On sait que les distributeurs de films essaient de nous manipuler (et y arrivent) avec des petites astuces marketing à base de citations tronquées ou mensongères. Mais les illustrations des affiches elles-mêmes sont pensées pour nous donner beaucoup d’indices sur la nature du film et nous pousser à aller le voir. ATTÔSSIÔ SA RISKE DETRE CHOKAN.
Un couple qui se prend dans les bras ? c'est un film dramatique/romantique
Pas mal de films du genre ont une affiche foutue de la même manière. En haut, on a les visages des personnages qui lancent des regards profonds vers l’horizon. En bas, un couple qui s’embrasse. Le tout parsemé d’une sorte de brume dégueulasse la plupart du temps. Tous ces éléments conduisent évidemment à la conclusion suivante : on va aller voir ce film pour bien chialer notre race. Si le personnage en bas est seul, on peut éventuellement enlever le côté romantique, mais on chiale quand même.
Pour donner un côté badass à un personnage, on le met de dos
Ça lui donne un côté mystérieux, « je m’en fous de te montrer mon cul » et « je vais pas t’attendre » . Attention, ça cache parfois aussi un petit aspect « sous mes tas de muscles j’ai quand même des fêlures. » Et quand c’est une femme qui nous est présentée de dos, tournant la tête vers nous, c’est une habile manipulation pour nous montrer à la fois ses fesses et ses seins. Malin, hein.
Un mec qui court : c'est un film d'action
Le tout étant de le mettre dans une atmosphère bleutée, si possible penché. Ce petit assemblage conduit forcément à penser à l’action, au thriller, aux flingues qui vont tirer dans tous les sens, à la froideur des héros. Bref, ça va péter.
Pour évoquer l'amour complice, on fout les gens dos à dos
Deux personnages se tournant le dos, appuyés l’un contre l’autre, c’est comme ça qu’on montre qu’ils sont trop dans l’amour et le fun. En fait c’est une métaphore, ils peuvent s’épauler, s’appuyer l’un sur l’autre dans la vie, c’est trop beau. En passant devant une affiche comme ça, on a trop envie d’aller voir un film plein de bons sentiments.
Les yeux, ça fait peur
Pas mal de films d’horreur (mais pas que) ont une affiche avec un œil en gros plan. C’est oppressant, on se sent observés. Ça peut être aussi une manière de montrer une seule petite partie d’un monstre dont on aura envie de voir l’apparence entière en s’achetant un petit billet de cinéma.
Quand on veut faire sexy, on a même pas besoin des visages
C’est un peu hallucinant, mais quand les distributeurs veulent nous faire comprendre qu’il y a de la meuf sexy dans le film, ils nous mettent des parties de corps féminin, sans même laisser la tête dans le cadre. Des morceaux de viande, quoi.
Et même, souvent, seules les lèvres suffisent
Le sexy peut aussi passer par une paire de lèvres bien rouges. Aucun mec ne peut résister à ça.
Un visage défragmenté, c'est un personnage à la psychologie complexe et multiple
En vrai, c’est surtout pour faire genre le héros est torturé, mais ça marche.
Une phrase choc sur un visage, ça marche toujours
Le principe est pas mal utilisé pour les biopics. On a une tête en gros plan, avec une phrase écrite devant. Le mieux c’est que les mots soient percutants : une seule formule doit nous mener dans les salles de ciné. De temps en temps ça donne des titres à la Closer du genre « J’ai tiré sur ma femme » ou « Incroyable » . Juste incroyable quoi.
Les films d'actions économisent les couleurs
Une composition en noir et blanc avec un petit jet de couleur (souvent du rouge et/ou du jaune, pour le sang et le feu), c’est la marque des films d’action. Comme ça y’a pas à réfléchir, on sait que ça va péter avec des flammes et tout.