Ses grands yeux mouillés vous fixent longuement et la question fuse, à voix basse : « on peut adopter un [insérer race de l’animal] ? ». Comment esquiver habilement (ou pas) cette question piège ? En suivant nos conseils de mauvaise personne.
Le traumatiser en présence d’animaux supposément méchants
Un chaton innocent. Un poisson rouge inexpressif. Un labrador au regard tendre. C’est primordial de prêter des attentions machiavéliques à ces animaux inoffensifs. « Attention, il te saute dessus ! Ce n’est pas de la joie. Que de la haine. QUE DE LA HAINE ! ».
Lui transmettre votre propre peur
Avouez-le : vous avez une frousse bleue des animaux. Dès son plus jeune âge, inculquez des valeurs de terreur mâtiné de mépris à votre enfant dès qu’une bêbête rentre dans le champ de vision. Et une névrose de plus, une !
Lui montrer des films avec des animaux méchants
Les dents de la mer ? « A la portée de n’importe quel poisson ». Jurassic Park ? « Les ancêtres des poules ». Le Territoire des Loups ? « Un fauve est tapi dans chaque toutou ». Mortelles morsures ? « Oui, même les tortues ». Vous êtes une mauvaise personne.
Lui expliquer que les animaux meurent un jour. Comme les grands-mères.
D’une lâcheté et d’une violence sans nom. Vous pensiez l’épargner de cet infini chagrin ? Bravo, il a 4 ans et vient de comprendre que nul ni personne n’est immortel. Même Christophe Lambert.
Lui dire que c’est lui ou elle qui ramassera les cacas. Tous les cacas.
Si l’enfant persiste et signe, faîtes-lui ramasser le caca des autres chiens dans la rue. On verra si c’est toujours aussi kiffant.
Faire une simulation à la maison
Par exemple, un poney shetland dans sa chambre de princesse, de 9 m2. Au bout d’une trentième kilos de crottin posés sur ses livres, l’enfant, selon toute vraisemblance, rétropédalera.
Récitez-lui les articles 10 loi du 9 juillet 1970 ainsi que le L. 211-12 du code rural et de la pêche maritime
Ah rien de tel que de bercer son enfant avec des extraits du code de la copropriété. Un ouvrage imparable quand on veut raconter une histoire qui fait faire dodo rapidement.
Dire oui pour adopter un chien – un choix qui ne se prend pas à la légère
Assurément l’esquive la plus cruelle qui soit. Faîtes semblant que vous n’êtes pas contre. Pendant de longues semaines, faîtes semblant d’hésiter sur la race de toutou – car c’est un choix qui ne se prend pas à la légère. Faîtes un choix. Revenez dessus. Et ainsi de suite. Ce qui s’appelle « faire jouer la montre jusqu’à ce qu’il se lasse ou qu’il ait 18 ans et achète son pitbull tout seul ». C’est sale.
Inventer une allergie qui menace de tuer maman
Oui, c’est moche de mentir. Pour cela, il vous faut un complice aussi malsain que vous (et sur la même longueur d’ondes diaboliques) : maman.
Vous le préférez renfermé sur lui-même
Ne cédez jamais. L’adoption d’un animal avec des poils (ou sans) favorise l’épanouissement de nos charmantes têtes blondes. N’allez surtout pas en faire un adulte bien dans ses pompes : le monde n’est pas prêt à tout ce bonheur.
Si le petit dernier revient à la charge pour adopter un toutou, c’est que vous n’avez pas mis tout votre coeur à l’ouvrage – et que vous avez bon fond. La morale est sauve.