Vous vous en êtes sûrement rendu compte : votre caddie de course coûte nettement plus cher que quelques mois en arrière, et les craintes d’une pénurie de gaz ou d’électricité se font de plus en plus ressentir. L’inflation touche fortement la France, mais également les 19 pays de la zone euro. À quoi cela est dû ? On va tenter de vous résumer tout ça.

La guerre en Ukraine

Le conflit russo-ukrainien a de forts impacts en France, et plus largement, sur toute l’économie européenne. Le prix des matières premières monte en flèche depuis le début des affrontements, les cours du gaz ou du blé s’envolent. Pourquoi ? Eh bien parce que les deux pays en guerre sont d’importants producteurs : la Russie est le deuxième exportateur de pétrole et le premier de gaz dans le monde ; l’Ukraine est un producteur majeur de denrées agricoles. Selon le Ministère de la politique agraire et de l’alimentation, l’Ukraine exportait 6 millions de tonnes de céréales par mois avant l’explosion des tensions. En mars, seules 322 000 tonnes ont quitté le territoire, 970 000 en avril et autour d’un million en mai et juin. Forcément, quand les quantités diminuent mais que la demande reste la même : les prix explosent. C’est ce qui explique de nombreuses hausses dans les rayons de nos supermarchés, et les craintes quant à l’avenir de nos factures de gaz et électricité.

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"*TUIUIUIUIUIU* Oui allô ? / Oui ce serait pour signaler un lien disparu / Ok on envoie nos équipes d'enquêteurs sur le coup"

Le mauvais fonctionnement du nucléaire favorise les pénuries d'électricité

Même si les prix du pétrole et du gaz flambent chez nous, il faut savoir que la France reste moins touchée que bon nombre de ses voisins européens. Comment ? Grâce à l’électricité provenant du nucléaire. À titre d’exemple, le pétrole et le gaz naturel importés représentent 45% de nos besoins, contre 60% en Allemagne ou 73% en Italie. Mais voilà, un bonheur n’arrivant jamais seul, plus de la moitié des réacteurs nucléaires français sont à l’arrêt (32 sur 56), pour des opérations de maintenance, suite, notamment, à des problèmes de corrosion ! Jeudi 1er septembre, Elisabeth Borne sommait publiquement EDF de tenir son calendrier de maintenance pour remettre au plus vite en service les réacteurs, et ne pas avoir à redémarrer une centrale à charbon pour lutter contre la pénurie d’électricité cet hiver. RASSURANT.

Le dérèglement climatique ruine plusieurs récoltes

Eh oui, forcément ! Si l’huile de l’olive, le café ou la moutarde voient leurs prix exploser, c’est à cause du réchauffement climatique. La raison est simple : les canicules, sécheresses, inondations et autres phénomènes climatiques flippants de cet été ont ruiné plusieurs cultures, partout dans le monde. Résultat : les récoltes sont moins importantes (vraiment beaucoup moins), et l’offre diminue de façon importante, alors que la demande reste la même. Pour faire face à la pénurie, les producteurs, exportateurs et revendeurs sont obligés de gonfler les prix. Tout simplement. C’est quand qu’on fait réellement attention à la planète, qu’on taxe les jets privés à donf et qu’on se force à adopter des modes de vie un peu plus écolo, sérieux ?

... Il y a également de moins en moins d'éleveurs

Selon cet article du Monde, le nombre de producteurs de lait (et donc, d’éleveurs de vaches laitières) a diminué de plus de 4% en 2021. Éleveurs vieillissants, conditions difficiles (comme la sécheresse qui décime les prairies d’herbe dont les bovins se nourrissent), manque de renouvellement générationnel… Les raisons sont nombreuses, mais le résultat est le même : il y a de moins en moins d’offre, et les prix flambent. Fin février, l’augmentation des prix des produits laitiers atteignait les 8% auprès des distributeurs.

La Grippe Aviaire aussi responsable de la flambée des prix

Du côté de la volaille, c’est l’épidémie de grippe aviaire qui est la principale cause de l’augmentation des prix. Depuis février, en Europe, ce sont quelque 15 millions de volailles qui ont été abattues à cause de la maladie. Forcément, cela augmente le prix de vente, les producteurs essayant comme ils le peuvent de colmater les manques financiers créés par la réduction, voire la disparition complète, de leurs élevages.

La reprise économique post Covid

En parlant d’épidémie… En 2020 et 2021, les confinements et différentes restrictions ont fortement diminué la consommation des Français. Durant cette période, ils ont pu accumuler plus d’épargne qu’à l’accoutumé. Une épargne en partie permise par l’aide des banques centrales qui ont créé, ex-nihilo, de la monnaie pour acheter des obligations d’État. C’est ce qui a permis à l’État d’emprunter à un taux particulièrement bas pour prendre en charge les salaires des confinés. Une fois les périodes de confinement derrière nous et les campagnes de vaccination achevées, la demande est vite repartie à la hausse. Voyage, retour en terrasse, achat immobilier… Les Français ont repris le cours de leur vie et de leurs dépenses. Problème : l’offre n’a pas pu suivre. La remise en route des usines et entreprises a été bien plus lente, le temps que les matières premières se remettent à circuler normalement d’un continent à un autre. Comme toujours, quand l’offre est inférieure à la demande, les prix montent.

Et le reconfinement en Chine

Alors que le confinement est un lointain souvenir en France, les Chinois n’ont pas cette chance. En mars 2022, face à une recrudescence des cas, de nombreuses régions du pays se sont de nouveau retrouvées sous cloche. Un événement qui accélère encore la distorsion entre l’offre et la demande, et qui a de fortes répercussions sur la production industrielle et la logistique mondiale, puisque la deuxième économie du monde est remise en pause. Lorsque les usines et les ports tournent au ralenti durant de longues semaines, les coûts de production et de transport augmentent. Eh hop, un peu d’huile sur le feu dans le chaudron de l’inflation. Chouette !

Les relocalisations

Pour répondre à un meilleur respect des critères environnementaux, de plus en plus d’entreprises délocalisent leurs entreprises en Asie pour les ramener en Europe et aux USA. On n’est clairement pas là pour juger ce genre de mouv’, bien au contraire ! Même si c’est positif pour la planète et pour de nombreuses questions éthiques, il faut noter que relocaliser dans ces régions induit forcément une hausse des coûts de production et forcément, des prix de vente.

Maintenant que l’on sait pourquoi tout augmente, si on allait regarder quels produits vont augmenter en 2022 ?

Sources : Banque transatlantique, Toute l’Europe, Contrepoint, Courrier international , Le Monde