L’été est là, papa maman partiront à Pornichet se faire dorer la pilule, grand frère partira à St Barth malmener son foie avec des alcools en tous genre, et grande sœur partira à Ibiza pour écouter de la musique beaucoup trop fort... Toi, jeune acnéïque rebelle, tu partiras avec les valeureux membres de ton groupe de post-war métal sur les routes de France, écumant campings et toilettes qui fuient, dormant peu et mal, mangeant trop et mal, et ce dans l’unique but de te remplir les oreilles de toutes les musiques que les festivals de France et de Navarre te donneront à écouter. Pour toi jeune inculte, et afin de pouvoir deviser joyeusement avec tous les vieux cons, qui une Kro à la main, insulteront tes groupes favoris, en reprenant la sempiternelle rengaine du "C’était mieux avant !". Pour toi donc, le top 10 des festivals de musique cultes.
- Woodstock (1969)
The Festival. L’acmé de la génération peace and love. Trois jours de paix et de musique (et peut être de drogue). Hendrix et l’hymne américain, Santana et le solo de Michael Shrieve, Joe Cocker et With A Little Help From My Friends... - Newport (1965)
le lieu de la bataille d’Hernani du rock, où Dylan passant à l’électrique fut sifflé par ses anciens dévots et dut revenir les larmes aux yeux seul avec sa guitare sèche et son harmonica pour leur signifier que "It’s All Over Now Baby Blue". - Altamont (1969)
la fin de l’utopie des années 60. Les Stones y défrayèrent la chronique mais visiblement pas autant que les Hells Angels, qui chargés de la sécurité du concert, tuèrent Meredith Hunter, un jeune spectateur, ce qui provoqua un indescriptible chaos. Le rêve était passé. - Monterey (1967)
le point de départ du Summer Of Love et l’alma mater de tous les autres festivals y compris Woodstock. Les Who et Jimi Hendrix y devinrent célèbres. - Ile de Wight (1968 à 1970)
connu notamment pour avoir été la scène du retour d’un Dylan alors reclus en 1969, ce qui inspira à Michel Delpech ces vers inoubliables "Wight is Wight/Dylan is Dylan". Bon, on a les références qu’on peut. - Lollapalloza (1991 à 1995)
festival de musique itinérante imaginé par Perry Farrell, l’âme de Jane’s Addiction, Lollapalloza permit dans une optique initialement résolument underground de populariser la scène grunge de Seattle, et toute les musiques dites alternatives. - Mont de Marsan (1976 et 1977)
pari un peu fou de Marc Zermati, le patron de l’Open Market, les deux éditions du festival punk de Mont de Marsan réussirent à mettre les projecteurs sur un mouvement alors balbutiant, et à faire jouer en France les Clash ou les Damned. - Knebworth (depuis 1974)
de Pink Floyd à Led Zeppelin, des Stones à Deep Purple, toute l’aristocratie du rock est venue s’ébrouer dans ce joli village au nord du comté de Hertfordshire (et oui les anglais vivent dans des comtés, si c’est pas beau ça). - Live Aid (1985)
le rock dans ce qu’il a de pire : son côté messianique. A l’initiative de Bob Geldof, des gloires décaties (Bob Dylan, Cat Stevens...) et des jeunes premiers lourdingues (Duran Duran, Queen, U2...) vinrent s’époumoner à Philadelphie et Londres pour dire à quel point les horreurs de la guerre et de la faim étaient horribles... Près de 2 milliards de personnes eurent la joie de partager devant leur télévision, ce moment d’œcuménisme laïque, probablement en mangeant du pop corn affalés sur leurs canapés. - Glastonbury (depuis 1970)
est connu pour être le plus grand festival au monde, avec bien sûr de la musique, mais également de la danse, du théâtre, du cirque...Ne sera pas organisé en 2012, car les jeux olympiques de Londres le priveront de policiers et de toilettes portatives disponibles (jamais entendu excuse plus bidon).
Et vous, vous en voyez d'autres ?