Quand on parle d’expressions fleuries, les Argentins semblent assez thématiques. Ou alors, ils sont carrément inspirés par le marché aux légumes. Mais moins par la viande, bizarrement.
"Toutes sortes de légumes"
Cualquier verdura
Contexte : C’est vendredi après-midi, il fait 30 degrés dehors et la clim du bureau est en panne. Et votre responsable vient tout juste de se souvenir qu’il avait justement une course ultra importante à faire hyper loin et qu’il n’aura pas le temps de revenir au bureau avant le début du week-end. Il vous raconte des salades, c’est “n’importe quelle verdure”.
"Tu es un saucisson"
Sos un salame
Contexte : rien à voir avec Léa Salamé, dont le C.V. est loin d’être celui d’une charcutière. Mais si un autre journaliste s’escrime à poser des questions débiles, vous vous énerverez devant votre télé en disant “mais quel saucisson, celui-là !”
"Tu es un persil"
Sos un perejil
Contexte : contrairement à ce que l’on pourrait penser, bien envoyée, cette insulte signifiant « stupide » peut faire très mal. Il faut juste ne pas se planter sur la prononciation du “R” et du “J” et bien mettre l’accent sur le “I”. Mais pourquoi le persil ? Mystère.
"Mais quelle patate !"
Pero qué papafrita !
Contexte : finalement, pas si éloigné de chez nous quand on traite quelqu’un de patate (ou de banane), même si on a tendance à délaisser cette insulte après l’âge de 6 ans.
"C'est un fromage"
Es un queso
Contexte : voilà bien une insulte qui ne nous viendrait pas à l’idée par chez nous… Traiter quelqu’un de fromage ? Ce serait faire insulte à nos plus belles traditions ! Ceci dit, en Argentine, c’est une insulte qui, selon le contexte, cela peut aussi servir à décrire une belle femme… Allez comprendre.
"Quel pain de sucre"
Qué pan dulce
Contexte : Shakira moulée dans un petit jean blanc qui entre dans votre magasin de vêtement pour essayer d’autres petit jeans moulants… Autant dire que tout le staff va lorgner sur ce boule, c’est penser que c’est un “pain de sucre”.
"Ce type est un gnocchi"
Este pibe es un ñoqui
Contexte : En France, on a pas mal de mot pour désigner un tire-au-flanc. En Argentine et en Uruguay, c’est comme ça qu’on appelle les salariés qui n’en foutent pas une, mais qui sont bien contents d’apparaître le jour où tombe salaire, et qui selon la tradition, est aussi le jour où l’on mange des gnocchis.
"tu es un pancake"
Sos un panqueque
Contexte : Vous êtes un politicien véreux (oups, pléonasme). Vous défendez le gauche, puis le centre, puis la droite, bref : vous retournez votre veste. Vous vous retournez comme une crêpe, vous êtes un pancake.
"je crois que cette meuf est tarte"
Creo que esta mina es torta
Contexte : Contrairement à notre emploi du mot “tarte”, dans les pays hispanophones cela fait référence au lesbianisme. Probablement à cause d’un personnage qui faisait une tortilla sans œufs, ôtant donc à l’omelette son symbole masculin. Que reste-t-il, me direz-vous, à une omelette sans œufs ?
"ça me suce un oeuf"
Me chupa un huevo
Traduction : J’en ai rien à branler. La façon la plus courtoise et polie de dire à quelqu’un que vous êtes présentement dans l’impossibilité d’accorder le moindre intérêt à ce qu’il dit, pense ou fait.
"Tête de Melon"
Cabeza de melón
Contexte : Un peu comme un pou qui partirait pour le Hellfest, et qui n’en finirait pas de le raconter à tous ses copains-pous. Chez nous, on dirait qu’il aurait pris le melon.
Et vous, vous êtes plutôt du genre agressif comme un persil ou vénère comme un ñoqui ?