Aujourd’hui on fait les malins à penser qu’on connaît tout sur tout, tout ça parce que la science a bien évolué et qu’elle nous livre plein de connaissances sur un plateau. Au Moyen-Âge, c’était pas la même limonade : les gars n’avaient pas de bon matos pour observer le monde et ils étaient pétris de croyances et de superstitions. Du coup, lorsqu’il s’agissait de donner des explications sur tout un tas de choses du quotidien, ils se plantaient régulièrement. On n’aurait pas fait mieux, donc on ne va pas se moquer. Bien sûr que si, on va se moquer, parce que c’est quand même plus drôle.
Les roux sont marqués par le diable
Aujourd’hui, on explique la rousseur par la génétique et tout, mais nos ancêtres, eux, ils étaient en mode balek : les roux, c’est la marque du diable. Les pauvres gars n’avaient rien demandé, mais on leur disait que leurs cheveux et leurs taches de rousseur étaient comme les flammes de l’enfer. Et après on nous sort des « c’était mieux avant »…
Les spermatozoïdes contiennent des petites personnes
Au Moyen-Âge, on commençait tout juste à fabriquer des microscopes, et autant dire que leurs modèles n’avaient rien à voir avec les nôtres. Du coup, pour étudier des trucs minuscules comme les spermatozoïdes, c’était pas évident. Mais Antoni van Leeuwenhoek – un mec qui a bien amélioré le microscope, justement – avait réussi à observer les spermatozoïdes. Seulement, il pensait – et beaucoup l’ont pensé à l’époque – que chaque spermatozoïde contenait un petit humain attendant de grandir. Du coup, ça voulait dire que l’ovule de la femme servait juste à nourrir le mini-humain, ce qui, vous vous en doutez bien, n’aidait pas beaucoup à faire décoller le féminisme à l’époque.
Ce sujet me passionne et on pourrait en parler des heures, mais vu qu’on dérive par rapport au thème initial de ce top, je vous invite à aller regarder ce qu’est la « théorie de la préformation » sur Internet. Vous verrez, c’est passionnant.
Les petits animaux naissent à partir de la matière
Je m’explique (et là aussi je vais vous faire la version courte, même si le sujet est passionnant) : imaginez, si vous laissez traîner un steak sur le plan de travail de votre cuisine. Au bout d’un moment, il y aura des vers dedans. Eh bien au Moyen-Âge, un peu à cause d’Aristote, on croyait que ces insectes naissaient à partir de la matière, genre à partir du steak lui-même, un peu comme par magie. Idem pour les souris, qu’on croyait apparaître subitement quand on avait laissé traîner un peu trop de saleté ou de fringues par terre, ou les poissons, qui naîtraient à partir de la vase. Bref, on pensait que tous les petits animaux naissaient par « génération spontanée », ce qui est bien entendu faux. Mais, à la même époque que les découvertes de notre poto Antoni van Leeuwenhoek, un certain Francesco Redi a découvert que les vers qui apparaissaient sur la viande pourrie venaient en fait d’œufs déposés par des mouches. Ça nous paraît évident aujourd’hui, mais en vrai c’était une sacrée découverte à l’époque. On venait de comprendre que les animaux naissaient tous d’autres animaux adultes, et pas de « rien ».
Les castors étaient des poissons
Au Moyen-Âge, pas mal de gens se sont essayés à classer les animaux par genres et familles, mais il y avait parfois quelques erreurs qui nous paraissent totalement absurdes aujourd’hui. C’est comme ça qu’on a pu voir des castors classés parmi les poissons, ou encore des abeilles considérées comme étant des oiseaux. Je sais qu’il ne faut pas se moquer, mais quand même, le gars qui s’est planté sur les abeilles devait être un peu con.
Les maladies ? Un déséquilibre des humeurs
La théorie des humeurs a été la théorie principale des médecins du Moyen-Âge. On pensait tout simplement que, dans le corps, il y avait 4 éléments (feu, air, eau, terre) et 4 qualités (chaud, sec, froid, humide), et que ces éléments et leurs qualités devaient s’équilibrer pour être en bonne santé. Autant dire qu’avec une théorie en carton comme celle-là, valait mieux pas avoir de problème de santé, parce que les médecins n’étaient pas vraiment des cracks.
Les coquilles dans un texte étaient l'œuvre du démon
Vous, quand vous faites une faute de frappe, vous vous dites que… vous avez fait une faute de frappe. Vous n’allez pas chercher plus loin. Au pire, vous vous dites que vous êtes fatigués ou distraits. C’est tout. Alors que les moines copistes du Moyen-Âge (qui étaient à peu près les seuls à écrire régulièrement), eux, quand ils faisaient une coquille, ils mettaient ça sur le dos du démon. Et ce démon avait carrément un nom : Titivillus. Non mais assumez les gars, les démons ça n’existe pas.
Les comportements humains ? Ils sont influencés par les étoiles
Eh ouais. Si depuis un moment on a bien séparé l’astronomie (la vraie science), de l’astrologie (ce gros bullshit), ce n’était pas le cas à l’époque. Nos ancêtres croyaient dur comme fer que les étoiles influençaient leurs faits et gestes. Exactement comme les millennials aujourd’hui. La honte.
Les perles ont des pouvoirs magiques
Les petits grigris et autre porte-bonheur ont toujours existé (quoique, faudrait demander aux hommes préhistoriques pour être sûr), et les perles en étaient un au Moyen-Âge. On était persuadé à l’époque qu’elles avaient des pouvoirs, si bien que les dames en offraient aux chevaliers avant les tournois pour leur porter chance. C’est une petite superstition pas bien méchante, quoi.
Notre superstition avec les fers à cheval vient d'un mec qui a piégé le diable
Restons deux minutes dans les grigris avec le fer à cheval. Si vous vous demandez pourquoi on pense qu’il porte bonheur, sachez que ça vient d’une histoire qui date du Moyen-Âge. On racontait qu’un forgeron nommé Dunstan avait reçu la visite du diable dans sa forge. Le diable, déguisé, voulait des fers à cheval pour sa monture. Le forgeron, qui avait reconnu le bonhomme, aurait alors cloué un fer sur le pied du diable, et ne l’aurait libéré qu’à condition qu’il promette de ne jamais entrer dans une maison sur laquelle était cloué un fer à cheval. Un chic type ce Dunstan. Bon, après, il aurait aussi pu ne pas le libérer. Ça aurait été encore mieux. Un peu con finalement ce forgeron.
Passer sous une échelle, c'est pour les pendaisons
Allez, tant qu’à faire, finissons encore avec de la superstition. Le fameux « passer sous une échelle, ça porte malheur ». Déjà, non, ça ne porte pas malheur, et en plus il y a une explication remontant au Moyen-Âge pour démystifier ça. En ces temps reculés, les condamnés à la pendaison devaient passer sous l’échelle du gibet, tandis que leur bourreau contournait l’échelle. Et lequel des deux mourrait à chaque fois ? Je vous le donne en mille : celui qui était passé sous l’échelle. Mais est-ce que c’était vraiment de la faute de l’échelle ? Je suis prêt à parier que non.
Et pour continuer à découvrir cette belle période, filez voir les mensonges sur le Moyen-Âge auxquels on a tous cru.