Parfois, sur le pavé des villes fleurissent des mots d’humeur prononcés par quelque quidam ronchon que son prochain a agacé ; la litanie commence : « fils de pute », « va te faire enculer », « t’as pas de race », « mange tes morts »… On se régale. Mais dans l’insulte il faut choisir, car certaines sont contradictoires – ce que notre quidam agacé ne semble pas toujours comprendre.
"Nique ta mère sale pédé"
Alors là, non. Mon père, à la limite, mais ma mère, c’est non.
"Sale bâtard gros fils de pute"
Bah faudrait savoir. On sait qui sont mes parents ou pas ? Parce que sinon, si t’as l’info, je prends.
"Ta mère la pute sale bourge"
T’es sûr que c’était pas une escort ?
"Ta mère la pute fils de chienne"
Attends, je comprends plus rien. Ma mère, c’est une pute ou c’est un canidé ? Parce qu’à moins que j’aie raté un épisode, il me semble qu’on trouve assez peu de cockers du côté de la rue Saint-Denis. Mais je veux bien, hein.
"Nique ta race, sale bâtard"
On en revient toujours au même problème : c’est quoi ma race ? Exactement ? Parce que moi je suis plus que volontaire pour me plier à tes envies, mais si j’ai pas de race, je peux pas la niquer.
"Belle merde"
Personnellement, je n’en ai jamais vu de cette sorte, mais si vous avez de jolis spécimens de merde à me faire parvenir, n’hésitez pas à me les envoyer par mail.
"Grosse chienne qu'a pas de race"
Bah techniquement, si je suis une chienne, je dois en avoir une, au moins croisée, quoi peut-être pas de pedigree, mais il me semble que ma race est assez identifiée. Je comprends plus rien.
"Ferme ta gueule, mange tes morts"
En intraveineuse ?
"Je t'encule moi, sale pédé"
Mec, si tu veux en parler, je suis là pour toi. Tu sais, on t’accepte comme tu es, hein.
"Grosse merde, tu pues de la chatte"
Soit je sors du fessier, soit je sors d’un animal, mais faut choisir.
Un peu de cohérence, s’il-vous-plaît.