Depuis un peu moins de 10 ans, les cinémas italien et espagnol se sont vraiment emparés du polar façon néo-noir et se démerdent pour créer d’excellentes ambiances tout en proposant des scénarios chiadés, avec des vrais twists, tout en renouvelant les marqueurs du genre noir. Bon, ce sont pas les seuls, hein, mais on ne va pas vous cacher qu’ils dominent ce top.
La Isla mínima
Espagne du Sud. Marais. Fin du franquisme et héritage des années noires. Adolescentes mutilées. Chaleur. Été, moiteur, glauquerie, braconnage, système D, conservatisme, haine des élites, entre-soi. Un chef d’oeuvre qui, comme tous les bons films noirs, a aussi une portée documentaire sur l’histoire de l’Espagne. Extraordinaire.
Gone Girl
Qui est coupable ? Et surtout, peut-on vraiment jamais connaître intimement celui ou celle avec qui l’on vit ? Un polar à qui mentira le mieux maîtrisé de bout en bout par le plus balèze de tous les réalisateurs de polars à qui mentira le mieux, Fincher.
Le Caire confidentiel
Soulèvement au Caire et enquête sur le meurtre d’une chanteuse par un très haut dignitaire de l’Etat, proche de Moubarak. Un vrai film noir, qui reprend tous les marqueurs canoniques du genre, mais en les adaptant à la réalité égyptienne d’aujourd’hui avec une puissance de fou. Et l’acteur principal est absolument fascinant.
Que Dios nos perdone
Un tueur de Vieilles dames sévit en plein Madrid alors que le pape est en pleine visite et que Podemos s’en donne à coeur joie. En soi, rien d’absolument transcendant ; sauf que le génie du film tient à la qualité de ses deux personnages principaux, deux flics que tout oppose, évidemment, mais où le violent, le méchant, n’est pas forcément celui qu’on croit. Et Antonio de la Torre est comme d’habitude parfait.
La colère d'un homme patient
On le retrouve d’ailleurs dans La colère d’un homme patient. Sorti de prison, il se venge d’un crime. Un film d’une grande violence, assez brutal, mais la photo est vraiment dingue et l’Espagne a rarement été aussi bien filmée.
Sicario
L’enfer des cartels façon Denis Villeneuve, avec jeu de dupes, une séquence d’ouverture exceptionnelle et surtout le personnage de Benicio del Toro absolument insaisissables. Du très haut niveau de thriller.
La Fille dans le brouillard
Toni Servillo mène l’enquête dans une région désertée des Alpes italiennes. Une petite fille a disparu : il impose ses propres méthodes, qui consistent à désigner des boucs émissaires à la presse pour pousser le meurtrier à faire une erreur. Collusion entre les flics et les médias, petit village embrumé, ambiance d’un glauque parfait. Une très belle réussite.
Contratiempo
Dispo sur Netflix, ce film d’Oriol Paulo compte sur des mauvais acteurs et une photo très outrée et s’en tire pourtant bien. Parce que la mécanique du film (un interrogatoire qui permet des flashbacks et une excellent twist final) prend tout en donnant au spectateur le sentiment que la vérité était là, devant lui, depuis le début.
L'Heure du crime
Sorti en 2010, ce film italien est un bon petit imbroglio bien foutu et servi pas de bons acteurs : un concierge de grande maison rencontre une femme de ménage, l’emmène dans la villa qu’il doit garder quand des cambrioleurs débarquent. Le mec est blessé, la fille est morte. Sauf qu’évidemment, les apparences sont trompeuses.
L'Amour est un crime parfait
Sorte de Simenon à la sauce Larrieu, donc un peu cul et un peu fantastique, ce film de montagne isolée marche pour son ambiance et la qualité de ses acteurs, Amalric en tête. Un vrai plaisir.
Vous ne devinerez jamais la fin.