C’est utile de mentir. C’est utile pour simplifier les choses ou tout simplement parce que notre vie semble mieux quand on ment et qu’enjoliver un peu n’a jamais fait de mal à personne. Sauf que quand on commence à profiter de la souffrance d’autrui pour mentir, on franchit la ligne blanche et on devient un authentique salaud. Que ce soit pour récupérer de la thune ou pour essayer d’obtenir son quart d’heure de gloire, ils sont nombreux à avoir fait croire qu’ils s’étaient tirés d’un événement dramatique. Plus dure sera la chute.
Les deux navigatrices qui ont soi disant dérivé 6 mois en mer
Deux navigatrices américaines repêchées par la marine de leur pays le 29 octobre ont affirmé dériver depuis le 30 mai alors qu’elles essayaient de rejoindre Tahiti depuis Hawaï. Sauf que leur récit est bourré de mensonges ; déjà, elles affirment avoir été victimes d’une tempête qui n’a été recensée par aucun contrôle météorologique. En plus, elles disposaient d’une balise de détresse qu’elles n’ont pas utilisée. Que ferait-on pour se faire passer pour un baroudeur, hein.
La rescapée du 11 septembre qui n'avait jamais été dans les tours jumelles
De 2001 à 2007, Tania Head a affirmé à tout le monde qu’elle se trouvait dans la première tour quand l’avion s’est écrasé dedans et qu’elle faisait à ce titre partie des 19 rescapés de la tragédie. Le récit ne s’arrêtait pas là : Head avait été gravement brûlée, sans compter que son mec était mort dans l’histoire. Bref, suffisant pour devenir présidente d’une association de victimes et être de toutes les commémorations à New York. Sauf que des journalistes du New York Times ont mis à jour la supercherie. Il suffisait de vérifier qu’elle n’avait jamais bossé pour la banque Merryll Lynch, contrairement à ce qu’elle affirmait, et que le fiancé dont elle se revendiquait ne la connaissait absolument pas. Un gros mytho.
La fausse victime du Bataclan
Ce n’est pas la seule à avoir tenté l’aventure, mais une femme de Seine-Saint-Denis a tenté de se faire dédommager en clamant qu’elle était une des rescapées de l’attentat du Bataclan. Sauf que c’était pas vrai du tout et qu’elle s’est fait arrêter pour tentative d’escroquerie. Après avoir porté plainte en avançant de fausses preuves, elle avait essayé de se faire remettre une provision de 10000 balles auprès du fonds de garantie. Raté.
La fille de l'ambassadeur du Koweït aux USA en 1990
En 1990, sur toutes les télés du monde, le témoignage d’une jeune infirmière koweïtienne engendre des crises de larmes. Elle raconte comment les soldats irakiens qui viennent d’envahir son pays pillent les hôpitaux et jettent par terre les bébés qui sont placés dans des couveuses pour les voir crever. L’opinion internationale, comme un seul homme, décide d’appuyer l’intervention militaire américaine en Irak : ce sera la première guerre du golf.
Sauf que la fille n’est PAS DU TOUT une jeune infirmière koweïtienne : c’est la fille de l’ambassadeur du Koweït aux USA, manipulée par la CIA et payée par une agence de communication publique. Son témoignage est un tissu de mensonges. L’Amérique, toujours classe.
Le faux rescapé d'Auschwitz
Depuis la fin de la guerre, Joseph Hirt, un mec résidant en Pennsylvanie, donnait des conférences pour sensibiliser le monde à l’horreur en racontant son expérience affreuse dans le camp d’Auschwitz, où il avait notamment croisé Mengele. Hirt racontait s’être évadé en passant à travers un grillage électrique.
Après des années de mensonges (et sous la pression journalistique), Joseph Hirt a écrit une lettre pour reconnaître que tout était faux. Pour lui, la démarche consistait à tout faire pour que jamais l’horreur ne s’oublie, quitte à mentir. Bref, c’est quand même zarbi.
Les faux survivants du D Day
Depuis 50 ans, ils racontaient avoir survécu au débarquement en Normandie et étaient en conséquence invités à toutes les cérémonies de commémoration. Récemment, plusieurs menteurs de ce type ont été démasqués,, à commencer par George Klein, qui était en Irlande au moment du débarquement, mais aussi, plus grave, Howard Manoian et Eugene A. Cook Jr, qui s’étaient inventé un passé d’aviateurs et portaient des insignes et des décorations qu’ils n’avaient jamais obtenues à toutes les cérémonies. Pas cool les mecs.
La fausse survivante du Costa Concordia
Costa Concordia s’est retrouvé à porter plainte contre une femme dont le témoignage avait été largement relayé par les télés italiennes et qui clamait avoir fait une fausse couche lors du naufrage du Costa Concordia. Cette femme, Cristina M., réclamait à la compagnie maritime une coquette somme en compensation et battait le rappel médiatique pour donner de l’ampleur à son témoignage. Elle voulait quand même récupérer un million d’euros : ce qui aurait pas été volé si tout ça avait été vrai. Le seul hic, c’est que ni elle ni son mari n’avaient de place à bord de la croisière. Le couple utilisait une fausse identité depuis des mois.
La fille qui a inventé une victime à Nice
Juste après l’attentat de Nice, l’AFP a été victime d’une usurpatrice. Alors que l’agence cherchait à établir la liste des victimes, elle a relayé le portrait d’un jeune homme, Timothée Fournier, qui serait mort en cherchant à protéger sa femme. Le témoin disait être la cousine de la victime, donnant des milliers de détails sur ce qui s’était passé. Sauf que Timothée Fournier n’existait pas. La pseudo-cousine non plus, d’ailleurs : on n’a jamais réussi à la contacter à nouveau. Du coup, l’AFP a sorti une fake news, à l’ancienne.
La fausse survivante du Titanic
De 19012 à sa mort, en 1992, une fille n’a cessé de répéter qu’elle était Loraine Allison, riche héritière rescapée du Titanic lors de sa traversée entre l’Europe et les Etats-Unis, sans réussir à lever les doutes. Or la famille de Loraine Allison en avait, des doutes. C’est que la petite Loraine, deux ans, avait été d’abord déclarée morte. Or, en 2014, douze ans après la mort d’Allison et alors que des petits enfants réclamaient leur part du gâteau, des tests ADN ont été menés pour tenter de déterminer l’identité réelle de la supposée naufragée. Allison était en réalité Helen Kramer, une nana qui avait flairé le bon coup. Raté.
Le Docteur Petiot
On connaît l’histoire du Docteur Petiot, faux médecin qui organisait un faux réseau pour aider les Juifs à passer en Argentine et qui en réalité les tuait pour voler leurs bijoux. Sauf qu’à la libération, on sait moins que Petiot a essayé de se faire passer comme membre d’un réseau de résistance afin d’échapper aux poursuites. Raté : découvert, Petiot a été condamné à mort.
Mentir, c’est mal.
Sources : 20minutes, LCI, The Guardian