L’heure est venue des bilans de l’année. On vous avait déjà pondu la liste longue et douloureuse des pires films de l’année, mais comme on est des gens honnêtes et aussi quelque peu animés de bienveillance on a décidé de vous sortir notre sélection des meilleurs films de l’année. Alors oui cette liste est subjective. Oui cette liste ne reflète que nos goûts. Et oui vous serez frustrés de ne pas y trouver vos films. Mais on a essayé aussi de vous parler de films moins connus, histoire de faire aussi honneur aux petits films qui ne sont pas Star Wars (oui ça existe).
Le plus chantant : "La La Land" de Damien Chazelle
Une petite douceur qui a séduit des millions de spectateurs en nous collant dans la tête ses chansons enjouées. Même si on n’est pas fan de comédies musicales, celle-la vaut le détour. C’est peut-être pas le meilleur film de tous les temps mais c’était quand même un événement de l’année qu’on a en grande majorité validé en notre âme et conscience.
Le plus esthétique : "Moonlight" de Barry Jenkins
Ouf, c’est eux qui ont chipé l’Oscar à La La Land (cela dit, c’est La la Land qui avait commencé aussi faut dire) et tant mieux ! Moonlight raconte l’histoire d’amour de deux jeunes garçons, mais surtout de la vie de Chiron, issu d’un milieu défavorisé dans un quartier bien pourri de Miami. C’est esthétique jusqu’au bout des ongles.
Le plus carnivore : "Grave" de Julia Ducournau
Coup de cœur insolite de l’année. On vous avait déjà chanté les louanges de ce premier film extraordinairement réussi où une jeune étudiante en première année d’école de véto se fait bizuter et se découvre une passion plutôt malsaine pour la bidoche bien sanguinolente.
Le plus anti-raciste : "Get Out" de Jordan Peele
Un thriller à la limite du film d’horreur qui traite du racisme c’est pas banal comme idée. Eh bien Jordan Peele l’a fait en nous servant un film angoissant, souvent drôle dont le moteur de l’horreur est le racisme. Difficile de vous en dire plus sans vous dévoiler le gros retournement de situation donc je la ferme mais démerdez-vous pour voir ce film génial.
Le plus clownesque : "Ça" de Andy Muschietti
Dans la série des remakes, on trouve rarement des trucs pas dégueu. Eh bien là nous voilà servis avec ce film d’horreur ultra flippant (si tu n’as pas flippé c’est tout simplement que tu es un démon) qui s’inscrit totalement dans l’esprit Stranger Things dans lequel on a déjà bien baigné cette année. En revanche, je suis désolée de vous annoncer que le film original a pris un gros gros gros coup de vieux.
Le plus séro-positif : "120 battements par minute" de Romain Campillo
Dis maman, à quoi ça ressemblait le Sida en France dans les années 90 ? Eh bien à ça. Au début de la révolte d’une association comme Act-Up qui a mené ses premiers coups médiatiques, à cette époque pour faire connaître la maladie et qui s’est battue pour obtenir des traitements. Non seulement c’est un film passionnant sur l’univers associatif, mais qui montre aussi l’importance des actions militantes et livre un témoignage réaliste sur le vécu de la maladie à une époque pas si lointaine.
Le plus roux : "Jeune femme" de Léonor Serraille
Petite trouvaille de fin d’année dans les films français, celui-ci raconte l’histoire de Paula, la trentaine, larguée, un chat sous le bras. Elle est chiante, mais attachante (et non je ne dirai pas « attachiante », niquez-vous), limite un peu barje, qui cherche à se sortir de la galère. Et c’est absolument excellent.
Le plus "les enfants en fait c'est quand même trop mignon" : "Été 93" de Carla Simón
Drame espagnol sur l’histoire d’une petite fille de 6 ans en 1993 qui se retrouve orpheline et récupérée par son oncle et sa tante dans leur maison de campagne. Le couple a déjà une petite fille de trois ans. Le film illustre la difficile intégration de cette gamine triste qui ne capte pas tout ce qui lui arrive. C’est touchant et je vous mets au défi de pas chialer comme une merde sur les cinq dernières minutes.
Le plus palmé : "The Square" de Ruben Östlund
Un directeur de musée se retrouve dans une situation où ses principes se retrouvent en opposition avec son comportement, tout le monde en prend plein la gueule et c’est très drôle.
Le plus policier : "Le Caire Confidentiel" de Tarik Saleh
Plongée dans le Caire en 2011 quelques jours avec la révolution égyptienne. Une chanteuse est tuée. Un enquêteur se met sur le coup avant de comprendre petit à petit que les responsables du meurtre seraient peut-être parmi ses proches. On se réjouit d’y retrouver le super acteur libano-suédois Fares Fares qu’on avait déjà croisé dans La Communauté de Vinterberg, Rogue One, Zero Dark Thrity ou encore Les enquêtes du département V.
BONUS : Le plus psychiatrique : "12 jours" de Raymond Depardon
OK c’est pas une fiction mais un docu, mais quand même on voulait pas passer à côté de cette pépite absolument fascinante qui nous plonge dans un hôpital psychiatrique de Lyon. Depuis 2013 une loi a été votée concernant les personnes internées de force en HP et dont le dossier doit depuis cette loi être examiné par un juge qui validera ou non l’avis médical au bout de 12 jours. Loi un peu inutile au demeurant et le film donne à voir une série de patients face à leur juge, tentant d’expliquer pourquoi ils peuvent sortir (malgré le fait qu’ils soient bipolaires, ou carrément schizophrènes). Sans jamais sombrer dans le voyeurisme, ce documentaire ultra poignant est un des meilleurs films sortis cette année. Poil au nez.
Ce top a sciemment écarté Blade Runner et Star Wars parce que ça va bien au bout d’un moment. Et puis comme disait que le chanteur baroque Voltaire, si vous n’êtes pas d’accord avec ce que je dis, sachez que je me battrai jusqu’à la mort pour que vous n’ayez pas le droit de le dire.
Sinon auraient pu rejoindre ce classement (disons que ce sont nos pronostics pour les Césars si vous avez prévu de faire des paris sportifs sur la cérémonie) : Au-revoir là-haut, le Grand Méchant Renard, Que Dios Nos Perdone, Detroit, Noctural Animals, et bien sûr Les Tuches 3.