A l’impossible, nul n’est tenu. Elucider un meurtre 1400 ans après qu’il se soit produit, ça peut être galère. Pour autant, si vous avez la passion des choses bien rangées et des dossiers classés, nous ne saurions que trop vous pencher sur la série d’assassinats ici listée, puisqu’aucun coupable de ces forfaits n’a jamais été identifié. Comme chaque pot a son couvercle, chaque meurtre a son meurtrier, mais ne comptez pas trop trouver des indices sur place.
L'assassinat de Dagobert II en 679
Roi des Francs d’Austrasie entre 676 et 679, Dagobert a eu une vie nulle. Déjà, pour éviter qu’il ne monte sur le trône, le bruit de sa mort a couru avant même l’invention de Twitter. Ensuite, quand il a finalement accédé au pouvoir, il a été assassiné dans les forêts ardennaises, un des endroits les plus tristes du monde. En plus, son meurtrier n’a jamais été identifié. Et, comble de malchance, son successeur s’appelait Thierry.
La mort de Giovanni Borgia en 1497
Préfet de Rome, fils du pape et surtout gonfalonier de l’église, une fonction inventée uniquement parce que le nom était drôle, Giovanni Borgia, a été assassiné à l’âge de 21 ans, à Rome, en 1497. Son corps a été retrouvé dans le Tibre, gorge tranchée et traces de poignards partout sur le torse. L’enquête lancée par papa pape s’est arrêtée au bout d’une semaine, pour des raisons mystérieuses. On soupçonne les frères de Giovanni d’avoir fait le coup, mais personne n’a jamais été officiellement accusé du crime.
La mort de l'empereur aztèque Moctezuma II, en 1520
C’est sous le règne de Moctezuma II que le royaume aztèque a atteint son apogée. Le problème, c’est que ce règne coïncidait aussi avec la conquête espagnole, et que les Espagnols s’en foutaient, de l’apogée aztèque. Les colons ont ainsi capturé l’empereur et, selon de quel côté on se situe, le récit de sa mort varie. Les chroniqueurs espagnols expliquent en effet qu’après sa capture, Moctemuza s’est vu forcé par les vainqueurs à apparaître devant la foule pour la saluer, occasion choisie par les Aztèques pour tuer l’empereur qui les avait trahis ; côté aztèque, on raconte plus volontiers que les Espagnols lui ont planté une épée dans le ventre.
Le meurtre de Robert Pakington à Londres, en 1536
Membre du Parlement britannique, Robert Pakington a été tué par balle, en 1536. Il serait la première personne assassinée par une arme à feu portative. En pleine période de réforme, il semblerait que son meurtre ait été lié aux questions religieuses, et cette mort a été qualifiée de martyre par le camp protestant qui s’est empressé d’accuser les autorités catholiques de l’avoir commanditée. Malgré l’importante récompense offerte, son meurtrier n’a jamais été identifié.
Le meurtre d'Isaac Dorislaus, en 1649
L’historien hollandais Issac Dorislaus, expatrié en Angleterre où il exerçait des mandats diplomatiques du temps où Cromwell avait le pouvoir a été assassiné lors d’une mission dans les Flandres en 1649. L’auteur du meurtre n’a jamais été identifié, mais les soupçons se portent sur les organisations royalistes, car Dorislaus avait pris une part active à l’organisation du procès ayant conduit à la mort du roi Charles Ier.
La mort d'Alessandro Stradella, en 1682
Poignardé à mort sur une place de Gênes, le compositeur italien Alessandro Stradella était célèbre pour ses infidélités casanovesques. On suppose que c’est à cause de ce comportement qu’il a été assassiné, mais on ne fait que le supposer, puisque le meurtrier n’a jamais été identifié.
L'assassinat de Jean-Marie Leclair en 1764
Compositeur célèbre, fondateur de l’école de violon française, Jean-Marie Leclair venait de divorcer et de s’installer dans un quartier craignos quand il a été retrouvé mort, poignardé dans sa maison, en 1764. Les circonstances de cette mort demeurent inexpliquées, même si de forts soupçons ont porté sur son ex-femme qui aurait agi pour des motifs crapuleux.
La mort de Mary Rogers, en 1841
Employée d’un bureau de tabac où sa beauté nourrissait sa réputation (certains clients se déplaçant jusqu’au dit bureau dans le seul but de la dragouiller), Mary Rogers était un genre de gloire locale dans le New-York des années 1840. Annoncée disparue une première fois en 1838 par la presse locale (il s’agissait en réalité d’un hoax publicitaire), Mary Rogers disparaît pour de vrai, cette fois-ci en juillet 1841, et son corps est retrouvé dans l’Hudson. Son mec se suicide et laisse une note culpabilisée, mais l’affaire n’a jamais été élucidée. Différentes théories ont été avancées : des représailles émanant d’un gang, un avortement ayant mal tourné, un client violent. L’histoire est passée à la postérité lorsque Edgar Allan Poe a décidé de s’en inspirer pour écrire Le Mystère de Marie Roget.
La mort de Fanny de Choiseul-Praslin en 1847
Femme du Duc du même nom, Fanny de Choiseul-Praslin a été battue et poignardée à mort dans son appartement, à Paris. Arrêté, son mari n’a eu de cesse de clamer son innocence, avant de se suicider, convaincu de ne pas pouvoir se tirer de l’ornière judiciaire. Aucun autre suspect ne fut jamais identifié. L’affaire, impliquant des aristocrates après la Restauration, devait intensifier les tensions sociales. Elle a alimenté la grogne ayant mené à la Révolution de 48.
La mort de Thomas C. Hindman en 1868
L’homme politique sudiste, Thomas C. Hindman a été assassiné en 1868 d’un coup de feu tiré à travers la fenêtre de sa maison, tandis qu’il lisait les journaux avec ses enfants. Cet assassinat, survenu trois ans après la fin de la Guerre de Sécession, n’a jamais été élucidé. Sur information d’un détenu, deux Noirs américains ont été soupçonnés du crime, mais les investigations n’ont pas pu établir leur culpabilité formellement.
L’élucidation n’attend pas le nombre des années, si vous voulez vous lancer, les détectives en herbe.
Sousource : Wikipédia