Le Teuton est réputé être une langue rugueuse, difficile, qui fait mal quand on la parle. Et c’est vrai. Mais les nombreuses incursions françaises sur le territoire allemand semblent avoir laissé quelques traces dans le vocabulaire de nos chers amis d’outre-Rhin. Voici une liste – non exhaustive – de faux-amis que vous trouverez dans la langue de Goethe et dont il vaut mieux connaître la signification pour éviter de passer pour un obsédé zoophile (entre autres).
Baiser (prononcez comme en Français)
Un matin au bureau, votre collègue Petra-Gudrun débarque avec une magnifique tarte meringuée. Poliment vous lui demandez quelle est sa recette et la voilà qui commence à vous parler de baiser la canaille ! Quelques secondes de concentration plus tard, vous comprenez, soulagé, que non elle ne vous propose pas un échange de salive, mais qu’elle vous parle bel et bien de meringue. Ah les Allemands et la pâtisserie, une véritable histoire d’amour !
Bitte (prononcez "biteu")
C’est un grand classique, connu de tous ceux qui ont fait au moins un an d’allemand, mais il fait toujours rire bêtement si l’on n’est pas préparé. Bitte est un mot des plus communs, on l’utilise à tout bout de champ pour dire « de rien » et « s’il-te/vous-plaît ». Même si Apollinaire aimait à écrire sur le phallus en lui mettant deux t, ici la signification est bien moins salace.
Culotte (prononcez "coulotteu")
Pour les fashion victime, la « culotte » sera un mot certainement très utile – ou pas. Non il ne s’agit pas de petite-culottes, mais plutôt de jupes-culottes. Vous vous souvenez de ce pantalon large, peu flatteur, qui s’arrête à mi-mollet ? Voilà. À porter au mieux avec un motif écossais pour un total look Highlander version Kartoffel.
Jalousie (prononcez comme en français)
Ce mot signifie tout bêtement « volet » en allemand. Le lien avec la définition française n’est pas d’une évidence folle. Inspiré pourtant de notre mot jalousie, nos amis teutons ont ainsi baptisé leurs persiennes, car le mari jaloux épierait sa femme dans la rue, caché derrière ses volets. Il pourrait ainsi voir sans être vu. Voyeur, le teuton ?
Pute (prononcez "pouteu")
Mon préféré. Encore un gros mot me direz-vous. Que nenni. Tout comme notre « bitte » d’en haut, cette pute-là n’est pas celle qu’il y paraît. Vous pourrez certes la croiser se dandinant sous votre nez, vous paierez pour l’avoir et peut-être même que vous la fourrerez à Noël. Mais en Allemagne il ne s’agira que d’une simple dinde. On parle ici de l’animal, évidemment.
Salopp (prononcez "zalop'")
Certes, l’orthographe n’est pas française, mais c’est assez déroutant lorsqu’au cours d’une conversation professionnelle, un Monsieur, ein Herr en costard, vous balance un doux « Salopp ». Après quelques regards perplexes et une explication nécessaire, on comprend que « Salopp » signifie informel, familier, voire décontracté. On peut se rasseoir et dire au Monsieur qu’on est désolé de l’avoir traité de « groß Krott ».
Sodomie (prononcez "zodomi")
Sans transition, quoique. Si vous rencontrez des Allemands dans leur environnement naturel, que la bière coule à flot et que la conversation dévie sur le sexe… il est certes peu probable que vous ayez à vous exprimer sur la sodomie. Nonobstant, si l’envie vous en prenait, ne l’utilisez pas comme en français, malheureux, on vous prendrait pour un zoophile, ce qui entacherait quelque peu votre image de sex-symbol français, non ?
Chemise (prononcez comme en français)
Vocable de la mode, une « chemise » sera pour un Allemand le fin du sexy. Souvent il s’agira d’une petite nuisette, un truc transparent, en dentelle, qu’une personne de type féminin peut porter pour dormir ou dans une démarche de séduction ultime en vue d’une copulation immédiate. Évitez donc mesdemoiselles de demander à votre collègue Knut-Wolfgang comment il trouve votre nouvelle chemise ce matin. Vous risquez 1. de l’exciter, 2. de devoir démissionner.
En espérant que ce top vous a rappelé ces longues heures d’Allemand LV2.