Au petit jeu des prédictions, il y’en a une qui marche à tous les coups : je-tu-il-nous-vous-ils vont mourir. Pas de quoi pavoiser ; en revanche, quand la prédiction s’affine, s’orne d’une date ou d’une description précise des circonstances dans laquelle la mort survient, l’on est en droit de commencer à crier « sorcière » !
Girolamo Cardano
Girolamo Cardano était un savant du XVI° siècle dont les apports balaient le spectre des mathématiques, de l’économie, de la philosophie et de l’astrologie. Car comme de nombreux scientifiques de son temps, Cardano était persuadé que les astres avaient une influence déterminante sur les vies humaines. Ses travaux, en la matière, portèrent sur les thèmes astraux de personnalités illustres de son temps ou du passé et, fort de tout ce savoir, il décida de préparer son propre thème astral, lequel le conduisit à déterminer avec précision la date de sa mort : le 21 septembre 1576.
Sauf que le risque d’un échec faisait peser un dilemme important sur les épaules de notre pauvre Girolamo qui, s’il survivait à cette date, verrait tout le travail de sa vie remis en cause par son erreur de prédiction. Arrivé le jour J, donc, on raconte (bien que rien ne vienne le prouver formellement) qu’il se suicida en cessant de s’alimenter. Il mourut en tous les cas à la date prévue.
Arnold Schönberg avait bien raison de se méfier du nombre 13
Arnold Schöenberg, l’un des grands compositeurs du XX° siècle et précurseur de la musique contemporaine, était terrifié par le nombre 13. Il était né un 13 septembre et était persuadé qu’il mourrait le 13 de quelque mois. Cette peur irrationnelle dépassait le cadre de la simple manie pour devenir handicapante, comme lorsque que Schöenberg dut changer le titre d’un de ses opéras pour éviter que celui-ci ne comporte 13 lettres.
L’année de ses 76 ans, le musicien Oskar Adler fit remarquer à Schöenberg qu’il ferait mieux de se méfier, rapport au fait que 7+6=13. Autant dire que ça ne mit pas Schöenberg dans un état de tranquillité total. Ultra angoissé, il décida de rester au lit toute la journée du vendredi 13 juillet 1951. Et il y mourut.
Abraham de Moivre a calculé avec précision la date de sa mort
A cheval sur les XVII° et XVIII° siècle, Abraham de Moivre officiait comme mathématicien et avait théorisé l’idée selon laquelle il était possible de calculer la date de la mort d’une personne en suivant les statistiques de mortalité et la courbe du chômage de chacun.
A plus de 80 ans, de Moivre se rendit compte que ses nuits s’allongeaient de 15 minutes chaque soir. Il fit un calcul rapide pour déterminer à quel moment ce sommeil supplémentaire accumulé l’obligerait à dormir 24 heures et considéra que ce jour coïnciderait avec sa mort. Il désigna donc la date du 27 novembre 1754 sur le calendrier graisseux dans la cuisine.
Bingo. La version officielle veut qu’il soit mort de somnolence. C’est cocasse.
William Thomas Stead prédit le naufrage du Titanic et meurt dessus
William Thomas Stead était un journaliste d’investigation britannique connu pour l’intransigeance de ses reportages. Il versait aussi dans les sciences occultes. En 1886, il écrivit une nouvelle pour un journal, intitulée « Le naufrage d’un navire moderne », dans lequel il décrivait par le menu le naufrage d’un paquebot traversant l’Atlantique et comportant trop peu de canots de sauvetage pour sauver tout le monde. Notons tout de même que pas mal de monde était sur le coup pour la prédiction du Titanic.
20 ans plus tard, en 1912, arriva ce qui arriva avec le Titanic. Sauf que Stead faisait partie des passagers morts.
Pete Maravich prédit tous les détails de sa mort, 14 ans avant qu'elle n'arrive
Très grand basketteur, révéré par Magic Johnson ou Shaquill O’neal, Pete Maravich était au sommet de sa gloire quand, à 26 ans, en 1974, il déclara dans une interview qu’il ne « voulait pas jouer 10 ans au basket pour ensuite mourir d’une crise cardiaque à 40 ans ».
Sauf qu’une blessure l’obligea à se retirer des terrains 6 ans plus tard, après très exactement 10 ans de jeu au plus haut niveau. Et qu’en 1988, à 40 ans tout pile, il s’écroula, victime d’une crise cardiaque alors qu’il jouait au base-ball dans le jardin. Maravich avait une malformation congénitale.
Mark Twain
Mark Twain naît en 1835, année où la comète de Halley était visible depuis la Terre. Arrivé à 75 ans, en 1909, Twain expliqua qu’il mourrait le jour où la comète repasserait près de la Terre. Twain considérait comme une très grande déception la possibilité de mourir sans être accompagné de la comète qui était passée près de son berceau.
La comète, qui passe tous les 76 ans, repassa comme de bien entendu l’année suivante. Elle fut visible le 20 avril 1910. Twain mourut d’une crise cardiaque le lendemain, 21 avril.
Paul Walker et l'étonnante bande-annonce prédictive
Dans la bande-annonce de Fast and Furious 7, on entend ce dialogue : « Promets-moi qu’il n’y aura plus d’enterrements » ; « Juste un dernier ». Cette dernière réplique est prononcée par Paul Walker, dans le rôle de Brian O’Conner. Sauf que la bande annonce est sortie aux Etats-Unis très exactement 3 jours avant que Paul Walker soit mort dans un accident de bagnole au volant de sa Porsche.
Jimi Hendrix chante sa mort 5 ans en avance
En 1965, Jimi Hendrix enregistre avec Curtis Knight The Ballad of Jimi, une chanson qu’il a écrite et dans laquelle il est dit : « Five years, this he said / He’s not gone, he’s just dead ». Jimi, donc. 5 ans, donc. 1965 + 5 = 1970. 1970, comme l’année de la mort de Jimi Hendrix.
Tupac et la mort par balles
Dans Niggaz Done Changed, Tupac écrit : « I’ve been shot and murdered, can tell you how it happened word for word ». La chanson a été enregistrée deux mois avant son meurtre par balles. Par contre, là où il a menti c’est que, même aujourd’hui, on n’a toujours pas fait la lumière sur la mort de Tupac, donc il peut pas nous dire comment c’est arrivé mot pour mot, non.
Marc Bolan et les coïncidences étranges
Marc Bolan, leader du groupe folk T-Rex, a écrit dans la chanson Solid Gold Easy Action les vers suivants : « Life is the same and it always will be / Easy as picking foxes from a tree ». Cette histoire de renards et d’arbres et de vie semble dénuée de sens ; sauf que quand il s’est planté dans un arbre, en 77, Marc Bolan conduisait une bagnole dont le numéro de série était FOX 661L.
Dans le doute, je préfère ne pas donner de date, moi.
Source : Cracked, Ultimate Rock Classic