Pour visiter Venise autrement, il suffit de prendre un peu le large et de gondoler jusqu’à une de ses îles voisines. Le temps d’une mini croisière de quelques minutes en Vaporetto ou toute autre embarcation, et l’on se retrouve dans un nouveau décor et autant d’histoires à raconter.
Burano, l’île colorée
L’île Burano est la ville instagramable par excellence. Pas besoin de filtre pour faire ressortir la beauté naturelle des lieux. Ici, chaque maison qui borde les canaux affiche fièrement ses couleurs, passant du rose bonbon, au bleu ciel, dans un éventail de tons qui ferait pâlir un designer de Desigual. Pour l’anecdote, ces couleurs permettaient jadis aux pêcheurs de reconnaître facilement leur maison lorsqu’ils rentraient chez eux par temps de brume. Aujourd’hui, seule la tradition oblige les habitants à repeindre chaque année la façade de leur demeure. Pour le plus grand bonheur des touristes.
Murano, l’île des verriers (et des plaisirs charnels)
Réputée pour ses ateliers de verriers et l’artisanat qui va avec, l’île de Murano cache aussi de magnifiques jardins aux parfums de jasmin et d’orangers, ainsi que de nombreux palais, reflet de l’époque où la noblesse fit de l’île son havre de paix. Et de plaisir. Murano accueillait en effet des lieux de jeux et de plaisirs, appelés à l’époque des casins, (ancêtres des casinos, la luxure en plus) et où un certain Casanova aurait nourri une partie de sa légende.
San Francesco Del Deserto, l’île monastère
Saint François d’Assise n’était pas le type le plus rock’n’roll de l’histoire de la chrétienté. Son truc à lui était plutôt les choses simples, le silence et l’austérité. Cette petite île située à 25 minutes de Venise est à son image. Simple et discrète. L’ensemble monastique abrite toujours une poignée de moines franciscains qui n’ont rien contre quelques visites. A condition de respecter les règles des lieux, à commencer par les heures d’ouverture (9h-11h/15h-17h). Plus qu’une simple visite, San Francesco Del Deserto est une belle expérience à vivre loin de l’agitation habituelle qui anime la lagune.
San Lazzaro, l’île arménienne
Cette ancienne île servait jadis à isoler les lépreux du reste de la population. Puis en 1717, la République de Venise fit don des lieux à l’abbé Mekhitar et ses moines qui fuyaient le Péloponnèse occupé par les Ottomans. Un siècle plus tard, San Lazzaro devint une place reconnue de la culture arménienne dans le monde. Un héritage perpétué depuis entre les murs du monastère où s’étudient et se traduisent les grands textes de la tradition arménienne. La bibliothèque compte ainsi aujourd’hui plus de 200 000 volumes, accompagnée par l’imprimerie voisine qui date du XVIIIe siècle. Un musée de l’art arménien complète la visite d’une des îles les plus atypiques de Venise.
Chioggia, la petite Venise
Par ses canaux qui traversent la ville, Chioggia est souvent perçue comme une réplique de Venise, mais en version familiale. Ici pas de gondoles, de palais majestueux ou de groupes de touristes, mais le quotidien rythmé par les activités liées à la pêche, avec son marché et ses restaurants d’habitués, le tout dans un décor coloré, fait de ruelles, de canaux tortueux et de places dérobées.
Giudecca, la plus belle vue sur Venise
Considéré comme un quartier de Venise, Giudecca est situé à seulement 10 minutes en Vaporetto du centre ville. De nombreux Vénitiens y vivent à l’écart de l’agitation touristique et des loyers exorbitants. Car Giudecca est à l’image de son histoire mouvementée qui vit s’y installer le quartier juif, ainsi que des résidences d’artistes, avant de céder la place plus tard à des activités industrielles. Les rues et jardins de Giudecca reflètent ces identités multiples avec en bonus, une des vues les plus incroyables sur Venise.
Torcello, l’île fantôme
Aujourd’hui, île musée, c’est ici que les Romains s’installèrent au VIe siècle avant de fonder Venise. De cet ancien comptoir commercial, il reste aujourd’hui de prestigieux vestiges habillés pour certains de fresques, que l’on découvre au hasard des visites. Une île quasi fantôme puisqu’il ne reste qu’une dizaine d’habitants, qui prend encore un autre visage la nuit tombée, lorsque les touristes ont quitté l’île et que seuls restent ceux qui ont réservé une chambre dans l’unique auberge de Torcello.
San Michele, l’île cimetière
Ancienne île prison, San Michele est aujourd’hui le seul cimetière de Venise et surtout un des rares au monde où les morts y accèdent en bateau, telle la traversée du Styx de la mythologie grecque. Heureusement, la visite peut se faire autrement que les deux pieds devant. La visite dure environ deux heures entre les tombes et les rangées de cyprès, avant de reprendre le Vaporetto au plus tard vers 18h, à la fermeture du cimetière.
Le Lido, l’île balnéaire
C’est ici que chaque année (ou presque) a lieu la Mostra de Venise, célèbre festival dédié au cinéma. Mais le Lido est surtout connu pour ses longues plages bordées de dunes qui attirent les adeptes de bronzette et de farniente. On vous laisse choisir votre camps !
La Certosa, l’île des plaisirs nautiques
Si l’île a accueilli une garnison militaire jusque dans les années 50, elle s’est peu à peu transformée à partir du début des années 80, autour de la réhabilitation de son patrimoine architectural et le réaménagement de son dock en base nautique. C’est en effet depuis La Certosa que l’on peut partir en balade en canoë ou à la voile à la découverte de la lagune. Une autre façon de découvrir Venise et ses environs.
Attention toutefois à éviter les pièges à touristes de Venise.