Aujourd'hui tout va bien. Mais demain ? Ces sites naturels parmi les plus fascinants de la planète sont menacés par l'homme et le réchauffement climatique. Voyager durable, c'est aussi visiter ces paradis de nature et apporter le soutien financier nécessaire à leur conservation.
- Le Serengeti : le parc naturel du Serengeti a beau faire partie des derniers sanctuaires de vie sauvage de la planète, le gouvernement tanzanien envisage d'y construire une large autoroute. D'après les experts internationaux en biodiversité, un tel projet "provoquera un désastre environnemental". En effet, la "Grande migration", unique au monde par sa taille, voit traverser chaque année deux millions d'herbivores (gnous, giraffes, zèbres...) du parc du Serengeti en Tanzanie vers le Masaï Mara au Kenya, les deux réserves formant un seul et même écosystème. Quant aux neiges du Kilimandjaro que l'on peut observer depuis le Serengeti, elles pourraient bien avoir disparu d'ici à 2020, selon certains glaciologues... La fin du mythe africain tel qu'on l'observe dans les documentaires ?
- Le Machu Picchu : aujourd'hui, près de 4000 visiteurs se rendent chaque jour sur la plus célèbre cité inca au monde. Or, ce nombre quotidien de visiteurs dépasse largement le maximum autorisé par les autorités qui s'élève à 2500. A certains endroits, les archéologues ont ainsi constaté une érosion du sol et des dommages sur la végétation. Par ailleurs, la construction d'une autoroute conduisant au site est en projet, alors que jusqu'à présent les touristes ne peuvent accéder à Aguas Calientes - ville proche du site - que par train. De son côté, l'UNESCO a exprimé sa préoccupation au sujet de la gestion du site et a menacé le Pérou de le classer sur la liste des monuments en danger.
- La Forêt amazonienne : avec six millions de kilomètres carrés répartis sur 5 pays (Brésil, Pérou, Equateur, Colombie et Vénézuela), l'Amazonie est la plus vaste forêt tropicale de la planète. On dit aussi qu'elle est son poumon vert. Faire une excursion dans la forêt amazonienne permet de découvrir une richesse de biodiversité inégalable. Mais en raison de la déforestation, déjà 15 % de la forêt (26 000 km², soit l'équivalent de la Sicile) se sont envolés. Le site est également menacé par la sécheresse. Vos rêves de forêt tropicale ne pourront plus attendre bien longtemps...
- L'archipel de Tuvalu, Polynésie : Tuvalu est l'une des plus petites républiques du monde. Située dans l'océan Pacifique, cet archipel d'atolls et d'îles qui malheureusement ne " culminent " pas à plus de 5 mètres au-dessus de l'océan, est l'un des plus vulnérables à la montée des eaux. Les marées sont déjà plus grandes et plus fréquentes, les plages ont disparu, les arbres tombent et l'eau de mer s'infiltre à l'intérieur des terres, les rendant incultivables. Ces îles sont peu à peu submergées et certains climatologues prédisent qu'il suffirait de quelques décennies pour que l'archipel soit englouti par les eaux.
- Les Trois gorges en Chine : le site des Trois Gorges, ou gorges du Yang-tseu-kiang, se situe en aval de la ville Chongqing, au sud des Monts Daba. Cette enfilade de gorges et pitons rocheux offre un spectacle extraordinaire qui attire de nombreux touristes et a permis le développement d'une véritable industrie touristique. Au fil du fleuve Yangzi, entre les gorges, la brume et les nuages, on est plongés dans une atmosphère mystérieuse. Avec ses 6300 km, le "fleuve bleu" est le troisième plus long fleuve du monde. Mais c'est aussi l'un des plus menacés, en raison du plus vaste barrage hydroélectrique du monde qui y a été construit. Près de 1,13 millions de personnes ont dû être déplacées de force, dont certaines communautés habitaient depuis des millénaires dans les zones inondées par le lac artificiel. Une partie du patrimoine de la région (dont les 3 gorges !) sera, à terme, englouti sous les eaux.
- La grande barrière de corail australienne : vu du ciel, le plus vaste récif corallien de la planète ressemble à une toile de maître sur fond bleu cobalt. S'étirant sur plus de 2000 km le long des côtes orientales de l'Australie, ce site est le rêve de tous les plongeurs, qui peuvent y observer près de 1500 espèces de poissons, 400 de coraux ainsi qu'une extraordinaire variété d'éponges, d'anémones de mer et de crustacés. Mais bien-sûr, ce paradis marin est victime du réchauffement climatique. Les scientifiques estiment que d'ici la fin du siècle, quasiment toute forme de coraux aura disparu.
- Le parc National d'Iguazu : le Parc National d'Iguazu en Argentine et celui d'Iguaçu au Brésil sont un trésor minéral et végétal. On y admire les célèbres chutes d'eau qui marquent la frontière entre les deux pays et qui s'étendent sur près de 3 km. L'humidité ambiante a permis le foisonnement d'une incroyable biodiversité. Malheureusement, la pollution liée aux terres cultivées qui entourent la forêt tropicale menace ce paradis de nature. Les champs commencent à grignoter la réserve et les pesticides utilisés sont un réel danger pour la faune environnante. L'autre cause est bien entendu le braconnage, qui demeure un véritable fléau...
- Les Everglades : situé à la pointe sud de la Floride, le parc national des Everglades avaient été une première fois inscrit au patrimoine de l'UNESCO, suite aux dégâts causés par le passage de l'ouragan Andrew. En raison de problèmes de circulation de l'eau, entraînant notamment un assèchement continu des marais, le parc est toujours sous surveillance. Il y a trois ans, et grâce aux efforts entrepris pour restaurer le parc, ce dernier perd son statut de "site en danger". Toutefois, la dégradation du site est telle que la disparition de nombreuses espèces marines a été constatée.
- Les glaciers himalayens : le Grand Parc national de L'Himalaya, localisé dans la région indienne de Himachal Pradesh, couvre un secteur de 754 km². Ce secteur primitif de forêts tempérées et de prés alpins entourés par de hautes montagnes est resté vierge de toute influence humaine depuis 1999. Mais dans cette région du monde, la température augmente de 0,3°C tous les dix ans, soit près de dix fois plus vite que dans le reste du monde (0,4°C par siècle). Des chercheurs japonais de l'université de Nagoya affirment que les glaciers Yala et AX010 (côté Népal), culminant chacun à 5400 et 5200 mètres, ont reculé de façon significative sur les 40 dernières années. On ne sait pas encore quand ils disparaîtront mais le risque est réel.
- Les îles Galápagos : la réserve marine des Galápagos est située à 900 km au large des côtes équatoriennes, dans l'océan Pacifique. Chaque île renferme sa faune spécifique, dont une grande diversité d'espèces d'oiseaux et des variétés de reptiles uniques, telles que les tortues géantes ou les iguanes marins. La faune sous-marine, protégée par la réserve marine des Galápagos, est également remarquable de diversité : près de 300 espèces de poissons dont des requins de Galapagos, des petits mammifères tels que l'otarie des Galápagos et des cétacés, comme la baleine à bosse, y sont visibles. Malheureusement, ces écosystèmes fragiles supportent mal leur succès. En cause : la prolifération d'espèces envahissantes, l'urbanisation croissante, le développement incontrôlé du tourisme et l'incapacité des différentes institutions et agences à enrayer ces menaces.
Top écrit par Alicia Muñoz