007, Junishi Yore ancien traducteur des Beatles lors de leur tournée de 1966 au Japon, allait mettre aux enchères la paire de lunettes rondes que lui avait alors données John. Selon la légende la vente allait dépasser le million de livres. Selon la légende toujours, Johnny essaye de rééditer le coup avec ses campagnes Optic 2000.
- Le gant de Michael Jackson : utilisé en 1983, lors de la première présentation de son célèbre Moonwalk, le gant du King of Pop (en fait un vulgaire gant de golf pailleté made in Korea) a trouvé preneur pour 350 000 dollars fin 2009. Quant à savoir pourquoi il s’agissait d’un gant pour main gauche et non pour main droite, Bambi s’est éteint sans nous révéler la réponse à cette obsédante question.
- Les épingles à nourrice des punks : la paternité de son utilisation par les punks est discutée : Malcom Mc Laren ? Vivienne Westwood ? Elli Medeiros ? Peu importe, il faut lire le témoignage des premiers punks allemands dans le fantastique « Dilapide ta jeunesse » aux éditions Allia (et je vous garantis, que porter des svastikas, dans l’Allemagne d’après guerre était autrement plus risqué que dans le Londres des années 70), où ces derniers expliquent comment ils trouvaient ridicules leurs coreligionnaires à crête lorsque ceux-ci s’enfonçaient réellement l’aiguille dans la chair. Comme quoi on peut être punk, et ne pas avoir envie d’attraper le tétanos.
- La tenue de collégien d’Angus Young : il y a quand même quelque chose d’admirable (et de magnifiquement ridicule) de voir un mec malingre et pas sexy pour un clou, se balader devant des dizaines de milliers de spectateurs en arborant un costume difforme d’écolier de pensionnat anglais.
- Les skull rings de Keith Richards : l’homme « le plus élégamment ravagé du rock’n’roll », celui qui a inspiré Johnny Depp-Jack Sparrow, mais également Johnny Thunders, Joe Perry et tant d’autres, est probablement la seule personne au monde à pouvoir arborer un long manteau en léopard, un bandana dans les cheveux et des skulls rings à quasiment chaque doigt, sans ressembler à un personnage de Tim Burton (quoi que ?).
- Les chemises à carreaux du grunge : évidemment, c’est mythique. On se doute que l’influence du Canada, si proche de Seattle, y est pour quelque chose. On se doute que le parrainage de Neil Young (pas vraiment le plus classe pour s’habiller) n’y est pas étranger. Les groupes grunge aimaient (on parle au passé, car qui écoute encore du grunge aujourd’hui ?) les chemises de bûcherons, à l’image de leur musique, pas des plus raffinées.
- Le scooter des Mods : on n’a jamais vraiment compris la rivalité les opposant aux rockers (et le film Quadrophenia n’aide vraiment pas), mais les Mods sont incontestablement les plus classes. Que ce soit la coupe de cheveux, le choix des fringues ou bien évidemment la customisation de leur Vespa...Entre Paul Weller et Kurt Cobain, y a quand même pas photo.
- L’horloge de Flavor Flav : pas les derniers à s’accoutrer bizarrement et à porter toute sorte de…trucs plus pourris les uns que les autres, les rappeurs ont leur maître en la personne de Flavor Flav de Public Enemy, qui se produit systématiquement avec un galurin invraisemblable et une grosse horloge autour du cou, sans que l’on n’ait vraiment jamais compris pourquoi.
- Le Golden Suit d’Elvis Presley : il orne la pochette du légendaire 50 000 Fans Can’t Be Wrong, si copiée depuis, et il fut offert au King par le Colonel Parker pour le remercier de sa réussite commerciale. Voilà pour l’Histoire, sinon vous avez le droit de trouver cela horrible.
- Le Peace symbol des Hippies : les Hippies étaient sales, puaient le patchouli et le cannabis, laissaient pendre, vaguement en rythme, leur tête de droite à gauche sur de la musique de merde (qui a écouté Jefferson Airplane ou le Dead récemment ?), mais incontestablement leur symbole de la paix a été d’une efficacité redoubtable : plus aucune guerre depuis les années 60. N’est-ce pas ?
Et vous, vous en voyez d'autres ?