Les batailles, ce n’est pas qu’une question d’arithmétique. Si on pouvait prévoir le vainqueur d’une guerre en fonction de sa seule puissance de feu, ça se saurait. Non, à bien des occasions, des armées vouées à se faire écrabouiller ont déjoué tous les pronostics en déployant un génie tactique hors pair. Encore faut-il avoir l’intelligence pour trouver la faille chez l’ennemi.

Les cigarettes à l'opium de l'aviation britannique

Durant la Première Guerre mondiale, l’un des fronts les moins évoqués dans les manuels d’Histoire est celui du Moyen-Orient, là où Anglais et Ottomans se déchiraient la gueule. Un officier anglais à nom germanique, Meinertzhagen, avait une idée à même d’accélérer la progression britannique vers Jérusalem : larguer des cigarettes et des tracts de propagande par avion au-dessus des rangs ottomans. La propagande, très peu pour eux, mais les cigarettes, merci, c’est cool : voilà en gros comment les Ottomans réagirent.

Dans les derniers jours de la campagne, les Ottomans opposaient une résistance un peu fatigante. Ce même officier à nom imprononçable eut alors une idée. Réitérer l’opération de largage sur les rangs ennemis, mais cette fois-ci en foutant de l’opium dans les cigarettes. Sitôt dit, sitôt fait : trop contents d’avoir du tabac, les soldats ottomans ne songèrent même pas à bombarder l’avion. Ils se ruèrent sur les cigarettes. Et bien fonsdés comme il faut, ils se montrèrent incapables de résister à l’assaut britannique.

Les serpents catapultés par Hannibal

Hannibal contre les Romains, c’est un peu le meilleur souvenir de nos cours de latin avec l’histoire des éléphants et tout et tout. Mais Hannibal a fait d’autres trucs malins sur d’autres champs de bataille, comme quand il a aidé le roi Prusias Premier de Bithynie à se battre contre Eumène II de Pergame. Dipsie wiksie petite Bithynie. Prusias arrivait avec ses bateaux maousse et Hannibal s’est contenté d’attendre, demandant simplement à ses soldats de rassembler plein de serpents venimeux. Ensuite, il enferma les petites merdes dans des pots et envoya un messager vers le roi Eumène de façon à déterminer à bord de quel navire se situait le roi ennemi. Puis il concentra toute la puissance de feu de ses troupes sur cet unique bateau. Enfin, puissance de feu : puissance de pots avec des serpents venimeux à bord.

Bye-bye Eumène.

Crédits photo (Domaine Public) : Fratelli Alinari

Le pipi canadien contre le gaz chloré allemand

Si un jour vous vous retrouvez du côté de la Belgique ou du Nord de la France dans des tranchées depuis des mois sans pouvoir avancer d’un iota parce que votre force de frappe est exactement équivalente à celle de l’ennemi et que vous avez juste envie de gagner la guerre et de rentrer chez vous, vous ferez quoi ? Les Allemands, en 1915, avaient leur petite idée : balancer du gros gaz chloré sur les troupes françaises. Et pim : brûlures affreuses et débandade absolue dans les rangs. En 10 minutes 10.000 soldats moururent. Mais les Allemands ne pouvaient pas avancer de suite, rapport au fait que leur gaz était présent partout sur le champ de bataille.

C’est là que le commandement de l’Entente décida d’envoyer les Canadiens prendre le relais. Et heureusement pour les troupes canadiennes, un officier du corps médical reconnut le gaz et encouragea les troupes à pisser sur leurs vareuses puis à enrouler celles-ci autour de leur tronche. L’urée permit de neutraliser le chlore. Et de retenir les assauts allemands jusqu’à l’arrivée de la relève anglaise.

Han Xing et la stratégie de la chanson triste

2 siècles avant JC, la dynastie Qin s’effondra, en Chine. Pour prendre le pouvoir, deux clans s’affrontaient : les Chu et les Han, menées respectivement par Xiang Yu et Han Xin. Jusque là on suit à peu près. Bon, en gros, les Han avaient l’avantage et les Chu battaient en retraite sévère et jusqu’à ce qu’ils se retrouvent assiégés dans un canyon, tandis que Han Xin envoyait ses troupes kidnapper la femme de Xiang Yu. Résultat, celui-ci dépêcha 100.000 hommes pour récupérer sa meuf et tout ça ne se présentait pas sous le meilleur jour.

Donc, on a les Chu totalement assiégés selon les vœux des Han et l’issue ne fait plus de doute. Mais les Chu continuent à résister sévère. Pour faire capituler les troupes, Han Xing a une idée. Il demande à ses troupes de chanter des chansons traditionnelles Chu toute la nuit. Et voilà que les pauvres soldats assiégés, pris du mal du pays, commencent à déserter massivement. Finalement, ils n’étaient plus que quelques centaines à rester avec Xiang Yu à l’issue de la manoeuvre. Xiang Yu se suicida dans son canyon. La dynastie Han avait de beaux jours devant elle.

L'Opération Mincemeat

Imaginez que vous ayez besoin de débarquer en Europe tout en sachant très bien que l’Axe vous attend en Sicile, précisément là où vous comptez débarquer. Personne n’a envie de se faire canarder. Comment faire croire aux Allemands que vous n’en avez rien à carrer de la Sicile ? C’est là que les Anglais ont eu une idée de génie : l’opération Mincemeat. Pour faire croire aux Allemands que le débarquement n’aura pas lieu en Sicile, il faut leur permettre de déterminer eux-mêmes le lieu du débarquement. Par exemple en chopant un télégramme sur un corps de soldat mort. Les Anglais trouvent le cadavre d’un homme de 34 ans mort d’hypothermie, lui fabriquent une fausse identité avec papiers militaires et tout le toutim, lui inventent une histoire avec jeu de clé, photo de petite copine, talon de ticket de théâtre, la totale, et le munissent d’une lettre mentionnant, dans un langage codé que les Allemands ont craqué, des objectifs de débarquement aux Balkans et en Sardaigne.

Et voilà le travail. Les Allemands trouvent le corps au large des côtes espagnoles, s’étonnent, préviennent l’Etat-major, et les troupes présentes en Sicile sont déplacées ailleurs.

Pour inciter les nazis à déserter, les Britanniques bombardaient des manuels expliquant les techniques pour se faire porter pâle

Les Anglais lâchaient des boîtes d’allumettes sur lesquelles tous les symptômes à imiter pour être démobilisé étaient décrits en Allemands. Une fois informé de la manoeuvre, l’état-major nazi a tout simplement interdit les démobilisations pour cause de maladies. Résultat : l’armée alliée affrontait des soldats pour partie malades. Dans le genre génial, hein, on fait pas mieux.

Quand Harald III de Norvège mettait le feu à une ville avec des oiseaux

Harald III était chafouin. Il assiégeait une ville et aurait bien aimé la réduire en cendres, mais vu qu’il était à l’extérieur de la ville, c’était coton. Puis là, il a eu une idée : des oiseaux faisaient la navette de la ville aux arbres alentours. Il suffisait de les choper et d’accrocher des braises à leurs pattes. Idéal pour mettre le feu et ainsi créer la débandade à l’intérieur des murailles. Quand les oiseaux sont retournés vers leurs nids, ils ont mis automatiquement le feu. Et c’est ainsi que Harald a pris le contrôle de la ville.

Crédits photo (Domaine Public) : Zeichner: C. I. Schive, Lithograf Bucher in Bergen

Les chefs du Mewar indien déguisaient leurs éléphants

Lors des guerres fratricides entre régions indiennes, les chefs du Mewar avaient des super techniques pour empêcher les armées alliées de les attaquer : ils déguisaient leurs chevaux en bébés éléphants. En les voyant, les éléphants ennemis refusaient de combattre et battaient en retraite. C »est ainsi que Mahrana Pratap a gagné notamment la bataille de Haldighati en 1576.

Crédits photo (Domaine Public) : Chokha

La désinformation russe pour gagner Stalingrad

On sait que la bataille de Stalingrad a été l’une des plus dures, longues et mortelles de toute la Seconde Guerre mondiale. Ce qu’on sait moins, c’est qu’elle s’est résolue par une prouesse tactique des Russes, incluse dans l’opération Uranus.

Staline a envoyé des messages radios aux Alliés dans un code décrypté par les Allemands. Ces messages indiquaient que l’armée soviétique était à bout de forces et n’allait pas pouvoir tenir. Les Russses creusèrent des fausses tranchées aux abords de la ville pour faire croire à une offensive de la dernière chance. Puis ils envoyèrent des troupes en offensive suicide pour faire croire qu’il s’agissait là des derniers efforts russes. Tout ça suffit à convaincre Hitler que la victoire était à portée. Il mobilisa toutes ses troupes en Russie pour marcher sur Stalingrad. Et elles y entrèrent. Parce que Stalingrad était totalement vide. Les troupes et l’artillerie russes s’étaient déplaces aux abords de la ville pour former un piège. 850.000 morts allemands.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Zelma / Георгий Зельма

Epic fail : les bombes chauve-souris

Pendant la Seconde Guerre mondiale, un pote d’Eleanor Roosevelt eut une idée : lâcher des caisses sur les lignes ennemies contenant des chauves-souries mexicaines en état d’hibernation équipées de bombes à Napalm. L’idée était de faire capituler les Japonais fissa grâce à une telle technique.

Et on expérimenta. Sauf que durant le transport des caisses, les chauve-souris se réveillèrent et le Napalm se répandit à bord des moyens de transport américains.

On abandonna l’idée, tout compte fait.

Crédits photo (Domaine Public) : United States Army Air Forces

Génie militaire qu’ils disaient.

Sources : Cracked,