En 10 ans, l’existence de Facebook a été émaillée de scandales et polémiques en tout genre, généralement liées à la préservation des données privées des utilisateurs. Le dernier en date, qui concerne la société Cambride Analytica, a donné lieu à un mouvement inédit de suppression de comptes. Pas suffisant pour qu’un mastodonte s’effondre, mais une bonne occasion de revenir sur les différents travers d’un site sur lequel un habitant de la terre sur trois est inscrit.
Cambridge Analytica
Une boîte anglaise, Cambridge Analytica, bossait en externe pour la campagne de Trump. Et elle a mis en place un système très malin pour avaler les données personnelles d’électeurs potentiels : un quiz faiblement rémunéré. Pour y participer, il fallait se connecter sur Facebook et ainsi livrer ses données personnelles à l’équipe de campagne. Informé de la manoeuvre dès 2015, Facebook se serait contenté de demander à l’entreprise de supprimer ces données et de ne pas les communiquer, sans assurer de suivi ni alerter les utilisateurs.
Facebook cherche depuis à jouer les victimes, assurant que Cambridge Analytica lui avait certifié que lesdites données avaient été détruites. Mais a quand même limogé son chef de la sécurité. Ouais, limogé. Mais il n’est pas pour autant parti à Limoges.
Les fake news
L’élection surprise de Trump était prévisible, et Facebook y a pris part. Le réseau social a permis la diffusion massive de fake news pendant toute la campagne, au bénéfice électoral de Donald Trump. Très critiqué pour n’avoir pas exercé de modération, Facebook a commencé par se dédouaner avant de reconnaître que son algorithme favorisait la diffusion d’informations fausses, par nature plus polémiques. Début 2018, Facebook a repensé son algorithme en mettant davantage en avant les publications des utilisateurs et des médias locaux au détriment des autres médias. Facebook a également passé des partenariats locaux avec des figures d’autorité de l’information (Les Décodeurs, en France), pour établir une liste de pourvoyeurs de contenu fiable.
L'ingérence russe dans la campagne
Troisième volet des polémiques concernant Facebook pendant la campagne présidentielle américaine, il est avéré que l’agence de propagande numérique russe a acheté des espaces publicitaires sur Facebook pour diffuser des informations favorables à Donald Trump. D’après les enquêteurs, 29 millions d’électeurs auraient été ciblés et touchés par ces publicités.
Facebook s’est depuis engagé à exercer des vérifications plus profondes sur l’identité des annonceurs lorsque le contenu de leur publicité comporte une dimension politique. Mais cette annonce ne permettra pas de contrôler les pubs culturelles ou contextuelles ; elle ne concerne en effet que les publicités mettant directement en scène un candidat.
Facebook ne supprime pas une vidéo virale présentant un viol
En janvier 2016, deux ados diffusent sur Facebook une vidéo dans laquelle il semble bien qu’ils violent une jeune fille. La vidéo devient virale et demeurera sur le réseau pendant plusieurs heures en dépit des nombreux signalements effectués par les utilisateurs. La réponse automatique à ces signalements indiquait que cette vidéo n’allait pas à l’encontre des standards de Facebook. La politique de modération de Facebook est alors sous le feu des projecteurs.
Facebook accusé d'avoir soutenu le Hamas
En juillet 2016, une ONG israélo-américaine a traîné Facebook en justice, accusant l’entreprise de donner une tribune au Hamas alors même qu’une vague de violence avait engendré des morts à Gaza et en Cisjordanie. Or, le Hamas est considéré par les Etats-Unis comme une organisation terroriste.
L'affaire Snowden
Les révélations d’Edward Snowden ont pointé du doigt la relation étroite unissant Facebook aux services de renseignement. Le système PRISM permettait en effet à la NSA de récupérer TOUTES les données des utilisateurs de Facebook. Les services européennes, dans la DGSI, auraient également eu accès à ces informations.
Facebook cible les utilisateurs selon leur humeur
En mai 2017, le journal The Australian révèle que Facebook aurait approché certains annonceurs en leur proposant une nouvelle fonctionnalité : la possibilité de cibler les publicités auprès des utilisateurs selon leur humeur. L’idée était de cibler les jeunes internautes au moment où ils étaient le plus vulnérables. L’existence d’un document interne détaillant cette possibilité est avérée, mais Facebook a démenti avoir envisagé d’utiliser le dispositif à des fins publicitaires.
Le bug de 2012
En 2012, l’existence supposée d’un bug de Facebook ayant conduit à la publication sur le mur public des utilisateurs de messages privés a défrayé la chronique. Si Facebook a assuré qu’il s’agissait en réalité de vieux messages qui étaient déjà publics à l’origine et si la question n’a en réalité jamais été tranchée, l’épisode a relancé l’éternel débat concernant le respect de la vie privée des utilisateurs de Facebook.
La suppression de l'Origine du monde
Plusieurs comptes coupables d’avoir publié la photo du tableau de Courbet, L’Origine du monde, ont été désactivés par Facebook, recdi, comme ça. En cause, l’étalage de l’intimité d’une femme, quand bien même il s’agirait d’une oeuvre d’art. La politique de Facebook en matière de présentation de la nudité est de toute façon au cœur d’un nombre incalculable de polémiques, mais en l’occurrence la décision du réseau social s’apparente à une censure d’un autre âge.
De la censure généralisée
Récemment, en janvier 2018, une comédienne qui souhaitait communiquer sur un projet de film traitant du cancer du sein s’est vu retirer toute possibilité de sponsoring car ses affiches présentaient des poitrines de femme. Alors même que le réseau social ne censure aucunement les hommes torse nu, l’histoire a fait débat. Le réseau social n’hésite pas à diffuser des publicités de femmes en sous-vêtements réifiées tout en censurant des contenus féministes et militants au nom de la nudité. Deux poids, deux mesures.