La quête de réalisme des jeux de foot s'est parfois (souvent) heurté aux attentes des fans et aux partenariats signés pour la promotion d'un jeu. En clair, quand on est suffisamment fédérateur pour être mis sur la jaquette d'un jeu et qu'on a touché un peu de sous pour ça, on peut espérer voir ses performances revues à la hausse. Mérités ou pas, balayons ensemble ces énigmes virtuelles. Des joueurs qui, d’une manière souvent assez incompréhensible se retrouvent dotés de caractéristiques monstrueuses sans pour autant avoir prouvé grand-chose dans la vraie vie. Et sont capables de déséquilibrer à eux seuls un jeu entier. Alors pourquoi ? Le mystère reste entier. En revanche pour le qui, les gus ont enfin été identifiés, attention aux maux de têtes...
- Adriano, PES 6
Numéro 1 incontestable de ce classement, loin devant tout ce qui a pu se faire ailleurs. Inutile d’en rajouter, tout le monde le connait, tout le monde y a goûté. Sur un PES 6 très offensif et nerveux, et au sein d’une Inter déjà très surcoté, l’empereur Brésilien est et restera LE joueur de foot ultime. 99 en puissance de frappe, 99 en équilibre. Un tank, une brute infernale, rapide, surpuissante, impérial dans les airs, et agile comme une biche. Vous pouviez tout faire, dribbler, courir tout droit en empalant les défenseurs, ou finalement le poster en mode Empire State Building et transformer n’importe quel centre foireux en passe décisive. Le plus simple reste de frapper depuis n’importe quelle position à partir de 40 mètres pour lâcher un cachou pleine lucarne. Un Adriano flèche rouge et le match était déjà plié avant même le coup d’envoi. Adriano c’est un peu le boss de fin des jeux de foot. Un monstre, un fou, bref, une légende. - Babangida, PES 1-2
Et par extension, l’ensemble de cette équipe Nigériane de 2002-2003 sortie de nulle part et qui fait office de quasi-meilleure sélection nationale du jeu. Babangida, c’est cette fusée de couloir, mais pas que, car le joueur avait aussi un peu de physique. Une fois lancé, ne cherchez plus, c’est fini. D’autant que ses dribbles chaloupés sont insaisissables. Tellement cheaté qu’on n’arrivait même pas à faire faute volontairement sur lui. A son actif une trentaine de reins pétés par match et des dizaines de milliers de défenseurs éliminés dans sa carrière…virtuelle. Parce qu’en vrai, ça ne reste qu’un ailier moyen du RODA JC et du VVV Venlo (no offense). Probablement le plus gros ratio « stats virtuelles / talent réel » de ce classement. - Thierry Henry, FIFA 2007
Les joueurs surcotés sont essentiellement l’apanage des PES. Cependant, FIFA nous réserve quelques surprises sympathiques. Alors qu’Henry prenne un 90 de moyenne général en 2007 est loin d’être scandaleux en soit (malgré une toute petite saison 2006 avec Arsenal, souvent à l’infirmerie). Le problème est que le joueur est juste trop bon… partout, mais partout. Meilleur finisseur de près comme de loin, parmi les tops passeur, meilleur dribbleur, joueur le plus rapide, excellent tireur de coup-francs et même bon de la tête. En 2007, c’est le 1er joueur que vous achetiez dans votre mode carrière. Une définition même du mot « complet ». - Hleb, PES 5
Alors là on va gentiment rentrer dans la catégorie des mystères de l’ouest, ou de l’est en l’occurrence. Après une bonne saison au VfB Stuttgart, il est transféré à Arsenal sans promesses fabuleuse. Pas pour les joueurs de PES 5 en tout cas, car on a vite fait d’exploiter tout le potentiel du mec. Peu de notes en rouge, mais elles sont là ou il faut. Explosivité, vitesse, dribble, vitesse de dribble, accélération, agilité. Résultat, vous pouviez fracasser des lignes entières de milieux def et de défenseurs ; ses crochets appuis / contres-appuis étaient tout simplement trop dévastateurs. Hleb c’était le joueur qui pouvait déséquilibrer complètement une équipe, de base milieu latéral, les vrais le positionnaient dans l’axe, pour encore plus de dégâts. Sur un opus à l’arbitre très sévère et avec un Thierry Henry qui rentrait un coup franc sur 2, le lien est vite fait : dribble, dribble, faute, coup-franc, but ou dribble, dribble, dribble(ou passe en retrait), but. Alors certes il a une finition dégueulasse, mais pouvoir se procurer tout seul au moins 20 occasions par match, c’est déjà beaucoup trop. - Obafemi Martins, PES 4-5-6-2008
Mystère toujours, mais là on s’approche plus d’un mystère type Roswell, un truc assez incompréhensible. La fusée ultime de toute l’histoire des jeux de foot. Des stats en agilité, vitesse et accélération bloquées à 99 tout le long de sa carrière. 2xR1 et vous preniez 15 mètres d’avance, même pas besoin d’être lancé. Bon après le Monsieur ne savait ni lâcher une bonne passe, ni cadrer une frappe, mais tout de même. Autant quand ça arrive une fois, on comprend l’accident au service stats de chez Konami, mais là ça se répétait TOUS LES ANS. Pour un joueur n’ayant laissé que peu de souvenirs à l’Inter et à Newcastle (ses 2 plus gros clubs), ça parait excessif. Aujourd’hui il joue à Seattle, et on ne connait toujours pas son âge. - Ronaldo, FIFA Coupe du Monde 98
Ou le syndrome du « plein, partout ». Les jeux de rôle ont leur « Sac à PV », FIFA vous offre son « Sac à stats ». Ronaldo est pour beaucoup le plus grand attaquant de tous les temps. Cependant Ronaldo n’a que 22 ans en 1998 et vient tout juste d’arriver à l’Inter. On retrouve un joueur au MAX en attaque, défense, dribble, vitesse, gardien (oui, oui !) enfin bref..partout !! La on se dit qu’en fait, la drogue, c’est vraiment mal. Un genre de Chuck Norris virtuel en somme. Perdre son Ronaldo, c’était perdre 90% de son équipe. Et au vu de l’orientation générale très offensive du jeu (c’est un euphémisme), vous pouviez planter au minimum 5,6 pions par matchs, les jours de petite forme. - Roberto Carlos, PES 1-2-3
Alors on est d’accord, Robert est fort, Robert est kiffant, Robert est une légende à son poste. Mais à une époque ou les concepteurs étaient assez légers sur la notion de « poste », on se doute bien que caler des notes de folie à un « défenseur » (oui, les guillemets sont importants) allait forcément engendrer des abus. Et c’est tout naturellement que vous vous retrouviez à jouer avec ou contre ce petit bonhomme toujours posté sur le front de l’attaque. Rapide, physique, endurant, bon dribbleur, super passeur et excellent centreur, puissant, doté d’une frappe de mule ; Ou comment Konami à transformé un arrière gauche marrant en meilleur attaquant ou ailier du jeu. Contrôle, orienté, accélération, frappe, voilà votre jeu avec RC3. A gardé ses notes de dingues avec le temps, mais Konami ayant un peu revu sa copie concernant les aptitudes selon les postes, nous avons été contraint de le renvoyer vers son couloir. - Batistuta, PES 1-2
Ou Baquistata pour les intimes. Époque AS ROMA. Encore les premiers PES, qui sont décidément des spécialistes en la matière. Ultra puissant, une frappe parfaite (déclenchement instantané, précision chirurgicale, et LE SEUL attaquant de l’époque à avoir plus de 90 en puissance de frappe – 95 en l’occurrence-soit autant que les plus gros frappeurs du jeu), une bonne mobilité. Agrémenté d’un 95 en agressivité et réactivité, 97 en attaque et un gros jeu de tête pour tout l’aspect renard, ne cherchez plus. Hyper facile à trouver, toujours bien positionné, très réactif sur les balles perdues ou repoussées dans la défense adverse, c’était un aimant à ballon. A foutre le boxon dans n’importe quelle défense juste par sa présence. Peut-être pas le plus complet de cette liste, mais un renard/bourrin d’une efficacité létale. - Eto’o (Fils), FIFA 2008, PES 2008
Même combat pour nos 2 licences, et peut-être même logique. Après le départ de Ronaldinho vers le Milan AC, on s’est peut-être dit qu’il fallait équilibrer tout ça pour laisser le Barca au top du HipHop. Parce que d’un côté chez PES, on rechigne toujours à coller des stats dignes de ce nom à Messi, et de l’autre on veut laisser son FCB à 5 étoiles et Titi est déjà bien équipé. Alors on blinde Samuel fils, quitte à le rendre proche de l’injouable. « Des crochets courts et des frappes lourdes », ça pourrait être le nom du prochain Jean-Luc Godard, mais non, c’est juste votre action type manette en main en 2008. - Kabba Samura, CM 2002
Il fallait signaler que les jeux de management ont eux aussi, parfois, vu un peu gras. Les exemples ne manquent pas, Freddy Adu, Anatoli Todorov, Kakalov, Tsigalko, Kerr, Mokoena, Roncatto, Nikiforenko etc... On nommera capitaine de cette équipe le Sierra Léonais Samura, parce qu'il est aux dernières nouvelles, à 32 ans, en V-League au Viet-Nam. - Messi, FIFA 15
FIFA 15 vient à peine d'arriver, mais déjà, ça va très vite, et le rythme est assez furieux. Les joueurs sont réactifs et les crochets partent cash. Dans ces matchs effrénés, lâcher un Messi aussi vif, technique et rapide est souvent synonyme de victoire, surtout depuis le retour des frappes enroulées dans la lucarne.