Composer un bon générique TV c’est un exercice compliqué. Il faut que la musique reflète bien le ton de l’émission et lui donne une identité. On doit reconnaître l’émission grâce à son générique, ça doit nous donner envie de courir vers la télé pour regarder notre programme. Mais comme toujours on a des petits champions qui nous ont pondu des génériques dégueulasses, histoire de nous coller l’envie de mourir. Pourquoi ont-ils fait ça ? On pouvait pas être tranquilles et heureux dans notre canap’ ? Il faut croire que non.
Faites entrer l'accusé
Une émission sur des enquêtes criminelles, on se doute que ça va pas être très joyeux. Mais je suis pas sûr que donner envie au public de tuer lui-même des gens soit la meilleure idée du monde. On sent que le pianiste est à bout, qu’il avait passé toute la semaine à jouer du Chopin et qu’on lui a foutu une partoche pourrie devant les yeux. Sa femme l’a quitté juste avant qu’il rentre dans le studio, il s’est suicidé juste en sortant.
Thalassa
Les mecs ont trouvé un CD chez Nature et Découvertes, ils se sont dit que ça ferait l’affaire. Résultat, on se retrouve avec un synthé dégueu qui, personnellement, me donne envie de nager loin loin loin dans l’océan pour être à bout de force et me noyer. Les poissons mangeront mes restes.
Des Racines et des Ailes
Dans un autre style, ce générique donne particulièrement l’impression d’être prisonnier d’une secte sataniste qui se prépare à exécuter un sacrifice en l’honneur du démon. C’était pas censé être une émission de reportages tout ce qu’il y a de plus gentils ? Depuis que j’ai entendu ça, j’ai l’intime conviction que je suis suivi dans la rue et que l’on veut m’assassiner.
Zone Interdite
Qui sont ces voix qui chuchotent dans mes oreilles ? Est-ce qu’elles aussi me veulent du mal ? En plus on est dimanche soir, je veux pas aller bosser demain, ma vie c’est de la merde. Si en plus je me fais harceler à coups de petits « zone interdite » susurrés par des gens bizarres, je vais pas tarder à faire une bêtise.
L'Amour est dans le Pré
Là c’est pire, parce que la chanson existait déjà avant (merci James Blunt), donc on a eu le temps pendant des années de voir qu’elle était déprimante, mais les producteurs ont quand même décidé de l’utiliser. On est sur une chanson de rencontre un peu ratée pour faire la promotion d’une émission de rencontres, et ça c’est malin. On rajoute à ceci des images mélancoliques de la campagne, et voilà, je repense à mon ex avec qui j’avais l’habitude de me rouler dans le foin et qui m’a quitté pour Bertrand, éleveur de vaches dans la Somme. REVIENS ALICE.
Intervilles
SHANANANANANA SHANANANANA. SHANANANANANA SHANANANANANA. COME ON EVERYBODY. S’il vous plaît achevez-moi, je veux bien me faire embrocher par la vachette s’il le faut, mais ce générique faussement enjoué me déprime encore plus qu’un hiver sans neige. Les effets ajoutés sur les voix pour créer un petit côté chant de stade puent l’arnaque, en vrai ils sont trois dans un tout petit studio. Et ils sont tristes.
Des chiffres et des lettres
On a eu plusieurs versions qui ont toutes leur petit côté déprimant. Sûrement parce qu’on sait ce qui suit : une bonne émission d’ennui à base de calcul mental et de simili-scrabble (et les mecs n’ont même pas de plateau pour poser les lettres ces cons.) Ma version préférée reste celle en mode marche militaire, qui donne envie de hisser des drapeaux pour se jeter ensuite du haut du mât. A écouter en entier pour savourer ces délicieux changements de style totalement aléatoires.
Téléchat
Cette émission était destinée aux enfants, et ça c’est bien flippant. Parce qu’on voulait clairement les rendre tristes dès leurs premières années d’existence avec un générique où on filme une ville fantôme en carton dont le seul habitant est un chat en peluche sur un rocking chair devant sa téloche. Pauvres gosses des années 80, on comprend pourquoi vous êtes bizarres maintenant.
Faut pas rêver
Ecoute-ça entièrement, apprécie cette basse qui ressemble à une maladie grave, comme un cancer colo-rectal. Le saxophoniste donne l’impression de vouloir réaliser le solo de sa vie, alors qu’en fait il est dans un générique avec des images de synthèse très moches. Quand il a vu le résultat, il paraît qu’il est devenu fou. On peut aujourd’hui lui rendre visite dans sa maison de repos dans le Val d’Oise.
Télématin
Tiens, si on se prenait une petite dose de suicide dès le réveil, entre le pain un peu trop rassis et le beurre qui a légèrement tourné au soleil ? Si on se faisait des œufs au plat mais qu’on cassait le jaune sans faire exprès ? Merci Télématin pour cette absence de bonheur dans votre générique.
Heureusement qu’il y a celui de Motus pour me redonner de l’espoir.