C'est son anniversaire, il souffle aujourd'hui ses 74 bougies, il sera en concert en France à l'automne, il ne s'agit pas de Michel Drucker mais de Robert Allen Zimmerman a.k.a Bob Dylan. Le grand chanteur compositeur poète peintre finement moustachu a toujours la forme, il devrait bientôt ressortir un album, et, qu'on aime ou non ses derniers efforts, il faut bien reconnaître que ses meilleurs morceaux sont derrière lui. Le mag Rolling Stone a dressé une petite liste des 10 meilleurs morceaux jamais composés par le troubadour, et c'est notre playlist du jour. Bon anniversaire Bobby.
- Like a Rolling Stone - Highway 61 Revisited, 1965
L'incontournable, sortie tout droit de l'époque où un morceau de plus de 6 minutes pouvait devenir un succès commercial gigantesque (on préconisait pourtant déjà à l'époque un format pop de 3 minutes). Like a Rolling Stone a reçu des éloges à n'en plus finir, le magazine Rolling Stone la considérant même comme le meilleur morceau de tous les temps, tout simplement. On ne va pas en rajouter, on se tait et on écoute religieusement.
- A Hard Rain's A-Gonna Fall - The Freewheelin' Bob Dylan, 1963
Inspirée dans sa forme par une chanson traditionnelle anglaise, Lord Randall, A Hard Rain... est un classique de Dylan. Il a expliqué qu'à l'époque, ne sachant pas qu'il ferait une telle carrière, il avait essayé de caser le plus d'idées possibles en un morceau expliquant que "Chaque vers est en fait le début d'une chanson à part entière". On est ravis de voir qu'il a tout de même trouvé l'inspiration pour continuer ensuite sa carrière.
- Tangled Up in Blue - Blood On the Tracks, 1975
Prototype parfait du style d'écriture "Dylanien", Tangled Up in Blue s'affranchit de tous repères temporels ou spatiaux. Les paroles évoluent selon les versions et les concerts, tantôt première personne, tantôt troisième, une petite habitude de Bobby Zimmerman.
- Just Like a Woman - Blonde On Blonde, 1966
A l'époque, Just Like a Woman n'a pas fait l'unanimité, considéré comme un texte misogyne assez mal venu à une époque cruciale pour la libération de la femme. C'était sûrement mal comprendre l'ironie et les chemins détournés que prend Dylan pour offrir son point de vue via ses chansons. Toujours est-il que l'aigreur de ce morceau et la mise en avant des incompréhensions entre les 2 sexes peuvent laisser supposer que le chanteur avec quelqu'un en tête au moment de rédiger ces mots.
- All Along the Watchtower - John Wesley Harding, 1967
Peut-être pas le morceau le plus repris de Dylan, il est sûrement celui qui a eu les interprètes les plus prestigieux (hors Like a Rolling Stone, qui est hors-catégorie), avec Hendrix bien sûr, mais aussi Clapton, Neil Young ET FRANCIS CABREL. Il s'agit également du morceau que Dylan a le plus joué en concert.
- I Shall Be Released - Bob Dylan's Greatest Hits, Vol. 2, 1971
I Shall Be Released évoque comme souvent chez Dylan le thème de la rédemption, qu'elle soit sociale ou religieuse, cette fois passée au prisme de la prison et de l'enfermement. La prison évoquée dans la chanson est personnelle, celle de l'âme, du corps, et on commence à apercevoir des thèmes qui seront développés plus profondément par la suite par l'auteur-compositeur.
- It's Alright, Ma (I'm Only Bleeding) - Bringing It All Back Home, 1965
Une des chansons préférées de Bob Dylan dans tout son répertoire. Souvent jouée en live, elle détonne de la protest-song type puisque le chanteur n'y exprime plus d'optimisme, plutôt un constat amer sur la société et la culture américaine de l'époque.
- Mr. Tambourine Man - Bringing It All Back Home, 1965
Un des classiques les plus repris de Dylan, notamment par les Byrds qui lancèrent leur carrière ainsi que la mode du folk rock grâce à elle. Le texte surréaliste fut maintes fois analysé, on parle parfois d'une ode à sa muse, d'autres fois d'une ode au LSD, ou encore d'interprétations religieuses, au fond peu importe, l'homme tambourin ne prend pas une ride malgré ses 50 ans.
- Visions of Johanna - Blonde On Blonde, 1966
Un petit tour de force pour le songwriter qui nous livre là une vision de son obsession pour une femme (Johanna), tout en faisant d'une autre femme (Louise) le coeur de sa chanson. Une chanson qui marque également par sa fausse nonchalance et par la complexité de son écriture, description impressionniste d'une nuit New-Yorkaise.
- Every Grain of Sand - Shot of Love, 1981
La phase mystico-religieuse de Dylan évolue sur Shot of Love où on voit le chanteur abandonné le prêche pour des suppliques plus sombres, en quête de rédemption, plus humble que par le passé. Il dira plus tard qu'il avait l'impression en écrivant cette chanson, que les mots lui venaient d'ailleurs.
A l'année prochaine Bob !
Source : Rolling Stone