Ici, on aime beaucoup les grosses berlines et les montres très très chères alors forcément, on se doit de maîtriser le vocabulaire approprié pour parler d’argent. Il y a des expressions de vieux, des mots d’ados et des termes de la vie de tous les jours mais même si tu les connais sûrement, tu ne sais peut-être pas d’où ils viennent.

La moula ou moulaga

C’est Akhenaton qui fait découvrir aux Français le terme moula dans sa chanson J’ai pas de face en 1995 mais personne ne relève vraiment l’expression à ce moment-là. À l’origine, on pense que cela vient de l’argot américain « moolaah » ou de l’espagnol « mule » qui signifie « mule » (celui qui transporte la drogue et l’argent, t’as capté). Aujourd’hui, le mot s’est démocratisé grâce à plusieurs rappeurs français dont le grand Heuss L’enfoiré qui l’utilise environ 73 fois par chanson.

Utilisation dans une oeuvre de qualité : « C’est soi tu viens, soit tu t’tailles nous on va pas parler thaï. Y a des Shegueys, d’la moula » (Ne reviens pas, Gradur et Heuss L’enfoiré)

Le fric

Petit anecdote : quand j’étais enfant, je croyais que la chanson c’était « Le fric, c’est chic ». Dites-moi si vous aussi.

Sinon, l’utilisation du mot fric remonte au XIXème siècle. Il est possible que ce soit à l’origine le diminutif de fricoter dans le sens « être dans des affaires louches ».

Le flouze

Le mot flouze a plusieurs origines possibles ; il viendrait soit d’un mot arabe que l’on pourrait transcrire par « flws » (en alphabet latin) et qui désigne une monnaie mais cela peut aussi venir du latin « follis » qui était une pièce de bronze romaine.

La thune

L’étymologie du mot thune vient du « roi de Thunes », le surnom du chef des mendiants et des brigands de la Cour des Miracles à Paris. Au XVIIème siècle, le mot thune voulait dire « aumône » car c’est ce que valait une pièce qu’on donnait à un mendiant. À partir du XIXème (le siècle, pas l’arrondissent parisien), la thune devient synonyme d’une pièce de 5 francs et ce mot a gardé ce sens en Suisse où le franc est la devise nationale.

Utilisation dans une oeuvre de qualité : « Tout le monde il veut seulement la thune, et seulement ça, ça les fait bander » (La Thune, Angèle)

Le zeyo

Zeyo, c’est le verlan d’oseille. On ne sait pas trop de quand ça date mais on est sûr que La Fouine l’utilise dans ses chansons, ce qui est signe de la grande importance d’une expression populaire.

Utilisation dans une oeuvre de qualité : « Matin et soir nous on cherche le zeyo » (Zeyo, La Fouine)

Les pépettes

On a longtemps cru que pépettes était un dérivé de pépite mais l’étymologie la plus probable de cette expression est tout autre. Dans le sud de la France, pépettes était un synonyme de ricochets que l’on fait avec des cailloux plats. Ces cailloux auraient été assimilés à des pièces de monnaie et le mot pépettes est ainsi devenu synonymes de pièces.

Les lovés

Lové est un mot manouche qui serait à l’origine un dérivé de l’indien ancien « lohà » qui désigne un métal comme du cuivre ou de l’or. Souvent, on utilise le mot lovés pour dire qu’on n’a plus d’argent.

Utilisation dans une oeuvre de qualité : « J’voulais faire de grandes études, j’ai les aptitudes, on m’a dit « Pour ça faut les thunes » mais j’ai pas les lovés » (J’ai pas les Loves, Sexion d’Assaut)

Du pèze

Le mot pèze désigne de la petite monnaie avant de vouloir dire « de l’argent » en général. Il vient de « pese » qui veut dire petit pois en occitan mais aussi de « Pezh », le mot breton pour dire pièce.

Du wari

Wari signifie argent en bambara, une langue très répandue en Afrique de l’Ouest. Ce mot est beaucoup utilisé au Sénégal, il y a d’ailleurs une société de transfert d’argent sénégalaise qui s’appelle Wari.

Du cash

Le mot cash vient évidemment de l’anglais et signifie argent liquide. En France, on dit souvent « payer en cash » pour parler des espèces mais ce qu’on ignorait, c’est ce que mot est utilisé dans notre pays francophone depuis le XIXème siècle.

Le blé

Ça fait bien bien longtemps qu’on utilise le mot blé pour parler d’argent, tout simplement parce que le blé valait pas mal d’argent (ou un truc comme ça, j’avoue j’ai pas tout compris). D’ailleurs, on dit « fauché comme les blés » pour faire le parallèle entre une personne ruinée et un champ qui vient d’être moissonné où il ne reste donc plus rien.

Le pognon

Pognon est un mot utilisé depuis 1840 pour parler de la thunasse. C’est un dérivé du verbe pogner qui signifie « prendre dans la pogne » et donc prendre dans la main.

Utilisation dans une oeuvre de qualité : « Production blé pognon » (Sonnez Tocsin Dans Les Campagnes, Damien Saez)

Du biff

Avoir du biff, c’est avoir beaucoup de billets parce que biff est un dérivé de « bifton », mot d’argot pour dire billet de banque.

Utilisation dans une oeuvre de qualité : « Que du bif, que du bif, que du bif. Que la mif, que la mif, que la mif » (Mirador, Kezah et Freddy Gladieux)

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Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

L'oseille

On ne sait pas vraiment à partir de quand la signification du mot « oseille » a dérivé de la plante à l’argent mais l’écrivain Céline l’utilisait déjà en 1936 dans son roman Mort à crédit : « C’est moi qui fais rentrer l’oseille… Ma mère chez Monsieur Bizonde, le bandagiste en renom, elle gagne pas beaucoup ». C’était un collabo, certes, mais un précurseur du vocabulaire avant tout.

Un rond

Le terme « un rond » est utilisé pour parler d’une pièce de petite monnaie (qui est donc ronde, surprise). Ce qui est étonnant, c’est que personne ne l’utilise pour dire qu’il a de l’argent mais plutôt qu’il n’en a pas, d’où l’expression « j’ai pas un rond ».

La bigaille

La bigaille est un mot d’argot ancien pour parler d’un ensemble de pièces de petite monnaie, un peu comme les pièces jaunes qu’on mettait dans les petites boites de Bernadette Chirac. Ce terme est encore utilisé dans certaines régions de France comme en Bretagne où il est très courant.

La kichta

Le mot kichta vient de l’argot des dealos et désigne une liasse de billets mais peut aussi s’employer ironiquement pour parler d’une toute petite somme d’argent.

Utilisation dans une oeuvre de qualité : « Eh, donnez-nous la kichta, Oh, la kichta, Eh, j’veux la kichta » (La Kichta, Soolking et Heuss L’enfoiré)

Du bacon

« Faire du bacon » est une expression québécoise assez peu utilisée en France pour dire « faire de l’argent ». C’est une traduction littérale très approximative de l’expression anglaise « bring home the bacon » et il faudrait vraiment l’importer en France parce que c’est marrant quand même.

La maille

Avant d’être de la moutarde, la maille était une pièce de monnaie française apparue au XIIème siècle. Pour les amateurs de devises du Moyen-Âge, une maille valait un demi denier.

Le grisbi

Le grisbi est un mot composé de griset, qui signifiait « une pièce de six liards » (un quart de sou au XVIIème siècle) et du suffixe -bi souvent utilisé en argot. C’est à-peu-près tout ce que je peux vous dire sur le sujet.

Comme on aime tous gagner de la grosse thune, on te conseille plein d’idées pour gagner de l’argent sur internet (garanti sans arnaque).