En France, la fête des morts est tout sauf une mega teuf. Du genre triste à mourir avec pour couronner le tout, les fleurs les plus moches sur monde. Et les vacances de la Toussaint qui sont horribles. Les plus à plaindre sont encore les défunts qui non seulement ne vous « voient » qu’une fois par an, mais en plus à chaque fois vous vous pointez avec une gueule de déterré. Pour une fête des morts sans mourir d’ennui, mieux vaut quitter la France pour une de ces destinations.

La fête des Guédés à Haïti

Le 1er et 2 novembre de chaque année, les habitants de Port-au-Prince se bardent de violet, de blanc et de noir, couleurs de Guédé Nibo, esprit protecteur des vivants, pour s’en aller défiler jusqu’au cimetière de la ville. Entre traditions vaudous et carnavalesques, les plus possédés se poudrent le visage et portent leurs lunettes à l’envers le temps de sillonner les tombes au son des raras (sorte de fanfares locales) tout en picolant du rhum et en mimant des actes fornicatoires. Au centre du cimetière, le Baron Samedi et son épouse la Grande Brigitte attendent leurs fidèles dévots venus leur déposer leurs offrandes (des clopes, de l’alcool ou un petit billet) en échange de la promesse de leur protection. Deal ?

Et si vous voulez tout savoir sur le vaudou, on vous raconte tout.

La Calabiuza au Salvador

Chaque 1er novembre la ville de Tonacatepeque à 25km au nord de San Salvador voit ses rues envahies de créatures folkloriques, le corps peint en blanc et noir, venues ici célébrer les morts et une tradition locale toujours vivante face au spectre d’Halloween. Le point d’orgue de cette Calabiuza se déroule sur la place centrale de la ville où chacun vient communier en goûtant une mixture faite de potiron et de miel et accompagnée de quelques rasades d’alcools locaux.

La Fête de Qingming en Chine

Il fallait s’y attendre, les Chinois ne fêtent par leurs morts en novembre comme tout le monde, mais bien début avril (entre le 4 et le 6 généralement). La tradition veut que l’on balaye les tombes avec des branches de saules pour en chasser les mauvais esprits, mais aussi d’y laisser quelques offrandes : de la bouffe souvent accompagnée de faux billets que l’on brûle symboliquement. Une fois réduit en cendres (comme papy), les billets sont censés renaître dans l’au-delà et profiter aux défunts. Pas con. Marche aussi avec les bagnoles, les frigos et tout ce dont les morts pourraient avoir besoin. Il suffit de les dessiner sur un bout de papier et de brûler le tout devant la sépulture.

O-Bon Festival au Japon

Apparue il y a 500 ans au Japon en provenance de Chine, cette fête bouddhiste célèbre la mémoire des défunts et leurs sacrifices dont ont profité leurs descendants. Pendant ces 3 jours, les familles se réunissent généralement dans leur village natal où des lanternes sont allumées aux fenêtres pour guider les âmes des disparus, alors que des offrandes (riz, légumes, gâteaux…) sont déposées à leur attention. Des danses traditionnelles (Bon-Odori) sont également organisées dans chaque ville, un peu comme la choré de YMCA pendant le bal des pompiers… mais en plus classe.

Gai Jatra au Népal

Cette fête hindoue est également connue sous le nom de « festival des vaches » qui ont le bol d’être sacrées dans la région, ce qui leur évite pas mal d’embrouilles. Mais attention, Gai Jatra ne rend pas hommage aux vaches mais bien aux morts. C’est juste que selon la légende, pour traverser la rivière Baitarni et atteindre le ciel, les hommes s’aidèrent en tenant la queue d’une vache. Chaque année en août ou septembre donc, les familles endeuillées organisent une procession qui parcourt la ville accompagnée d’une vache ou d’une personne déguisée en l’animal.

Ce contenu n'existe plus

Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

Pchum Ben au Cambodge

Si pour les Bouddhistes Khmers la plupart des morts ont droit à la réincarnation, certains dont la disparition s’est faite dans la douleur continuent de hanter les vivants. Pour les calmer, les familles sont invitées à faire des offrandes de nourriture (parmi les plats les plus raffinés de la cuisine cambodgienne) qu’elles apportent aux moines Bonzes. Les festivités de Pchum Pen se déroulent ainsi chaque année sur 15 jours, entre visites quotidiennes aux religieux dans les pagodes, préparation des urnes de leurs ancêtres, et enfin leur bénédiction. De la réussite de ces rituels dépendrait la bonne fortune de l’année à venir pour toute la famille. Mieux vaut donc ne pas se louper.

Tiwah en Indonésie

Les croyances du peuple Dayak Ngaju du Kalimantan central en Indonésie sont convaincus qu’après la mort et le départ de l’âme d’une personne, l’esprit de son corps demeure sur terre. Afin de libérer cet esprit et de s’assurer qu’il monte au paradis, il est nécessaire de conduire une tiwah. Tenue entre quelques mois et quelques années après l’inhumation d’un être cher, elle implique l’exhumation et la purification des os qui finiront dans un ossuaire en guise de dernière demeure. On retrouve ce rituel parfois également du côté de Madagascar.

Chuseok en Corée du Sud

Chuseok est l’une des trois principales fêtes coréennes. Elle a lieu le 15 août du calendrier lunaire, jour de la plus grande pleine lune, et a pour but d’honorer les parents et les ancêtres. Un repas traditionnel réunit habituellement toute la famille, avant qu’elle se rendre ensuite sur les tombes de ses ancêtres. Ensuite, on repart casser la croûte. Et pour éliminer tout ce gras, il suffit de parcourir la ville où ont lieu à cette même date, des jeux et danses folkloriques organisés pour célébrer la saison des moussons.

El Dia de muertos au Mexique

Le jour des morts, c’est peut-être Pixar avec son film d’animation Coco, qui en parle le mieux. Une journée (3 si on voit large :du 31 octobre au 2 novembre) pendant laquelle le monde des morts et celui des vivants sont censés ne faire qu’un, et où les rituels catholiques et pré-hispaniques (avant la colonisation par la force des populations indigènes donc) se mélangent dans un joyeux bordel. Autels, cerfs-volants géants, crânes en sucre et déguisements, tout est réuni pour fêter avec le sourire le souvenir de ceux qui nous ont précédés. Et que tu peux acheter des alebriges et tout le toutim ; idéal pour faire un cadeau à un fan du Mexique du genre Mariachi.

La Fiesta de las Ñatitas en Bolivie

Le jour des « petits nez plats » – en hommage à l’absence de nez sur les crânes – est originaire des Andes en Bolivie. Il se déroule chaque année le 8 novembre et voit les familles parader avec sous le bras, les crânes de leurs défunts habillés pour l’occasion de différents accessoires (foulards, lunettes, fleurs etc.). Tout ce beau monde se donne rendez-vous au cimetière de la ville où les crânes sont « bénis » par des prêtres pas trop regardant sur les coutumes locales.

Mortelles ces fêtes. Mais le monde est plein de fêtes insolites du genre.