Salut les cinéphilos (vous aussi cette expression vous donne envie de quitter ce top immédiatement ? Pitié restez, je me rattraperai promis). A force de voir les mois défiler, il fallait bien que ça arrive… La fin de l’année. Et avec la fin de l’année vient le temps du bilan, du récap, et de notre spécialité : les listes. Voici donc en bonne et due forme notre liste des meilleurs films de l’année. Ça va c’est un top 50, j’espère que vous trouverez de quoi vous satisfaire moralement, physiquement, et Jean-Pierre Chevènement.
Nomadland, de Chloé Zao
Chloé Zao c’est un peu la meuf qui déchire tout à Hollywood avec des films qui cartonnent au box office tout en rencontrant un succès critique. Nomadland figure évidemment parmi ses chefs d’oeuvre. On y découvre Fern, personnage en deuil et en itinérance dans son van parcourant l’Amérique à la recherche de petits boulots pour survivre. Les paysages sont beaux, Frances McDormand est belle, vous risquez certainement de vouloir partir en road-trip pour le restant de vos jours après ça.
The Father, de Florian Zeller
Dans ce film terriblement touchant, on découvre un monsieur plus tout jeune qui commence à perdre un peu la tête et oublie progressivement tout ce qui l’entoure y compris sa propre fille. L’histoire nous livre uniquement le point de vue du père et prend presque une teinte de thriller angoissant. L’interprétation d’Anthony Hopkins entre autre est magistrale. Préparez-vous à une grosse chialade.
Julie (en 12 chapitres), de Joachim Trier
Certainement une des plus belles révélations de l’année. Un film qui tient avant tout sur la performance de son actrice principale que l’on voit dans tous les plans. Chronique d’une jeune femme d’aujourd’hui, une jeunesse angoissée par l’avenir, effrayée par l’engagement et la maternité dans un monde qui a perdu tout sens commun. C’est drôle, triste et émouvant, on dirait un pizza quatre saisons. Fun fact : le titre original du film en norvégien c’est « la pire personne du monde ». Un choix qui nous laisse perplexe.
Oranges Sanguines, de Jean-Claude Meurisse
Arrêtez tout. On a là le film le plus drôle de l’année. Signée Jean-Claude Meurisse (le saint patron de la compagnie des Chiens de Navarre), vous retrouverez quelques personnages déjà fortement appréciés dans son dernier spectacle « Tout le monde ne peut pas être orphelin ». On y trouve un couple de retraités qui s’embarque dans un concours de rock pour rembourser leurs dettes, une jeune fille aux prémisses de sa sexualité, un ministre de l’économie voleur, un avocat antipathique, une gynéco trop honnête, un mec louche, très louche, trop louche. Tous ces personnages se rencontrent dans un ballet loufoque hilarant qui tourne à l’horreur absolue.
Olympiades, de Jacques Audiard
Je vous mets au défi de ne pas tomber amoureux des personnages Emilie et Camille. Aussi beaux qu’insupportables et attachants, leur histoire simple et désuète nous chamboule étrangement. Dans les froides méandres du quartier Olympiades, plusieurs histoires se mêlent au destin de ces deux-là comme celui de Nora, blessée par le harcèlement dont elle a été victime à la fac qui se découvre au contact d’une célèbre camgirl.
Dune, de Denis Villeneuve
Ouais OK Dune. Tout le monde l’attendait. Tout le monde l’a vu. Au final c’est surtout beaucoup de sable pour pas grand chose mais si vous aimez voir Timothée Chalamet afficher trois expressions c’est sans aucun doute un film pour vous. Et si vous n’avez rien compris on a les explications sur Dune.
Bac Nord, de Cédric Jimenez
Alors que le film a souffert d’une injuste polémique (Marine Lepen qui tweete sa critique positive du film, on l’accuse de nous convertir à l’extrême droite, et une histoire vraie avec des accusés dont le jugement n’est pas encore prononcé), Bac Nord est un excellent film ultra bourrin dont l’histoire suit un groupe de flics de la bac nord de Marseille légèrement ripoux et acculés par leur hiérarchie pour faire du chiffre. C’est ni plus ni moins qu’un film d’action réussi, et pas si éloigné des Misérables de Ladj Ly.
Illusions perdues, de Xavier Gianolli
Adaptation plutôt réussie du roman de Balzac, Illusions perdues nous raconte l’histoire de Lucien, jeune poète fraîchement débarqué dans le Paris du XIXème siècle. En quête d’avenir, Lucien se voit vite confronté au cynisme des grattes-papiers, ces rédacteurs vendus au plus offrant pour détruire ou encenser toutes les créations culturelles qui se font dans la capitale. Fini l’innocence des poèmes à l’eau de rose, pour se faire connaître il va devoir se laisser porter par les jeux de pouvoir au risque d’y laisser sa réputation.
Pleasure, de Ninja Thyberg
Petit film resté injustement confidentiel qui nous raconte l’histoire d’une jeune suédoise fraîchement débarquée à Los Angeles pour y accomplir une carrière de pornstar. Et forcément c’est pas un choix facile. Si le film ne dépeint pas un portrait très reluisant de l’univers porno, il reste assez objectif et montre plutôt comment les liens d’amitié (et de sororité) peuvent protéger les femmes dans ce milieu où le consentement n’a pas le même sens pour tout le monde.
OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire, de Nicolas Bedos
On a tous eu très peur de voir OSS version Bedos mais fort heureusement, Jean Dujardin égal à lui même se surpasse dans ce troisième volet très réussi quoi qu’un peu longuet. Pour les fans d’OSS 117, le plaisir est au rendez-vous.
Les 2 Alfred, de Bruno Podalydès
Il y a des gens qui aiment Fréro Délavega, et il y a d’autres gens qui aiment les frérots Podalydès. Chacun ses goûts. En ce qui nous concerne, on est plutôt team Bruno et Denis Podalydès qui nous offrent une filmographie particulièrement savoureuse depuis leur mini série Versailles-chantier (que j’estime personnellement être un joyau de l’humanité). Egaux à eux-mêmes, leur dernier film Les 2 Alfred est une véritable satire de la start-up nation.
Sans un bruit 2, de John Krasinski
On avait absolument adoré le premier volet, on reste tout autant convaincu par le second. Certes on pourra reprocher à John Krasinski de ne pas d’être foulé sur le scénario de cette suite pas ultra inventive mais l’univers est tel qu’on accepte tout de même avec joie d’y être embarqués. Si vous aimez les monstres qui font très très peur et les gens qui courent, ce film est tout indiqué pour vous.
Promising Young Woman, de Emerald Fennell
Un des premiers films à voir à la sortie du dernier confinement (qui mettait fin à de nombreux mois moroses de vie sans cinéma), on a été plutôt enchantés par ce rape-and-revange soft (sans scène de viol, et nettement moins violent et gore que les classiques du genre). Carey Mulligan y campe une trentenaire qui passe ses soirées dans des bars glauques dans l’espoir malsain qu’un homme tente de profite de son état d’ébriété factice. L’idée étant d’offrir une leçon de morale aux hommes graveleux en révélant au dernier moment qu’elle n’est pas ivre et qu’ils allaient tout simplement commettre un viol. On va pas se mentir, le gente masculine en sort peu grandie.
Annette, de Leos Carax
Qu’on les aime ou non, les films de Leos Carax sont toujours une expérience. Dans cette comédie musicale, un couple formé d’une cantatrice et d’une star du stand-up réalise le projet fou de concevoir un enfant : Annette, dont la voix céleste en fait rapidement une icône mondiale de la chanson. Personnellement je pense que l’ouverture du film est certainement ce qu’il y a de plus réussi.
Le Discours, de Laurent Tirard
Depuis Zaï zaï zaï zaï, Fabcaro est devenu notre nouveau Dieu de l’humour et mal venu l’insolent qui oserait ne pas jurer que par lui. Génial auteur de bd, notre petit Fabcaro écrit aussi des romans et souvent ce sont des romans vachement bien comme Figurex, Broadway (le dernier en date) sans oublier Le Discours. Pour une fois on peut dire que l’adaptation est très réussie, Laurent Tirard s’approprie l’histoire dans une mise en scène bien à lui qui donnerait presque plus d’ampleur à l’oeuvre originelle.
Titane, de Julia Ducournau
Palme d’or du festival de Cannes, c’est peu dire que le film n’a pas laissé indifférent. Difficile à définir, on pourrait le résumer ainsi : une strip-teaseuse qui fait l’amour avec des voitures fuit la police et se fait passer pour le fils disparu d’un pompier tout en devant cacher sa fécondation d’une grosse cylindrée. Voilà débrouillez-vous avec ça.
Sound of Metal, de Darius Marder
C’est l’histoire d’un batteur dans un petit groupe qui se rend compte progressivement qu’il perd l’audition. On est complètement plongé dans le film, dans la peau de ce personnage en particulier grâce à un travail très attentif sur le son, mais pas du tout sur le son d’avoine.
Le Dernier Duel, de Ridley Scott
Un très beau film multipliant les points de vue de trois personnages avec une approche on ne peut plus médiévale du consentement. En pleine de guerre Cent ans, deux personnages s’affrontent supposément pour sauver l’honneur d’une femme, mais en réalité pour sauver le leur avant tout. Un film qui fait écho au premier film de Ridley Scott Duelliste où deux personnages se provoquent ne duel tout au long de la guerre pour sauver leur honneur.
La Fracture, de Catherine Corsini
Une comédie qui mêle les gilets jaunes, le personnel soignant en crise et des bourgeois parisiens dans un huis clos sous tension : les urgences d’un hôpital, c’était risqué. Fort heureusement Catherine Corsini nous sert un film absolument génial de drôlerie avec une Valeria Bruni-Tedeschi en feu. On vous le recommande vivement.
Judas and the Black Messiah, de Shaka King
Avec un cast plutôt réussi, ce film a le mérite de présenter le personnage de Fred Hampton qui aurait pu devenir l’une des personnalités les plus influentes du siècle dernier si la CIA ne l’avait pas fait assassiner rapidement en sentant qu’il serait en mesure de créer une révolution.
Les Mitchell contre les machines de Michael Rianda et Jeff Rowe
Eh bah ouais mes petits potes, on vous parle aussi des films d’animation qui sont sortis parce qu’il y avait du bon matos, en particulier ce film très sympa qui raconte l’histoire de la famille Mitchell prise dans le tourbillon d’une révolution technologique qui sera l’occasion d’une aventure rocambolesque.
Gagarine, de Fanny Liatard
Il y a Youri Gagarine, le premier être humain à avoir effectué un vol dans l’espace et il y a Youri de Gagarine, cité HLM d’Ivry-sur-Seine. Tout les sépare et pourtant le jeune Youri veut aussi devenir cosmonaute. Faute de mieux, il tente de préserver sa cité du projet de démolition en en faisant un vaisseau spatial.
The French Dispatch , de Wes Anderson
Le cinéma de Wes Anderson peut être clivant. Certains accuseront ce film d’être un étalage de plans magnifiques mais dénués d’histoire, d’autres y verront une oeuvre magistrale teintée de son univers bariolé et loufoque. Le mieux c’est d’aller le voir pour vous faire un avis.
Kaamelott, d'Alexandre Astier
Tiens jamais entendu parler.
MDR. Oui alors bien sûr, rapport à notre communauté chérie adorée, on ne pouvait pas de pas mentionner ce film qui a le mérite d’avoir des spectateurs assez étranges pour vouloir battre des records de visionnages en allant voir plus de 200 fois ce film au cinéma.
Aline, de Valérie Lemercier
Dans ce biopic librement inspiré de la vie de Céline Dion, Valérie Lemercier aka Alice Dieu retrace le parcours hors du commun de cette chanteuse à la renommée internationale. Pour les fans, ce film sera un kif sur toute la ligne.
Debout les femmes ! de Gilles Perret et François Ruffin
Après avoir fait un joli pied de nez à Bernard Arnault dans Merci Patron !, montré le coeur des gilets jaunes dans J’veux du soleil, notre héros national François Ruffin, député de la France Insoumise lève cette fois-ci le voile sur les métiers du lien : ces boulots précaires, mal payés, mal reconnus qui sont effectués principalement par des femmes. Le duo insolite que forme Ruffin avec Bruno Bonnell (ex chef d’entreprise et député LREM) montre toutefois que la force des idées peut dépasser le clivage politique, et s’il ne faut pas s’attendre à un happy end, ce docu donne de la rage au ventre et l’envie de se battre pour ceux qui galèrent. A voir absolument.
La Nuée, de Just Philippot
En dehors du fait qu’il faut soutenir le cinéma de genre en France, ce petit film a tout à fait sa place dans ce top et nous raconte l’histoire de Virginie, agricultrice, et mère célibataire est prête à tout pour sauver sa ferme. Elle se lance ainsi dans le commerce entomophage en vendant des sauterelles à becter. Mais petit à petit une relation étrange va la lier à ces petites bêtes…
Médecin de nuit, de Elie Wajeman
Plongée dans le quotidien nocturne d’un médecin de nuit, Mikaël, qui intervient auprès des toxicomanes dans les quartiers difficiles tout en se partageant entre sa femme et sa maîtresse. Bref sa vie c’est le bordel et c’est cette nuit qu’il va devoir reprendre le contrôle.
Les Intranquilles, de Joachim Lafosse
Damien Bonnard c’est un peu le mec qu’on voit dans tous les films sortis en France depuis ces 5 dernières années. On le retrouve donc sans surprise dans ce nouveau film sensible qui raconte l’histoire d’amour bouleversante qui lie son personnage à celui de Leïla (Leïla Bekhti), malgré sa pathologie.
Les Magnétiques, de Vincent Maël Cardona
Petite pépite de fin d’année, ce film nous plonge en plein dans les années 80 dans un petit bled où Philippe essaie de faire vivre sa passion pour la radio et la création sonore malgré son passage obligé au service militaire.
Teddy, de Ludovic et Zoran Boukherma
Un des ovnis les plus chelous de l’année. Une histoire de loup-garou complètement barrée dans le fin fond des Pyrénées. Je vous en dis pas plus, mais c’est atypique.
Oxygène, de Alexandre Aja
Alexandre Aja nous a habitué a une filmographie haute en couleur entre Piranha 3D, La Colline a des yeux, ou encore Haute-tension. Son dernier film, résolument moins trash se passe 100% dans un cabine cryogénique dans laquelle Mélanie laurent est coincée, avec une réserve d’oxygène qui diminue. Il ne lui reste qu’une heure pour comprendre pourquoi elle est là et comment s’en sortir.
Amants, de Nicole Garcia
On est ravi de retrouver Nicole Garcia toujours égale à elle-même dans sa filmographie. Ici elle met en scène la passion amoureuse qui lie Lisa à Simon depuis l’adolescence. Un drama va les séparer mais leurs retrouvailles n’en seront que plus intenses.
Tralala, de Arnaud et Jean-Marie Larrieu
On l’a injustement oublié celui-là alors qu’il méritait son coup de projo. Comme son nom l’indique c’est l’histoire de Tralala (oui c’est un nom) chanteur de 40 ans. Eh bien il lui arrive tout un tas de trucs ébouriffants comme iun voyage à Lourdes, une nouvelle famille et la rencontre très énigmatique d’une femme juste avant sa disparition…
La loi de Téhéran, de Saeed Roustayi
Déjà on est très content de retrouver Payman Maadi, acteur génial qu’on avait adoré dans Une séparation et À propos d’Elly, d’Asghar Farhadi. On le retrouve ici en Iran dans le rôle d’un flic assez bourrin en guerre contre les narcotrafiquants du pays. Une mission dangereuse..
Don't Look Up, de Adam McKay
Petite pépite de cette fin d’année sortie le 24 décembre sur Netflix (alors oui déso c’est pas une sortie cinéma mais comme le film est génial on fait une entorse à la règle). Deux scientifiques découvrent qu’une comète se dirige tout droit vers la planète annonçant sa destruction dans six mois. Malheureusement, personne ne s’empare du sujet, la présidente (sorte de Trump en version bombasse) pense à ses élections, les médias pensent au buzz, les patrons de GAFA pensent aux tunasses qu’ils peuvent se faire avec les terres rares contenues dans cette comète. Bref c’est la débandade, et si le sujet ne résonnait pas si tristement avec la réalité du réchauffement climatique, ce serait presque à mourir de rire.
Matrix Resurections, de Lana Wachowski
Désolée, j’ai oublié la Cité de la peur.