Trop longtemps, le coréen n’a été associé, aux yeux des Occidentaux, qu’à des bafouillements remixés à la sauce boum-boum et déblatérés par un mec en sarouel faisant la danse du cheval (c’est-à-dire le youtubesque Gangnam Style pour les deux du fond qui suivent pas). Heureusement, Topito est là pour ouvrir ton esprit aux autres cultures, et t’a mitonné ce petit top avec un florilège d’expressions coréennes qui, on ne te le cache pas, peuvent surprendre au premier abord.
Gratter quelqu'un où ça le démange
« Galyeoun gos-eul geulg-eo juda ». Sans vraiment d’équivalent en français, cette expression signifie en gros aider quelqu’un sans qu’il nous le demande et tomber juste. Par exemple, quand tu te tortilles sur ta chaise, et que ton ou ta pote te tend sa crème anti-mycose, cette personne te gratte vraiment où ça te démange. Tu vois ?
Taper l'arrière du tambour
« Dwit-ppuk-chi-da ». Une jolie image musicale pour parler de quelqu’un qui apprend un truc après tout le monde, mais diffuse quand même l’info pensant qu’elle est inédite. Exemple : « Tu sais quoi ? Pierrot se tape Josy. -Ah ouais ? Ben toi, y’a que l’arrière du tambour que tu te tapes. *MIC DROP* »
Le fils (ou la fille) de l'amie de ma mère
« Um-chin-ah / Um-chin-dtal ». Alors ça, c’est pour parler de quelqu’un de brillant, à qui tout réussit. Note que placer ça dans une réunion de famille, ça peut être déstabilisant. Exemple : « Dis donc Liliane, tu dois être vachement fier de ton fils, tout lui réussit ! – Oui, c’est celui de l’ami de ma mère, j’en suis ravie ! – Hein ? »
L'écrevisse prend le parti du crabe
« Gajae-neun ge pyeon-ieyo ». Si on devait trouver un équivalent en français, on dirait qui se ressemble s’assemble. Comme c’est des crustacés, tout ça, on se dit qu’un crabe, de base, serait plus pote avec une écrevisse plutôt que, disons, un chien. Mais ça fait des gifs moins mignons par contre.
Ne pas avoir mal même si on se le plantait dans l'œil
« Nu-ne neo-eo-do a peu-ji an-ta ». Alors celle-là, si on te l’explique pas, t’auras du mal à la deviner. Ça veut dire « aimer beaucoup quelqu’un ». Donc ne prend pas peur si un(e) Coréen(ne) te dit ça, c’est bon signe. Par contre évite de sortir ça en soirée SM hein, tu pourrais finir borgne. Les mecs sont assez premier degré sur des trucs comme ça.
La médecine ne sait pas, la maladie sait
« Moreu-myeon yak aneun ge byeong-leyo ». Voilà encore une expression qui fout un peu les miquettes, mais qui veut seulement dire que les ignorants sont bénis. Mais c’est vrai qu’en la lisant, t’as plutôt la sensation que la faucheuse viendra te rendre visite bientôt.
Comme de l'eau mélangée à l'eau ou de l'alcool mélangé à l'alcool
« Geu-neun mu-re mul tan deut su-re sul tan deut-haeyo ». C’est comme ça qu’on qualifie les gens indécis, ou incapables de prendre une décision, en Corée. Entre nous, vaut mieux s’en tenir à eau + eau, car alcool + alcool on sait bien que ça aide pas à prendre de bonnes décisions. Tu doutes ? Relis le n°1. Voilà.
Avoir les pieds larges
« Ba-ri neol-tta ». Chez nous, on a le bras long, à Séoul, ils ont les pieds larges. Ce qui est pas plus con finalement. Exemple : « Dis donc, tu sais si Bernard il connaît du monde dans le milieu ? Il pourrait me pistonner ? – Bah ouais, il chausse du 45. – Ah ouais quand même. » En gros, hein.
Le sang sur sa tête n'a pas séché
« Meo-ri-e pi-do an ma-reu-da ». Si en Corée, on te dit que le sang sur ta tête n’a pas séché, ne flippe pas. Personne ne te veut du mal. On te signifie juste qu’on te trouve un peu jeune, naïf, à peine sorti du nid. Ça ne veut pas dire que tu vas être sacrifié lors d’une cérémonie mystique. Repose ce couteau à beurre tout de suite.
Lécher l'extérieur d'une pastèque
« Su-back geot hal-kki ». C’est quand tu fais les choses superficiellement, pas à fond. Exemple : « Paulo il fait des trucs chelous, l’autre jour il a léché l’extérieur de la pastèque. – Ah ben c’est parce qu’il est pas perfectionniste. – Euh… »
On était ravis de t’offrir ce petit brin d’exotisme.