Changer le titre d’un livre, c’est quand même un peu chelou. Une fois qu’une oeuvre littéraire est créée, normalement, on n’y touche plus trop, sinon ça la dénature. Pourtant, les changements de titres de livre, ça arrive de temps en temps. On va vous montrer des exemples, on va vous expliquer pourquoi il y a eu changement de titre, et on va venir vous border avant que vous alliez dormir parce qu’on est trop sympa.
Les Dix petits nègres d'Agatha Christie
C’est la nouvelle du jour : le livre d’Agatha Christie va changer de titre parce que « nègre », ça ne passe plus. Du coup, le bouquin s’appellera « Ils étaient dix ». Il faut dire que le titre de la version américaine a été changé dès 1940 et que l’Angleterre en a fait autant dans les années 80, c’est donc aujourd’hui à la France d’actualiser le titre du roman culte d’Agatha Christie.
Orgueil et Préjugés de Jane Austen
Au départ, Pride and Prejudice, comme disent les anglophones, s’appelait First Impressions (« Premières impressions »). Ce n’est qu’en 1813, soit 16 ans après qu’Austen en ait commencé l’écriture, que le roman a été publié sous son nom définitif. C’était pas une mauvaise idée de changer le titre, parce que « Orgueil et Préjugés », eh ben ça claque bien sa mère.
Guerre et Paix de Léon Tolstoï
Le roman qui se déroule en Russie pendant la campagne napoléonienne avait pour premier titre de travail « L’année 1805 », puis Tolstoï s’est dit qu’il allait appeler son bouquin « Tout est bien qui finit bien », avant de choisir le « Guerre et Paix » qui sera le titre définitif du livre. Enfin, si on veut être exact, Tolstoï avait traduit lui-même le titre en français : « La Guerre et la Paix », mais les éditeurs français ont peu à peu zappé les articles. Aucun respect.
Dracula de Bram Stoker
Pendant qu’il écrivait son livre, Stoker avait pour idée de titre « The dead un-dead », qu’on peut traduire de manière moche par « La mort non-morte », mais sur les manuscrits du roman, il était simplement écrit « The un-dead » (le mort-vivant). Finalement, son éditeur a voulu qu’on mette « Dracula » comme titre, et on peut dire qu’il a eu le nez fin.
Gatsby le magnifique de F. Scott Fitzgerald
Fitzgerald a galéré à choisir un titre pour son roman. Il est passé par Among Ash-Heaps and Millionaires (Parmi les tas de cendres et les millionnaires), Trimalchio, Trimalchio in West Egg, On the Road to West Egg, Under the Red, White, and Blue, The Gold-Hatted Gatsby, et The High-Bouncing Lover. Finalement, son choix s’est porté sur The Great Gatsby. Bravo Fitzgerald, tu as réussi à prendre une décision, et ça c’est le plus important.
Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell
Mitchell était à peu près aussi indécise que Fitzgerald. Avant de choisir son titre Gone in the Wind (Autant en emporte le vent), elle est passée par Tomorrow is Another Day, Bugles Sang True, Not in Our Stars, et Tote the Weary Load. Est-ce que le bouquin aurait marché avec un de ces titres ? On l’ignore (en même temps, vous croyez vraiment qu’on en sait quelque chose ? On n’est pas des devins nous.)
1984 de George Orwell
A la base, le roman d’anticipation devait porter le titre « The Last Man in Europe » (Le dernier homme en Europe). Franchement, c’était pas mal du tout, mais quelques mois avant la sortie du livre, Orwell a fait savoir à son éditeur qu’il hésitait avec « 1984 ». L’éditeur a tranché en faveur de la date, comme quoi ça ferait vendre plus de bouquins, et il a sûrement eu raison.
Les deux premiers tomes du Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien.
La Communauté de l’Anneau aurait dû s’appeler « L’ombre grandissante » et Les Deux Tours auraient dû s’intituler « L’anneau dans l’ombre ». Bon, ça aurait sûrement été mieux traduit, mais c’est l’idée générale. De toute façon, le plus important, c’était quand même le titre de la trilogie.
Sa majesté des mouches de William Golding
Golding devait d’abord appeler son livre « Strangers from Within » (Étrangers de l’intérieur), mais on lui a expliqué que c’était trop abstrait, et du coup il est parti sur Lord of the flies, ou Sa majesté des mouches en français. C’est fou comme un bon titre ça fait la différence.
Des souris et des hommes de John Steinbeck
Au début, Steinbeck, qui avait sûrement un peu la flemme, a voulu appeler son bouquin « Something Happened » (Quelque chose s’est passé). Dans le genre hyper vague, on pouvait pas faire mieux. Finalement, il s’est décidé à trouver un nom un peu plus évocateur et poétique. C’est bien Johnny, c’est important un titre quand même.
Topito aurait dû s’appeler « Le site des tops rigolos » mais on n’était pas convaincus.
Sinon on a aussi les titres de livre les plus pourris, les titres de livre les plus longs, et les classiques de la littérature avec des titres putaclics.