Il y a une info que les enfants se refilent entre eux apparemment : à l’origine, les parents ont été fabriqués par IKEA. Et malgré leur apparence humaine (la même qu’eux, hein, notez bien que ça ne les choque pas de nous faire endurer à nous ce que jamais ils ne toléreraient de notre part), les parents sont en réalité faits de bois, de cuir ou de composants électroniques. La preuve en 10 points.
Une table basse sur laquelle s’appuyer
Alors oui, bien sûr qu’un jour, dans un moment d’égarement, ému de voir notre progéniture exceptionnellement sage et mignonne, on a dû dire une connerie du type « Tu pourras toujours t’appuyer sur moi ma chérie », ok on avoue tout ! Mais bizarrement, on n’avait pas imaginé que ladite chérie nous prendrait au mot, avec ses coudes bien saillants plantés dans les zones les plus sensibles de notre anatomie, OKLM.
Un fauteuil bien moelleux
C’est un incompréhensible réflexe pavlovien, il suffit que vous vous accroupissiez deux secondes pour refaire votre lacet et hop ! voilà que le gamin y a vu une invitation à venir s’asseoir sur vous. La faute à ce rituel que vous avez instauré le soir, au pied du lit, quand votre enfant se blottit dans son fauteuil humain préféré pour écouter son histoire. Il va sans dire que c’est le fauteuil qui se coltine l’histoire et qu’il a du mal à réprimer ses bâillements au bout de la 14ème relecture…
Un canapé
C’est la même chose que le fauteuil mais avec plus d’enfants qui squattent vos jambes. La difficulté majeure pour le canapé-parent étant de réussir à lire l’histoire malgré les deux grosses têtes pleines de cheveux qui s’interposent continuellement entre lui et le livre. Et c’est dans cette brèche que s’engouffrent les canapés premier prix, ces parents qui n’hésitent pas à sauter des lignes, voire des pages. Mais on vous voit les gars (en vrai : bien joué). Et vos enfants ne seront bientôt plus dupes (sauf si vous arrivez à leur servir exactement la même version abrégée à chaque fois).
Une armoire à pharmacie
Mouchoirs, doliprane, pansements, arnica, sérum phy, compresses… Vous avez toujours tout sur vous. Et tout le monde le sait. Et trouve ça normal. Vous sortiriez un stéthoscope de votre derche que ça ne choquerait personne. Pas même vous.
Un portique
C’est avec le plus grand naturel que vos enfants s’amusent à passer encore et encore sous ce portique que vous formez bien malgré vous avez vos deux jambes. Vous n’avez rien à envier à l’Arc de Triomphe si ce n’est sa notoriété. En revanche, il vous arrive, parfois, de vous demander ce que Freud penserait de votre enfant qui vous demande d’écarter les jambes pour passer…
Un distributeur automatique
Bonbons, gâteaux, jus de pomme, serviettes en papier, fruits frais… La seule différence avec les machines qu’on trouve dans le métro ou en gare c’est qu’avec vous c’est gratuit.
Une balançoire
Mention spéciale aux enfants qui vous cueillent au réveil, quand vous n’avez aucune force dans les bras mais qui s’agrippent quand même à vous pour initier l’inéluctable mouvement de bascule. Bon c’est rigolo hein, on dit pas le contraire. Mais on n’aime pas bien le petit « crac » qu’on vient d’entendre…
Un cheval à bascule
Donc, un jour que vous étiez bien luné, vous avez eu le malheur, dans un excès de liesse parentale tout à fait exceptionnelle, de sortir le grand jeu : le bruit du galop puis le hennissement du cheval quand il s’arrête, vous qui vous cabrez, tandis que le petit jockey qui vous sert d’enfant vous bousille le dos en même temps qu’il vous étrangle. Pendant ce temps, un autre petit plaisantin joue le rôle de la barrière qui s’arrête toutes les 5 secondes, vous obligeant à vous pencher pour lui faire un bisou (on espère que cet enfant ne finira pas passeur ou contrôleur SNCF). Cette ravissante scène mignonne et drôle, le resterait si vous n’étiez pas désormais condamné à la répéter encore et encore, vous faisant ainsi regretter votre excès de zèle. La prochaine fois, vous laisserez ce genre de jeu à Tonton Tommy.
Un tapis d’éveil
C’est la version vraiment pas cool de la table basse. Avec une partie interactive dont on se serait franchement passé : et que ça triture ici, que ça demande si ça fait mal quand on appuie ici (à ton avis ?), à vous baver dessus à des endroits improbables… Mais crevé que vous êtes, vous vous dîtes que ça reste une occupation comme une autre et que c’est toujours un truc que cet enfant n’est pas en train de casser dans un autre recoin de l’appartement.
Un porte-manteau
Votre grande plus-value étant votre mobilité, comparé à de vulgaires patères murales. Vous n’êtes pas un simple porte-manteau passif qui attend qu’on ait besoin de lui. Ooooh que non. Vous êtes celui qui, à la sortie de l’école, vient récupérer toutes ces couches de vêtements dont vos diables de Tasmanie se délaissent, tels des petits poucets des temps modernes. Parfois, vous songez à vous venger en revendant tout ça sur Internet. Et puis, environ 4 secondes plus tard, vous vous rappelez que c’est vous que ça mettra dans la panade le lendemain matin, au moment de les habiller pour aller à l’école…
Alors oui, quand on devient parent, on accède à cet étrange statut de meuble mais en cas de reconversion professionnelle, toute nouvelle compétence sur le CV est bonne à prendre. Alors dîtes-nous, vous vous sentez plutôt chaise, porte-manteau ou tapis d’éveil, vous ?