Paris, c’est pas peu dire que ça offre une sacrée offre culturelle. Le seul problème, c’est que les autres aussi veulent en profiter : et voilà comment on se retrouver à faire la queue trois heures pour piétiner dans des musées au milieu des touristes sans aucune intimité quelle qu’elle soit. Heureusement, il y a des monuments moins connus que d’autres, ou tout aussi connus, d’ailleurs, mais qui n’attirent pas autant les foules. Les gens sont des moutons ; dépanurgeons nous.
Le quai Branly
Il n’y a pas grand monde au musée des Arts premiers sur lequel Jacquot a réussi à apposer son nom comme Accor Hotel sur Bercy et Conforama sur la ligue 1. Pourtant, le catalogue est vraiment exceptionnel et l’emplacement, en bord de Seine, absolument magnifique. Et on se rend compte que l’art rupestre, ça peut être super divers.
La cathédrale de la Sainte-Trinité orthodoxe
Voulu par Poutine et inauguré sous Hollande, le centre spirituel et culturel orthodoxe, pas très loin du Quai Branly, d’ailleurs, est un genre d’enclave russe à Paris. Dans l’église, on voit des vraies pleureuses voilées qui font peur, des mastards en costume noir qui ont l’air d’agents du FSB, dans les odeurs d’encens et les dorures. C’est vraiment très intéressant.
Le musée Jacquemart-André
Situé dans un hôtel particulier au bout du boulevard Haussmann, le musée vaut pour deux choses : d’abord pour l’architecture démentielle du lieu, ambiance dorures et grand luxe, escaliers monumentaux et antichambres absolument dingue, ensuite pour ses expositions temporaires. La collection permanente, issue du fonds des anciens propriétaires, propose énormément de tableaux de maître, mais pas toujours les meilleurs. En revanche, les conservateurs font un vrai boulot pour proposer des expositions temporaires de qualité avec une grande diversité de thèmes.
La Tour Saint-Jacques
Si elle ne se visite qu’en deuxième partie d’année, à partir de juin, la Tour Saint-Jacques est un monument curieux à bien des égards. Vestige d’une ancienne église du XVI°, la tour, de style gothique flamboyant, a une histoire étroitement liée à celle de Paris. La statue de Saint-Jacques, abattue à la Révolution, a été remplacée par la suite. Mais ce qui est marrant c’est que les statues actuelles qui l’ornent sont tombées, selon la légende, à plusieurs reprises et toujours à la veille d’événements marquants : la déclaration de guerre de 14 et celle de 39, notamment.
Le musée des Invalides
Absolument délaissé des admirateurs de Napoléon venus se recueillir sur le tombeau monumental de l’Empereur dont on dit qu’il n’abriterait pas la dépouille de l’Empereur mais celle de son valet à Sainte-Hélène, le musée de l’Armée propose des collections très intéressantes sur l’histoire militaire française, et notamment des costumes assez dingues. Niveau peinture, on peut voir quelques très jolis Ingres et d’autres toiles néoclassiques du XIX°, entre autres. Les Invalides abritent aussi de nombreuses expositions temporaires dont les thèmes sont toujours plus ou moins liés à la guerre, la paix, ou l’activisme politique. Elles sont généralement vides.
La chapelle Expiatoire
Dans le VIII° arrondissement, la chapelle Expiatoire a accueilli un temps les corps de Louis XVI et Marie-Antoinette. Construite en 1826, la chapelle arbore un style baroque qui lorgne vers l’Italie avec coupole et mosaïques magnifiques. Et personne ne connaît.
Le miusée de la chasse et de la nature
Pas très loin de la rue des Archives, le musée de la chasse et de la nature est un exemple de reconversion réussie qui satisfait le visiteur à deux titres. Autrefois musée d’exposition des trophées de chasse et de glorification du panpan sur les tigres, c’est devenu à la fois un cabinet de curiosité où les thèmes de cerfs et de fauves étonnent au milieu de sculptures parfois étranges qui sont régulièrement changées et aussi un musée à la gloire de la nature où des cartes blanches octroyées à des personnalités permettent de mettre en avant des thèmes écologiques.
Le cimetière de Montmartre
Beaucoup moins prisé que le Père Lachaise, le cimetière de Montmartre accueille pourtant une foule de personnages intéressants, depuis Dalida en passant par Jeanne Moreau, Feydeau, Michel Berger, Guitry ou Joseph Kosma. En plus, le cimetière étagé en contrebas de la rue Damrémont, est très bucolique.
Le musée Guimet
Le musée national des Arts asiatiques n’a pas une fréquentation de dingue : pourtant, il s’agit de la référence absolue en matière d’histoire artistique d’Orient. En plus, le bâtiment vaut le détour.
Le jardin des Plantes
Les gens se pressent dans la grande galerie de l’Evolution pour admirer les os de dinosaures (et c’est très cool) et à la ménagerie pour voir des pandas roux. Mais le jardin des Plantes accueille aussi une foule de petites attractions moins prisées, à l’image de la serre ou du jardin alpin. Sans compter que sa proximité avec la Grande Mosquée donne la possibilité d’aller se faire un thé à la menthe en sortant du jardin.
On peut toujours être surpris à Paris.