Et la soirée est partie et les corps enivrés enfin baissent la garde ; on va pouvoir s’adonner aux plaisirs ancestraux, on va pouvoir danser. Laisse-toi aller, glisse sur le son, sois enfin toi-même, fais que ton corps exprime tout ce que tu ressens. Et si ce que tu ressens, c’est une gêne abdominale parce que t’as mangé trop de knackis, ça se verra peut-être, mais ce sera tant mieux.
Les pieds vissés au sol en agitant les poings
Tu n’as aucun sens du rythme et tu préfères ne pas te risquer à lever le pied. Parfois, tu fais des flexions de genoux, et ton cartilage en prend un sacré coup. Tu fermes les poings que tu agites devant toi, bras pliés, comme si tu faisais du tricot à rythme supersonique. Les gens ont un peu peur de toi, mais dès que tu n’es pas là ils se moquent.
Verdict : Tu danses comme une merde.
Le petit mouvement disco avant-arrière du pied
Alors comme ça, on danse comme un papi ? Et hop ! Je mets le pied derrière. Et hop ! Je mets le pied devant. Et hop ! Je mets l’autre pied derrière. Et hop ! L’autre pied devant. Ton monde entier se résume à ces quatre mouvements et tu es bien embêté quand le rythme s’accélère ou que la chanson est en ternaire. Qu’à cela ne tienne, tu es le roi du dancing, tu le sais bien, et tu mets d’ailleurs toujours ta chemise bariolée pour le montrer à tout le monde. Véritable pilier de la fête du village, on te connaît comme le loup blanc.
Verdict : Tu es beauf.
Dalida
Seins en avant, tu tends les bras. Dans ta robe de lumière, tu multiplies les coups de cheveux, les chorégraphies léchées, les petits tours sur toi-même, sourire fixe et regard au loin. Tu brilles tellement qu’on dirait du strass. C’est simple : c’est toi, la star.
Verdict : Bravo ! Tu es fatigant de perfection.
Les tours sur toi-même
Et tu tournes et tu tournes et tu n’es plus vraiment toi-même, et déjà tu ne tournes plus, tu t’envoles, et tu ouvres tes bras et tu tournes et tu tournes, OUI tu as pris de la MDMA et tu as l’impression d’être vivant, mais tu es vivant, tu es un oiseau, tu tournes, tu tournes, tu tournes, tu tournes, tu tournes plus doucement et tu tournes plus vite, ça y’est : tu gerbes.
Verdict : Les gens n’en peuvent plus que tu les cognes.
Le rock tout seul
Allez viens chante danse avec tes baskets, ouais, c’est sympa tu verras, surtout n’oublie pas. Et hop ! Un petit tour sur toi-même, tu tends les bras pour essayer de continuer la danse avec une nana, mais la nana se dérobe, c’est pas grave, tu continues à danser, petits mouvements maîtrisés, vague imitation de Grease, tu es bien, ça groove, ouais ! Il y a quand même fort à parier que tu pleures, tout au fond de toi.
Verdict : mieux vaut être mal accompagné que seul.
En claquant des doigts
Juke box, juke box, t’es claqueur de doigts devant les juke box, tu claques des doigts devant les juke box. Avec ton attitude pseudo-rock et ce perfecto à franges que tu refuses de quitter malgré la chaleur, tu te contentes d’esquisser de loin des petits pas pour montrer que tu n’es pas insensible au rythme, mais te donner en spectacle, très peu pour toi. Tu te contentes donc de marquer le rythme de tes doigts, manière comme une autre de montrer aux autres que, la musique, tu en connais un rayon.
Verdict : Tu es ultra-ringard. Tout le monde le sait sauf toi.
La vague avec les épaules
Toi, la musique, elle te transperce. Tu ne te donnes pas à elle, elle te pénètre dans les pores, elle fait réagir tes cellules, même celles dont tu ignorais l’existence. Alors tu es frappé par la vague, et tu roules doucement des articulations, la vague qui t’envahit, et puis le ressac, le ventre, les cuisses, les bras, tu ondules en continu qu’on dirait un oscilloscope sur du courant alternatif.
Verdict : Tu vas te déboîter un truc avec tes conneries, mon pote.
Le roulage de fesses
Fesses en arrière, tu les remues. Tu roules des fesses en agitant tes petits poings devant toi, puis parfois, sans crier gare, tu sautes vers la gauche, vers la droite, et tu recommences tout pareil. Ta vie est une Macarena dans laquelle tes fesses occupent le premier rôle, tu les remues, tu les agites, tu bouges ton boule comme on shake un cocktail et quand t’entends le mot « booty » tu penses que l’on s’adresse à toi.
Verdict : Tu as de grosses fesses.
En sautant tout le temps
Tu sautes à chaque fois que tu entends une note de basse ou un shirley de batterie. Boum. Tu sautes. Tu sautes tout le temps. Ton univers est un pogo et tu lèves les bras l’un après l’autre pour les descendre l’un après l’autre, tout en sautant, tout en sautant, et tu sautes encore. Tu portes un t-shirt de métal. Mec, arrête-toi, un peu, on écoute du Barbara.
Verdict : A chaque soirée, c’est à toi de payer l’amende après que les voisins du dessous ont appelé les flics. Mollo sur la sautoire.
L'électro dandisme
Lunettes noires, petites mouvements discrets, petits mouvements quand même. Les mains ouvertes vers le bas, tu sembles vouloir attraper le rythme, l’empoigner, le caresser, c’est selon. Ta tête s’agitent à droite, à gauche, en haut, en bas, avec une douceur étudiée. Les jambes ne sont que trampoline, tu danses comme on monte sur ressorts, tu t’insères dans la musique comme d’autres pénètrent un vagin ; après tout, n’est-ce pas la même chose ? L’érotisme est en tout, mon frère.
Verdict : Tu te la pètes à mort.
Allez danse, danse, danse : fais ta Bardot.