La politique est encore trop souvent une affaire d’hommes. Alors quand on voit que des femmes réussissent à conquérir des villes importantes, voire très importantes, on ne peut que s’en réjouir, même si l’on n’est pas toujours d’accord avec leur positionnement politique. Au moins, si on doit se taper une action conservatrice, autant que ce ne soit pas par un vieux riche bedonnant – c’est toujours moins cliché.
Chicago - Lori Lightfoot
Lori Lightfoot a été élue maire de la troisième ville des Etats-Unis. Noire, lesbienne, femme : on peut dire qu’elle cumule bien bien bien pour se faire haïr des électeurs de Trump. Un vent libéral dans un pays qu’on croyait voué aux gémonies du trumpisme – un vent qui, une nouvelle fois, vient de Chicago. Avec 74% des voix, on peut parler de plébiscite, d’autant que Lori Lightfoot a été élue dans un contexte de recrudescence des violences par arme à feu en promettant plus de justice sociale. Big up.
Paris - Anne Hidalgo
Depuis 2014, Anne Hidalgo, surnommée Annie Dingo par ses détracteurs, est à la tête de la mairie et du conseil général de Paris. Fragilisée par le basculement de la région à droite, elle fait également face à plusieurs problèmes liés notamment aux nouveaux vélib et à la fin du programme Autolib.
Rome - Virginia Raggi
Romaine d’origine propulsée en politique à la faveur de la percée du mouvement 5 étoiles, Virginia Raggi s’est installée à la mairie de Rome en 2016, devenant à la fois la première femme et la personne la plus jeune à occuper le poste. Élue pour ses convictions écologistes, elle est extrêmement décriée en raison de sa gestion qualifiée d’erratique par ses détracteurs et pour les nombreux scandales qui ont secoué son équipe depuis son élection, avec vague de démissions à la clé.
Madrid - Manuela Carmena
Elue à la mairie de Madrid avec le soutien de Podemos et du PSOE, Manuela Carmena était autrefois une haute magistrate. Son action a d’abord été symbolique, via la décision de débaptiser les rues nommées d’après des figures du franquisme, appliquant ainsi une loi votée en 2007 mais refusée par les précédents conseils municipaux de droite. Carmena a aussi cherché à mettre en avant les droits des animaux tout en effectuant des coupes dans les budgets de fonctionnement de la mairie, réussissant à grandement désendetter la Ville de Madrid. Par ailleurs, elle mène une action de moralisation de la vie politique.
Malmö - Katrin Stjernfeldt Jammeh
Première femme élue maire de Malmö, troisième ville de Suède (320.000 habitants), Katrin Stjernfeldt Jammeh est en place depuis 2013 et était soutenue par le parti social-démocrate suédois.
Nantes - Johanna Rolland
Maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole, Johanna Rolland (issue du parti socialiste) est ainsi la seule femme à diriger une métropole dans toute la France. Elue en 2014, elle est sur une ligne proche de celle de Manuel Valls et a soutenu Olivier Faure lors du dernier congrès socialiste.
Barcelone - Ada Colau
Elue à Barcelone en 2015 avec le soutien de Podemos, cette ancienne militante pour les droits des victimes du crédit hypothécaire a dès son intronisation mis un terme au projet d’agrandissement du delphinarium dans un double objectif de réaliser des économies et de mieux prendre en compte les droits des animaux. Favorable à un référendum légal sur l’indépendance de la Catalogne, elle est également parvenue à obtenir de la Justice la saisie des logements vacants de la ville afin de créer des hébergements supplémentaires. Ada Colau est enfin à l’origine d’une régie énergétique publique et municipale pour la production d’énergie 100% renouvelable.
Cologne - Henriette Reker
Première femme élue maire de Cologne en 2015, Henriette Reket avait fait l’objet quelques jours avant son élection d’une tentative d’assassinat en raison de ses positions pro-immigration. Elle a également fait l’objet d’une énorme polémique après la vague d’agressions sexuelles survenues à la Saint-Sylvestre 2017 dont l’origine était imputable à des personnes immigrées, après qu’elle a déclaré que les victimes devaient se tenir éloignées des inconnus.
Bagdad - Dr. Zekra Alwach
Docteure en ingénierie civile, Zeka Alwach a été nommée maire de Bagdad en 2015 dans un contexte de grande insécurité liée à la guerre civile. Elle est la seule femme maire d’une ville dans tout le monde arabe.
Bucarest - Gabriela Firea
Elue maire de Bucarest en 2016 avec le soutien du parti social-démocrate roumain, Gabriela Firea était une journaliste de télévision connue pour avoir notamment présenté les informations. Son élection a malheureusement été entachée par une très faible participation avec plus de 67% d’abstention.
Tokyo - Yuriko Koike
Première femme gouverneure de Tokyo depuis 2016, cette personnalité de centre-droit a fondé son propre parti conservateur en vue des élections législatives de 2017. Elle mène une politique d’alliance avec les libéraux et les centristes misant sur les réductions budgétaires.
Montréal - Valérie Plante
Elue fin 2017 avec la liste écologiste et moderne du Projet Montréal, Valérie Plante a eu la surprise de découvrir une mairie fortement endettée ; pour palier le trou, elle n’a eu d’autre choix que de renier ses promesses de campagne en augmentant les impôts locaux, ce qui lui a attiré beaucoup d’acrimonies.
Mexico - Claudia Sheinbaum
Elue cheffe du gouvernement de la Ville de Mexico après des années de militantisme environnemental et social, bénéficiaire avec son groupe de travail du Prix Nobel de la Paix, Claudia Sheinbaum occupe ses fonctions depuis la mi-2018.
Tunis - Souad Abderrahim
Membre de l’Ennahdha, Souad Abderrahim est la première femme à avoir été élue maire de la capitale tunisienne. Elle a un positionnement conservateur qui lui a souvent valu d’être comparée à Sarah Palin.
Amsterdam - Femke Halsema
Ancienne secrétaire générale du parti écologiste néerlandais, Femke Halsema a été élue bourgmestre d’Amsterdam en 2018. Ses positions libérales en font une figure de la gauche européenne.
Trop la classe.