S'il est une habitude déconcertante et légèrement emmerdante dans un grand stade, et notamment pour les matchs de l’Équipe de France de foot ou de rugby, c'est bien celle de lancer une ola toutes les 10 minutes en se désintéressant complètement du match. Certes les places sont chères et le spectateur lambda en veut pour son argent, mais est-ce une raison pour forcément lever son cul toutes les 10 minutes en criant "olé" alors que le match continue devant nos yeux ? Ensemble, luttons.
- Mettre un toit très bas
Qui se rétracte avant, après le match et pendant la mi-temps. La visibilité en pâtira, mais la tranquillité a un prix. Les premiers cons qui essayeront de lancer une Ola percuteront un plafond en crépi, ce qui devrait calmer les suivants. - Mettre des strapontins dans les stades
On verra si tout le monde continuera à se lever avec les bras en l'air s'il faut se retourner à chaque fois pour rabaisser son siège sous peine de se péter le coccyx. - Remplir la tribune présidentielle
A part quelques parvenus ravis de s'encanailler avec la plèbe, le tribun présidentiel ne mélange pas les torchons et les serviettes. Il regarde certes le même match que les 80000 sous-fifres, mais lui le fait avec dignité alors que le peuple s'amuse de peu. Son séant reste donc bien soudé à son siège et au petit coussin qui va avec. Un monde nous sépare. Le gros bonnet est un rabat-joie, et il n'est pas atteint par les sifflets des virages. - Installer une barrière humaine "anti-ola", avec des spectateurs debout
Le Footix, un peu perdu par tous ces contre-feux, ne saura plus à quel moment il doit participer à ce grand effort de foule sentimentale avec soif d'idéal. Bien fait pour sa gueule. - Disperser les meneurs
Statistiquement, il faut une petite douzaine de mecs pour lancer correctement une ola. En s'assurant qu'aucun groupe de plus de 11 personnes n'est constitué, on s'assure de l'échec de toute tentative. Pour s'assurer que les spectateurs ne fraternisent pas à la mi-temps, penser à alterner 11 supporters d'un camps avec 11 supporters de l'autre camp. Et ainsi de suite. - Faire des stades de 300 000 places
Pour faire une vague digne de ce nom, il faut du monde dans toutes les tribunes. Casser la vague dans l’œuf en laissant, de fait, des portions vides dans les gradins. Cette technique devrait fonctionner jusqu'à ce que l’Équipe de France fasse 300 000 spectateurs pour un match de qualification contre la Biélorussie, ce n'est donc pas pour demain. - Obliger les spectateurs à boucler une ceinture de sécurité
Et prétexter des trous d'air et des séismes dans le région du stade. Une petite lumière indiquera à quel moment il sera possible d'enlever sa ceinture pour aller aux toilettes. - Distribuer des plateaux-repas, avec des plats en sauce
Non seulement c'est chiant de devoir se lever toutes les deux minutes quand on a une assiette de langue de bœuf ou avec une poutine sur les genoux, mais de tels efforts expose le spectateur à des problèmes gastriques tant il est parfois délicat de digérer proprement les hot-dogs caoutchouteux et les frites aussi grasses que tièdes dont seuls les stades ont le secret. - Mettre les spectateurs sur des tabourets de bars
Tabourets qui exigent un effort pour se mettre debout. Et laisser un bol de cacahuètes à proximité pour qu'ils ne soient pas tentés de lever les bras malgré tout. On est jamais trop prudent. - Proposer des matchs intéressants (et faire rentrer des gens intéressés...)
Entre LES vagues qui vous pourrissent le match à la vitesse de 22sièges/secondes, le téléphone que vous sortez pour prendre une photo et sur lequel vous regardez finalement de vieilles photos au lieu du match, les 5 minutes que vous ratez après la mi-temps pour aller faire pipi, les 5 dernières parce que vous partez pour éviter la foule... Un conseil levez la tête, et n'oubliez pas que le billet vous a coûté un bras.
Et vous, vous faites la ola au stade ou vous regardez les matchs ?