Chaque année on nous annonce des nouveaux projets pour la ville de Paris, mais beaucoup finissent à la corbeille. Et c’est pas nouveau. Depuis trèèèès longtemps, c’est une petite habitude qu’on a. On fait des grands plans sur la comète, on présente des projets de tarés, et puis un jour on se dit que finalement, non, on va pas le faire. Pas assez de sous. Pas envie. Ou alors c’était simplement une proposition loufoque pour un concours. Bref, les raisons sont nombreuses. Regardez ce qu’aurait pu être Paris.
Une rampe pour accéder en voiture au deuxième étage de la Tour Eiffel
Vous voyez ces colimaçons pour descendre ou monter dans les parkings ? On a pensé à faire ça pour aller jusqu’au deuxième étage de la Dame de fer. C’est André Basdevant, un architecte, qui a proposé en 1936 de créer ce gros truc moche en béton. Finalement, le projet n’a pas été suivi, et vu la gueule de la rampe, c’est pas plus mal.
Un pont en X sur la Seine
En 1902, Eugène Hénard, qui n’est autre que l’inventeur du rond-point (chapeau), et qui aimait chercher des solutions pour améliorer la circulation, a proposé ce drôle de pont. Un pont en forme de X prolongeant quatre rues, dont la grande rue de Rennes, à la place du pont des Arts. Un projet finalement rejeté, mais qui n’avait pas l’air si con que ça.
Les autoroutes dans Paris intramuros
Au milieu des années 1960, le plan autoroutier a été prévu pour faire un maillage bien serré d’autoroutes qui traversaient la capitale. Un projet démentiel qui aurait transformé tout le paysage. Heureusement, avec la crise pétrolière des années 1970, on a commencé à se dire que c’était beaucoup trop cher, alors on a abandonné l’idée. On a échappé à un truc vraiment horrible.
Un arrondissement sous la Seine
En 1962, l’urbaniste Paul Maymont présente un projet d’aménagement sur 12 niveaux sous la Seine, avec des parkings, des parcs, des magasins, des bureaux et même un abri anti-atomique. Rien que ça. Il imaginait pouvoir caser 3 millions de personnes sur (enfin sous) les 12 km de Seine parisienne. Au-dessus, la Seine n’aurait plus été profonde que de 3 mètres. Comme vous pouvez le constater, on n’a jamais essayé de réaliser ce projet fou. Faut avouer que ça aurait eu un certain style.
Une tour de défense aérienne de 2000 mètres de haut
Un gigantesque machin en béton armé qui aurait fait passer la tour Eiffel pour un vulgaire cure-dent. Sur la tour de défense, on aurait mis des plateformes pour faire décoller des avions de chasse, au cas où le sol de Paris aurait été incendié ou intoxiqué. Pas de doute, en 1934, on avait tellement peur de se reprendre une guerre dans la face qu’on pensait à tout et n’importe quoi. L’ingénieur Lossier et l’architecte Faure-Dujarric, qui avaient proposé ce projet, n’ont jamais vu leur colosse devenir réalité (et c’est pas plus mal.)
Un éléphant géant place de la Bastille
C’est Napoléon lui-même qui avait cette petite envie d’exotisme sur la bonne vieille place révolutionnaire. Le projet avait été confié en 1812 à Alavoine, qui avait bien avancé dans les travaux, mais il a été plus ou moins mis de côté quand Napoléon a dû abdiquer en 1814, puis finalement totalement abandonné des années plus tard. Maintenant, on a la Colonne de Juillet, pas forcément plus jolie, mais on l’aime bien quand même.
Un aérodrome sur la Seine
Imaginez : à la place de l’île aux Cygnes, à côté de la Tour Eiffel, une grande piste d’atterrissage et de décollage, avec, juste en dessous, les salles d’enregistrement. Un petit aéroport, en somme. C’était un projet de l’architecte André Lurçat, qui n’en avait sûrement rien à foutre de faire chuter le cours de l’immobilier du centre parisien avec des nuisances sonores bien hardcore.
Une pyramide au Père-Lachaise
La conception du cimetière avait été confiée en 1803 à Alexandre-Théodore Brongniart (oui, celui qui a fait le palais qui porte son nom). Dans ses plans de 1810, Brongniart avait prévu de faire construire une grosse pyramide dans le cimetière pour servir de lieu de culte aux chrétiens. Sûrement parce qu’il était encore influencé par la campagne d’Egypte de Bonaparte dix ans plus tôt. N’empêche que ça aurait fait un peu tâche dans le cimetière tel qu’on le connaît aujourd’hui, il a finalement opté pour une petite chapelle bien plus classique.
Un superpériphérique à deux étages
En 1967, alors que le périph de Paris est encore en construction (il sera fini en 1973), l’architecte René Sarger propose de doubler le périphérique en lui ajoutant un étage, histoire d’avoir deux routes superposées. A l’époque, on croyait énormément dans la voiture et on misait beaucoup dessus. Aujourd’hui, ça serait impensable de se lancer dans ce genre de projet alors qu’on veut diminuer le nombre de voitures sur les routes. Toujours est-il qu’on a abandonné l’idée parce que ça aurait mis trop de temps à se faire et qu’on n’était pas sûr que ça vaille toujours le coup des années plus tard. On a bien fait, quand on sait que la crise s’est pointée même pas dix ans après.
LE LASER
Pour « Liaison Automobile Souterraine Expresse Regionale ». Un acronyme tout à fait ridicule pour désigner des autoroutes qui seraient passées sous Paris, avec des sorties à divers endroits de la ville. C’était un projet sérieusement soutenu dans les années 1980 et qui a été refusé par Chirac, qui était alors maire de la capitale. Décidément, on a échappé à beaucoup de projets routiers dégueus.
Vous auriez voulu voir quoi à Paris, vous ?
Sources : Reddit, Wikipedia, routes.wikia