A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie, nous avons réalisé un petit tour d’horizon des croyances subsistant encore sur les homosexuels, leur place dans la société et leur sexualité. Et c’est un peu terrifiant de se rendre compte que des gens affirment, aujourd’hui encore, que l’homosexualité est une maladie. Sans compter sur tous les clichés débiles qui courent sur leur inconstance supposée.
L'homosexualité est un "état anormal"
Selon un sondage Léger Marketing réalisé sur la population canadienne en 2005, 49% des Canadiens considèrent l’homosexualité comme un état anormal. Comme s’il existait des états normaux et anormaux. C’est un chiffre d’autant plus étonnant que le Canada est connu pour être un pays en avance sur la question des droits des homos.
Les homosexuels ne peuvent pas faire de bons parents
Toujours basé sur la population canadienne, Léger Marketing a interrogé son panel sur la perception de l’adoption par des couples homosexuels, en 2014. Il s’avère qu’un bon tiers des répondants estime qu’un enfant ne peut se développer pleinement que s’il a des parents de sexe opposé.
Pffff.
Enfant d'homo, homo à son tour, c'est forcé
Pour 7% des sondés lors de la même enquête, un enfant élevé par des parents homos serait condamné à devenir homo. Moi qui ait été élevé par ma mère, je ne suis pas devenu une femme. Oui je sais c’est étonnant.
L'homosexualité est une perversion sexuelle
Un sondage Ifop daté de décembre 2012 montre que 7% des Français continuent de considérer l’homosexualité comme une perversion sexuelle. L’histoire ne dit pas comment ils considèrent l’urophilie, du coup.
L'homosexualité est une maladie
Le même sondage montre que 3% des Français considèrent l’homosexualité carrément comme une maladie. Je vous mets un peu de Prozac et une bonne dose de Doliprane et on se revoit dans 15 jours pour voir si vous avez fait zigzig avec une meuf, ce coup-ci ?
On peut détecter un gay facilement, juste sur sa gueule
Les études scientifiques corroborent l’idée que le gaydar serait une invention moderne qui supplante et remplace les stéréotypes d’antan. Ainsi, une enquête américaine a montré que des participants tenus de délivrer un jugement (gay ou hétéro) sur la base de simples photos colportaient systématiquement les mêmes stéréotypes : un homme prenant soin de lui sera plus susceptible d’être jugé homosexuel sur sa seule apparence. Quand des parcours professionnels étaient mentionnés, tous les professionnels de la mode ou de la santé étaient considérés comme des homosexuels en puissance par le panel chargé de statuer sur leur orientation sexuelle supposée.
Les gays se protègent moins
Ce cliché a la dent dure, comme en témoigne une enquête américaine de 2007 sur la perception de l’homosexualité. Pourtant, la même année, une étude a montré que la propension d’un homme actif sexuellement à se protéger était exactement la même que cet homme soit homosexuel ou hétérosexuel.
Être pote avec un gay, c'est s'exposer à se faire draguer
Une autre étude de 2007 a montré qu’une proportion importante (environ 30%) d’hommes sondés tendaient à trouver difficile de devenir ami avec une personne homosexuelle, qu’elle soupçonnerait en permanence d’être intéressée par leurs fesses. Ce cliché débile tend aussi, à l’inverse, à communautariser les homosexuels.
Les gays sont des pédophiles en puissance
Il suffit de regarder les commentaires sous les articles traitant des cas de pédophilie dans l’église pour se rendre compte que la population prompte à associer la pédophilie et l’homosexualité n’est pas si marginale. Cette pensée débile mène aussi à des réactions de panique des personnes désinformées lorsqu’elles rencontrent des homosexuels. Ca n’a aucun sens.
Les bis ? Incapables d'être en couple et surtout homos qui ne s'assument pas
La bisexualité est bien rarement considérée comme une orientation sexuelle à part. Les bis sont souvent considérés comme des homosexuels qui se refusent à l’admettre et les études montrent qu’une personne homosexuelle aurait encore du mal à se mettre en couple avec une personne bisexuelle, de peur qu’elle ne fasse preuve d’inconséquence en raison de son attirance tout azimut pour l’autre genre. Ce sont évidemment des clichés démontés par toutes les études comportementales.
Les clichés ont la dent dure.
Sources : Tandfonline, NCBI, Wikipédia, Ifop, Homophobie.org