Tiens, un bon vieux cas de dopage sur le Tour de France, étonnant non ? La faute à pas de chance sans doute, à une brebis égarée, une de plus. Reste à voir l'état du reste du troupeau. S'il est vrai que le cyclisme fait des efforts sans commune mesure avec le reste des sports, il est vrai aussi que l'image du tour ne cesse de se dégrader de départ en départ. L'occasion pour nous de faire un petit passage en revue de tous les plus gros scandales du Tour de France depuis sa création... et il y a de quoi faire. Accrochez-vous bien au guidon.
- Le Tour le plus rockn'roll (1904)
On savait rire à l'époque... Au moins aussi mouvementé qu'une tournée des Rolling Stones à la belle époque. Étapes de 400km, agressions de coureurs par des hommes masqués, foule hostile dispersée à coup de feu, clous jetés sur la route... un coureur essayera même de gruger en disputant partiellement une étape en voiture. Les 4 premiers du classement général sont disqualifiés. Seulement 15 coureurs sur 88 terminent la course et Henri Cornet est finalement le grandsurvivantvainqueur de cette seconde Grande Boucle. Il l'emporte après avoir traversé un bassin rempli de requins en équilibre sur une planche de bois large de 10cm. Bon OK, ça c'est pas vrai. - L'affaire Festina (1998)
De cette histoire, tout restera mythique. Le docteur Willy Voet qui balance après avoir été pris à la douane avec un coffre digne d'un entrepôt pharmaceutique, l'adieu aux larmes de Richard Virenque et sa teinture peroxydée douteuse, le dopage à « l'insu de mon plein gré », la grève des coureurs lors de la 17ème étape, les gardes à vues... On se dit à l'époque que cette histoire va permettre un grand coup de balais dans le peloton. On connaît la suite... - Lance Armstrong, contrôle-moi si tu peux (1999-2007)
Lance Armstrong aura créé le scandale tout au long de sa « seconde carrière » de coureur. Contrôle positif aux corticoïdes en 1999 (heureusement, il avait une ordonnance) seringues et médicaments retrouvés dans les poubelles de l'équipe US Postal en 2003, lien avec le sulfureux docteur Michele Ferrari, accusations de ses ex-coéquipiers Landis et Hamilton... toujours suspecté, jamais chopé. On attend avec impatience le biopic avec Matt Damon sur le roi de Livestrong: un saint ou un mec qui fera passer Ben Johnson pour une lopette ? - L'imbroglio Delgado (1988)
A 5 jours de l'arrivée de la Grande Boucle 1988, le maillot jaune Pedro Delgado est contrôlé positif au probénécide, un produit masquant. Un bon gros dopage à l'anciennce. Interdit par le CIO, il ne figure cependant pas encore sur la liste des produits prohibés par l'UCI. C'est commode. Delgado remportera donc bien le Tour pour une "légère" histoire de timing. Un beau vainqueur. - Rasmussen, qu'est-ce que tu fais pour les vacances ? (2007)
Michael Rasmussen est un sympathique coureur danois doté d'un physique de tueur à gages des pays de l'est. En 2007, à 33 ans, il écrase le Tour, alors que son meilleur résultat jusque-là était une 7ème place. Mais le petit Michael est exclu par son équipe à 4 journées de l'arrivée: il avait "juste" menti sur son emploi du temps pour éviter des contrôles inopinés lors de sa préparation. Le seul homme qui avait réussi à le suivre cette année-là, Alberto Contador, remporte un Tour également marqué par le contrôle positif de Vinokourov. 2007, une année de seigneurs. - Mort au Ventoux (1967)
Le premier cas de dopage qui éclate "vraiment" au grand jour, tragique de surcroît. En 1967, Tom Simpson s'effondre sur les routes du Mont Ventoux, et décède quelques minutes plus tard alors qu'il est transporté à l'hôpital en hélicoptère. La faute à la chaleur et à la déshydratation, mais aussi et surtout à la prise d'alcool et d'amphétamines. Un événement qui poussera à renforcer les contrôles antidopages. La course folle était lancée. - Guerini et le paparazzi (1999)
14 juillet 1999. Le brave Giuseppe Guerini, équiper modèle d'Ullrich, s'apprête à connaître son moment de gloire en l'emportant à l'Alpe d'Huez. Mais voilà, il se retrouve bousculé par un indélicat spectateur voulant prendre une photo, et s'étale sur l'asphalte. Il se relèvera et remportera l'étape malgré tout. Mais les commentateurs ne manqueront pas de faire la morale à tous ces gros lourds qui courent à coté des coureurs dans les étapes de montagne. C'est vrai quoi, regardez plutôt la télé. - Poing final pour Eddy Merckx (1975)
Eddy Merckx, dit le Cannibale, tente de remporter sa 6ème Grande Boucle. Mais le grand public en a finalement un peu marre de celui qui gagne toujours, et plus particulièrement le public français, qui soutient le bon Bernard Thévenet. Un peu trop d'ailleurs puisqu'un spectateur ira même jusqu'à envoyer un coup de poing au foie de monsieur Eddy lors de la 14ème étape. Deux jours plus tard, le Belge est victime d'une défaillance (qu'il accordera à la prise de médicaments pour soulager sa douleur) et cède le maillot jaune à Thévenet, qui ne le lâchera plus... En France on n'a pas de pétrole, mais on a des idées. - Paul Duboc, le poison-pilote (1911)
Leader du Tour 1911 et vainqueur de 4 étapes, Paul Duboc se dirige gentiment vers un succès probant. C'est sans compter sur la perfidie de ses rivaux. Après avoir accepté une gourde tendue par un anonyme, Paulo s'effondre sur le bord de la route, pris par une violente crise de vomissement. Il terminera 2ème de l'épreuve derrière Gustave Garrigou. Alors souviens-toi bien Alberto Contador, si on te tend un steak haché un de ces jours au bord de la route, ne l'accepte pas... - Renshaw, joue-la comme Zizou (2010)
Beaucoup moins grave comme anecdote. Mark Renshaw est habituellement un coureur de l'ombre. Rampe de lancement favorite de la fusée Cavendish, il a trouvé l'occasion de se distinguer en 2010, en filant plusieurs coups de casque à Julian Dean en plein milieu d'un sprint massif. Comme quoi un Australien qui donne des coups de boules à un Néo-Zélandais, c'est pas forcément qu'au rugby...
Et vous, vous en voyez d'autres des scandales de la grande boucle ?