une_paris_marseille
Crédit photo : Romain D Moostik

Vous êtes tranquillou sur l’autoroute du soleil et sans vous en rendre compte vous ratez votre sortie. À peine six heures plus tard, vous vous retrouvez dans les rues de la capitale et passez ensuite deux semaines à chercher la plage du Prado. Ça peut arriver même aux meilleurs, on ne vous blâme pas. Mais Topito est là, pour vous aider à vous repérer. Au bout d’un moment, si les offices de Tourisme ne foutent rien, il fallait bien que quelqu’un s’y colle.

  1. Si tu vois une meuf bloquée avec son bébé en haut d’une basilique :
    Vous êtes à Marseille et ça fait plus de 150 ans qu’elle attend là haut qu’on vienne la libérer. On l’appelle "la Bonne Mère", mais après toutes ces années à veiller sur la ville sans même un merci, il faudrait plus l’appeler "la bonne poire".
  2. Si tu vois un mec qui ressemble à un SDF avec une barbe parfaitement taillée et une paire de Stan Smith :
    Tu te trouves à Paris et c’est ce qu’on appelle un « Hypsterius Sapiens » ou plus communément un « Hipster ». Tout est dans la contradiction : c’est le genre de mec qui passe des heures à travailler son look négligé. À Marseille, le mot "hipster" contient beaucoup trop de consonnes consécutives et la tendance n'a jamais pu prendre : "Quoi ? Un hipeusseutère ? ..."
  3. Si tu vois une blonde peroxydée, avec son portable rangé dans son immense décolleté et une paire de sandales birkenstock aux pieds :
    Arrête-toi et prends discrètement une photo, car tu es devant une authentique Cagole Marseillaise. C’est une femme qui aime se mettre en valeur, mais a un sérieux problème de vue. Elle s'habille toujours quatre tailles trop petit et son maquillage rendrait jaloux n’importe quel Clown du Cirque Pinder. Si seulement pour une paire de lunettes achetée Alain Afflelou offrait la deuxième à une cagole…
  4. Si tu vois des milliers de touristes s’extasier devant une antenne relais géante :
    C’est la tour Eiffel, LE monument de Paris, le symbole de la capitale. Franchement, c’est vraiment l’arnaque du siècle. Il faut arrêter de nous faire croire que c’est un monument... Un bout de ferraille, un peu grand, OK, mais y’a pas de quoi casser trois pattes à un canard. À Marseille au moins, il y a de vrais monuments, comme le plus ancien vestige de la cité phocéenne : Jean Claude Gaudin. Des visites sont organisées tous les jeudis à la Mairie si ça vous dit.
  5. Si tu vois l’équivalent de tous les poissons d'un parc aquatique dans une seule assiette :
    C’est une bouillabaisse, un plat typiquement marseillais. On explique aux touristes que c’est une soupe avec un assortiment de poissons. Mais la vérité, c’est que celle du vieux port, c’est plus des restes qu’un assortiment de poissons. L’équivalent du gratin de restes que tu fais avec tous les trucs qui restent dans le frigo avant qu’ils soient totalement périmés.
  6. Si tu entends les expressions : « c’est quoi les bails », « Boloss », « swag », « téma son bool » ou toute autre utilisation abusive du verlan :
    Tu es à Paris. Attention à ne pas utiliser ces expressions dans une autre ville. Tu risques de te prendre une paire de gifles.
  7. Si tous les 50m tu passes devant un bac à sable géant :
    Normalement tu es à Marseille et c’est un terrain de pétanque. Mais attention il ne faut pas confondre avec les nombreux « espaces canins » parisiens. Normalement, le terrain de pétanque est beaucoup plus grand et tu dois sentir une bonne odeur de Pastis.
  8. Si tu as l’impression d’être au niveau final du jeu « Carte au trésor » quand tu regardes le plan du métro :
    Bonne chance, tu es à Paris. Avant d’arriver à destination il est fortement possible que tu transpires toute l’eau de ton corps et perdes 90% de ta masse graisseuse. Sans parler des odeurs qui te rappellent les aires de jeux du MacDo où les gamins couraient pieds nus, la couche Panpers entrouverte. À Marseille, pas de chichis, 2 lignes, c’est impossible de se tromper.
  9. Si tu vois des gangs de rats faire fuir des gangs de chats :
    C’est assez quotidien à Marseille, les rats ont pris possession des égouts depuis longtemps et maintenant ils essaient de conquérir la ville. Dès la tombée du jour, ils sortent pour vider les poubelles, dépouiller des vieilles dames et cambrioler des épiceries. Mieux ne vaut pas se mettre au travers de leur chemin. À Paris, c’est plus les pigeons qui font la loi. Ils ont l’air inoffensifs, mais n’essayez pas trop de faire les malins avec eux. Ils n’ont plus aucune limite depuis qu’ils ont regardé Hitchcock, c’est super flippant.
  10. Si tu vois une fille avec une voix ultra chiante et une attitude dédaigneuse prendre des selfies et raconter sa journée à ses « fans » imaginaires via Snapchat :
    Cours, vite et le plus loin possible. C’est une blogueuse mode parisienne. C’est l’équivalent moderne du monstre de Frankenstein. Elle a été créée par Internet avec toutes les bonnes intentions du monde, mais s’est transformée en un monstre narcissique immonde. Elle passe sa vie à voyager et faire du shoping gratuitement en trouvant quand même le moyen de se plaindre. Ne la laissez pas vous approcher c’est contagieux on vous dit ! Courez ! COUREZZZZZ !

Voilà normalement vous devriez vous en sortir avec tout ça. Ne dites pas merci hein…