On le sait, les jeux vidéo ne rendent pas violent, ni totalement débile. Mais leur pratique crée de vrais changements dans le fonctionnement du cerveau voire dans sa structure. En gros, des parties régulières de tel ou tel type de jeu peuvent changer la forme de certaines zones de notre cerveau. Et ça peut être en bien comme en mal.
Une étude a montré récemment que ceux qui jouaient depuis leur enfance à Pokémon avaient développé une certaine partie de leur cerveau
C’est le gyrus occipito-temporal qui est concerné. Cette partie du cerveau, située derrière les oreilles, entre en compte lorsqu’il s’agit de reconnaître des noms, des chiffres ou encore des personnes. Ceux qui ont joué à Pokémon l’ont entraînée à reconnaître les personnages du jeu mieux que les autres. Ils ont, en quelque sorte, une zone de leur cerveau qui est maintenant dédiée à ça. Pour les autres, ne vous inquiétez pas, vous pouvez aussi avoir développé une zone du cerveau pour autre chose que Pokémon.
Certains jeux augmentent la connectivité neuronale et la densité de matière grise
Une étude de 2015 faite sur des joueurs pros de DOTA2 et League of Legends a révélé ces modifications dans leurs cerveaux. Plus précisément, les modifications se font au niveau du cortex insulaire dans l’hémisphère gauche du cerveau. Cette zone là agit notamment dans le mouvement des mains et des yeux ou le langage. La matière grise est plus dense et plus volumineuse à cet endroit chez les gamers, ce qui signifie qu’il y a plus de neurones que chez les autres personnes. Pas mal hein ?
Ils augmentent aussi la capacité d'attention
Toujours dans la même étude, les scientifiques ont remarqué que la capacité d’attention et de concentration des joueurs professionnels était accrue. Mais il s’agit d’une attention sélective, ce qui veut dire que le cerveau filtre quand même ce qui l’intéresse. Concrètement, les joueurs de jeux vidéo ne vont pas devenir des surhommes capables de capter tout ce qui se passe autour d’eux, mais ils peuvent quand même devenir plus attentif à certaines choses.
A trop longue exposition devant l'écran, le cortex cérébral peut être atteint
Une étude américaine de 2018 a montré que les enfants qui passaient plus de 7 heures devant les écrans (jeux vidéo compris) avaient un cortex cérébral plus mince que la moyenne. Le problème, c’est que c’est normalement un signe de vieillissement. On ne sait pas encore très bien s’il y a danger, mais c’est forcément un peu préoccupant.
La pratique de certains jeux vidéo d'action peut endommager l'hippocampe
Et quand on parle d’hippocampe, on parle bien entendu de la zone du cerveau qui aide à s’orienter ou à se souvenir d’expériences passées. Attention, tous les jeux vidéo n’ont pas cette action destructrice sur l’hippocampe. Ceux qui sont en cause sont ceux qui font beaucoup appel au striatum, constitué du noyau caudé, la partie du cerveau qui est en marche quand on se met en « mode automatique », comme quand on roule à vélo ou qu’on emprunte un chemin qu’on a déjà pris 1000 fois. Ces jeux vidéo ne nécessitent pas vraiment de réflexion. Par exemple, dans certains FPS, on agit machinalement sur des terrains qu’on connaît sur le bout des doigts et qu’on n’a plus besoin d’aller explorer. Dans d’autres jeux, on suit le GPS sans réfléchir et on fait passer la vraie orientation au second plan. Pendant ce temps, l’hippocampe n’agit quasiment plus, et il a tendance à s’atrophier avec le temps.
A l'inverse, le striatum peut être plus volumineux et actif chez les joueurs de jeux d'action
Le problème, c’est que ça va souvent de pair avec une hausse de l’impulsivité et une difficulté à bien réfléchir dans des situations plus complexes. Bien sûr, ce type de joueurs ne deviennent pas complètement teubés du jour au lendemain, mais ça reste quand même important de trouver d’autres moyens de stimuler cette zone pour ne pas perdre trop de capacités.
Les zones du cerveau liées à l'addiction s'activent plus facilement chez le gamer
Les zones sont le cortex orbitofrontal droit, le noyau accumbens droit et les cortex frontaux cingulaires antérieurs des deux hémisphères cérébraux. C’est les mêmes parties du cerveau qui s’activent chez un addict à la cocaïne ou la nicotine lorsqu’il voit l’objet de son addiction. Donc quand on parle d’addiction au jeu vidéo, on parle pas d’un petit caprice
De toute façon, rien ne vaut UN BON BOUQUIN, hein.