Bien belle langue que le japonais, aux sonorités incontestablement exotiques pour nos oreilles d’Occidentaux. Il eut été étonnant, connaissant la capacité des Japonais à aller quand même assez loin dans ce qui les fait kiffer (le mignon, le gore, le cracra…), que le langage nippon ne fut pas fourni de belles expressions bien imagées comme on les aime. Rassure-toi, jeune chien fou, il y en a, et on t’a fait un petit top bien mignon, emballé comme un sushi, avec un beau ruban d’origami autour. Oui, ça ne veut rien dire, mais on est chez nous, on fait ce qu’on veut.
Emprunter la patte d'un chat
« neko no te mo karitai ». Quand le Japonais a du boulot par-dessus la tête, il se dit qu’il voudrait bien emprunter la patte d’un chat pour l’aider. Le coup de patoune remplace donc le coup de main. C’est mignon, c’est kawaii, profite, les autres expressions vont te donner des cauchemars.
Avoir des callosités qui poussent dans les oreilles
« mimi ni tako ga dekiru ». Quand tu en as assez que Tata Paulette te raconte toujours les mêmes histoires, tu peux lui glisser gentiment que tu as des callosités qui poussent dans les oreilles. C’est une façon sympa de lui dire que c’est bon, tu as compris, et ça évite de lui balancer un gros « TA GUEULE » (même si ça soulage).
Avoir une main qui sort de la bouche
« nodo kara te ga deru ». Image très bizarre que celle-ci, qui indique que tu veux quelque chose tellement fort que tu pourrais avoir une main qui te sort de la bouche pour attrapper l’objet du désir. Exemple : « Monique, j’ai envie de toi. – Au point d’avoir une main qui te sort de la bouche ? – Exactement ! – Alors prends-moi, grand fou ! »
Comme une carpe sur une planche à découper
« manaita no ue no koi ». Celle-là, elle semble déjà tellement cliché qu’on dirait une fausse expression nipponne. T’imagines une carpe sur une planche à découper ? Bah voilà, c’est toi quand tu te retrouves dans une situation où tu ne peux rien faire. C’est quand t’as beaucoup de sushis, quoi. #désopasdéso #fallaitlafaire
Avoir les joues qui tombent
« hoppeta ga ochiru ». Tu t’attends à un truc gore et en fait non, c’est juste quand tu manges quelque chose de très très bon, t’en as les joues qui tombent. Ce qui du coup n’est pas pratique pour manger, tout tombe sur les côtés, tu salopes tes habits et en plus, au final t’as rien bouffé.
Le dernier pet d'une belette
« itachi no saigoppeh ». On retourne dans le cracra pour imager l’acte désespéré de quelqu’un dans une situation problématique. Exemple : « Jean-Mi veut recoller les morceaux, il m’a invité au resto. – Mais il est pas un peu comme une carpe sur une planche à découper ? – Si, cette invitation n’est que le dernier pet d’une belette. – Quel blaireau ! – Non non, belette. »
Une grenouille fixée par un serpent
« hebi ni niramareta kaeru ». C’est l’équivalent nippon de notre lapin dans les phares d’une voiture. Beaucoup d’expressions autour de situations dans lesquelles on est pris au dépourvu au Japon. Beaucoup trop peut-être. On a envie de dire à nos amis du pays du Soleil levant que ça va bien se passer, et leur donner une petit tape sur l’épaule.
Les coucous pleurent
« kankodori ga naku ». En France, dans un commerce sans clients, on dit qu’il n’y a pas un chat, au Japon on dit que les coucous pleurent. Le coucou est tellement timide qu’il n’oserait chanter son long sanglot qu’en l’absence de tout être vivant. Si cette phrase ne te fait pas pleurer, tu n’as pas de coeur.
Le front d'un chat
« neko no hitai ». Au Japon, cette expression ridiculeusement mignonne désigne quelque chose de tout petit. Exemple : « C’est vrai qu’il en a une grosse Jean-Mi ? – Tu parles ! C’est un front de chat. – Ah merde. »
Brasser et boire la saleté sous les ongles de quelqu'un
« tsume no aka wo senjite nomu ». Tu as un peu vomi dans ta bouche en lisant ça, et on te comprend. Pourtant, cette phrase exprime l’admiration qu’on porte à quelqu’un. Exemple : « Tu vois, finalement, Jean-Mi, il a beau avoir un kiki de front de chat, et faire que des pets de belette, au fond il est tellement persévérant que ça me donne envie de brasser et boire la saleté sous ses ongles. – Blwaaaarf… »
Un top nippon, ni mauvais (oui, on la fera à chaque fois).