L’histoire regorge de formidables histoires de procès de sorcellerie, mettant en cause de pauvres malheureux injustement accusés d’avoir fricoté avec un démon à grande queue. Ouf, aujourd’hui on est quand même un peu moins tendus du string, rapport à l’accès à la culture et aux connaissances et tout le tintouin, l’humain est devenu un poil moins teubé, et sa sa fait zizir mon frér.
John Fian
Vers la fin de 1589 (à peu près en même temps que le début de carrière de Michel Drucker), ce bon vieux roi Jacques Stuart faisait un p’tit tour en Scandinavie pour se marier avec sa nouvelle zoulette Anne de Danemark. Malheureusement, sur le chemin du retour ils se tapent une tempête de bâtard mon gars t’imagines même pas. Sauf qu’on est en 1589 et plutôt que d’accepter le manque de pot, les autorités danoises et le roi écossais ont plutôt pensé à un mauvais coup de sorcellerie. Du coup, qui c’est qui va se taper un sale quart d’heure ? John Fian. Accusé de trahison et de sorcellerie, ce professeur écossais a été torturé avant de reconnaître qu’il pactisait avec le Diable, et de s’échapper de taule, puis de se faire recapturer. Et là le gars a été fort, même avec les genoux broyés, il n’a jamais avoué ses plans de sorcellerie, ce qui ne l’a pas empêché de finir grillé en place publique en 1591.
Jeanne de Brigue
En 1389, celle qu’on appelait « La Cordière » était connue pour ses dons de divination (genre la meuf chaque fois que tu perdais tes clés de bagnole elle te les retrouvait en deux-deux). Sauf qu’à force d’avoir une truffe à tout dénicher, ça a commencé à énerver l’évêque de Meaux qui la fit enfermer une année avant de la libérer en lui interdisant toute pratique divinatoire. Sauf que la Cordière s’acoquine avec Macette, une autre zouze qui kiffe les pratiques occultes, et les deux finissent au bûcher deux ans plus tard. Et vu que c’est le premier grand procès de sorcellerie en France, il fera jurisprudence pour les trois siècles à venir. BOUNAMBIANCE.
Thomas Weir
Encore un Écossais ! L’histoire de ce p’tit gars présumé sorcier date du XVIIème siècle (c’est vrai qu’on trouve moins de sorciers depuis qu’on a Internet). A la base, on lui aurait donné le bon Dieu sans confession. Le gars était un vétéran de la Première Révolution Anglaise, un type sévère et religieux très respecté à Édimburgh. Toujours est-il qu’en 1670 le p’tit Thomas fait une dépression. Il commence à dire qu’il n’est pas aussi saint qu’il le prétend, il confie qu’il a couché avec sa sœur, avec sa belle fille, avec ses servantes et puis aussi avec des juments et des vaches. Bref, le truc cheum. Forcément ça n’a pas plu, le gars s’est fait arrêter. Et la sœur n’arrange pas les choses puisque non seulement elle confirme l’inceste mais avoue qu’elle et son frère sont des sorciers. Là dessus Thomas Weir dit qu’il a aussi ken avec le diable et que c’est pas une canne qu’il porte mais une baguette magique. Bref ils cherchent les emmerdes, ils les trouvent. Les deux seront exécutés poil au nez.
Louis Gaufridi ou les possédés d'Aix-en-Provence
Galopons, galopons en 1609. Le père Romillon est alors convaincu que deux nonnes sont possédées, Madeleine et Louise. Crise de convulsion mêlée à des cris et des larmes. Il essaye de les exorciser. Madeleine lui confie alors qu’elle s’est faite violer quand elle avait 9 ans par Louis Gaufridi qui lui aurait également jeté un sort pour lui coller deux trois démons dans le bide. Le type est arrêté et reconnaît avoir signé un pacte avec un démon qui devait alors prendre possession de son corps et faire tomber amoureuses toutes les femmes qu’il allait rencontrer. Bah voyons.
Chonrad Stoeckhlin, le chamane d'Oberstdorf
Ce bon vieux Chonrad était un guérisseur habitant de Oberstdorf en Allemagne. En 1579 il rencontre un ange gardien qui l’emmena dans un grand voyage mystérieux (ouais le gars fumait carrément la moquette) et à plusieurs reprises durant l’année accompagné d’autre fantômes de la nuit (sûrement des mecs bourrés à la sortie d’un bar). Apparemment cette charmante compagnie l’aurait aidé à devenir guérisseur mais aussi à repérer les sorcières. Du coup le type a dénoncé Anna Enzensbergerin qu’il reniflait comme une sorcière. La pauvre meuf est donc arrêtée mais lui aussi est gardé à l’œil parce que son histoire de fantômes la nuit ça sent pas bon. Du coup, durant son procès, lui aussi se retrouve accusé de sorcellerie. Bref tel est pris qui croyait prendre, le chamane se fait brûler en 1587. Ouch.
Un paquet d'enfants à Molsheim
Au XVIIème on a pu assister à une série de procès d’enfants qui provenaient du collège des Jésuites. Paradoxalement, les procès ont beau être intenté par un évêque, c’est l’Eglise qui se voit bafouée par tous les procès de ses jeunes têtes blondes qui comprend également de nombreux adultes. Bref c’est la chasse aux sorcières et c’est carrément cheum.
Johannes Junius
Il faut savoir qu’entre 1624 et 31, plus de 300 personnes ont été brûlées pour sorcellerie rien que dans la ville de Bamberg en Allemagne. Autant dire que la ville était un peu parano même envers ses dirigeants. C’est ainsi qu’en 1628, le maire Johannes Junius fut soupçonné d’être un sorcier. Il eut beau jurer être innocent, il fut torturé et exécuté. Enfin non. Après avoir été torturé il a confessé avoir rencontré un démon qui a transformé une femme en chèvre et l’a forcé à coucher avec la femme chèvre. C’est seulement après avoir fait ces aveux très fiables qu’il a été exécuté.
Les sorcières de Salem
Certainement un des procès les plus connus de toutes les affaires de sorcelleries. Inscrite dans l’histoire coloniale des Etats-Unis, cette sale histoire découle d’une paranoïa totalement déglingo qui entraîna l’exécution de 25 personnes et l’emprisonnement d’un paquet d’autres accusées de sorcelleries en 1692. Tout commença par l’accusation d’envoûtement de plusieurs personnes par des jeunes filles. Sauf qu’en ce temps-là, il n’y a pas vraiment de gouvernement en place pour gérer l’affaire du coup on règle les problème nous-mêmes et on arrête les accusés. Soit ils avouent et accusent les autres, soit ils sont pendus et le procès, on s’en bat les steaks.
Comment auraient survécu les gothiques d’aujourd’hui au Moyen-Âge ? Je vous le demande.
Sources :