L’inarrêtable quête de savoir de l’homme le pousse parfois à faire des recherches étranges, extrêmes ou encore particulières. Parfois certaines de ces expériences nous font nous demander : « mais pourquoi ils font ça en vrai ? ». Cependant, il semble toujours y avoir une raison, qu’elle soit bonne ou saugrenue. Voyons donc ensemble les expériences un peu (trop) extrêmes que l’homme a réalisé pour en apprendre plus sur lui-même.
L'expérience du "Deep Time"
Celle-ci n’a pas encore eu lieu mais est prévue pour se passer très prochainement. Au programme, quatorze personnes vont aller s’enfermer dans une grotte d’Ariège pendant 40 jours afin d’étudier les réactions du cerveau sous plusieurs paramètres : désorientation, manque de lumière naturelle, manque de repères temporels… L’idée est de voir comment le groupe va s’organiser, communiquer, vivre et rythmer ses journées. Bon, ça ressemble à une bonne idée à la con mais les résultats seront peut-être étonnants. Un livre et un film sont d’ailleurs déjà au programme pour relater cette expérience qui n’a pas encore eu lieu.
L'expérience des "370 jours" sur la vie en apesanteur
Cette expérience particulière a été menée par Boris Morukov, ancien cosmonaute russe et visait à surveiller les changements sur le corps lorsque celui-ci était exposé à la vie en apesanteur (microgravité). Afin de la réaliser, plusieurs participants ont alors passé 370 jours couchés dans un lit. Pas le droit de s’assoir, pas le droit de se lever, juste celui de rester allongé.
On a alors observé plusieurs choses : problèmes digestifs, affaiblissements et détériorations musculaires et osseuses, ralentissement du cœur et d’autres fonctions d’organes internes… Bref, clairement pas des bonnes choses. Au bout de quatre mois on a alors autorisé certains d’entre eux à s’assoir sur leur lit ou à marcher sur un tapis au pied de celui-ci, afin de surveiller si l’exercice pouvait pallier ces résultats, ce qui ne s’est pas avéré suffisant. Certains patients ont même suivi une rééducation de deux mois afin de marcher à nouveau.
Un mois enfermé dans une grotte, l'expérience américaine
Dans son principe assez proche de l’expérience « Deep Time », celle menée par Nathaniel Kleitman et Bruce Richardson en 1938 consistait à mesurer l’activité du sommeil sans repères. Ces deux chercheurs spécialisés sur le dodo ont alors passé 32 jours sous terre dans la grotte Mammouth (USA) à 42 mètres de profondeur.
Une différence singulière est alors observée chez les deux scientifiques âgés respectivement de 42 et 20 ans. Kleitman reste sur un rythme quotidien de 24h en dormant de 22h à 8h alors que son jeune acolyte passe sur un rythme de 28h, dormant pendant 9 heures, travaillant ensuite 10 heures et dormant à nouveau 9 heures. Ils estiment que cette différence viendrait du fait que les personnes plus jeunes peuvent s’adapter plus rapidement à un changement de rythme.
L'expérience sur la pendaison
Le scientifique roumain Nicolae Minovici avait mené de nombreuses recherches sur les effets de la pendaison sur le corps humain. Il s’est alors tout simplement pendu une bonne douzaine de fois tout en étant surveillé par son assistant. Les premières tentatives duraient à peine plus de cinq secondes, mais les dernières dépassaient les vingt-cinq secondes. Les résultats observés étaient alors diverss : sifflement dans les oreilles, changement de couleur de la peau, étourdissement, troubles de la vision. Ouais, c’est particulier comme expérience…
L'expérience de vie sur Mars
Réalisée en 2016 à Hawaï par la Nasa, l’expérience consistait simplement à passer une année enfermé dans un dôme de 11 mètres de diamètres afin de simuler la vie coloniale sur la planète Mars. Sans surprise, cette expérience s’est avérée chiante pour ses participants mais est quand même arrivée à son terme. L’idée était de voir comment se déroulait la cohésion d’équipe entre les membres, leur état psychologique et physique puisqu’ils n’avaient accès qu’a certains aliments pour se nourrir afin de renforcer la crédibilité d’un mode de vie supposé sur la planète rouge après une hypothétique colonisation. Typiquement le genre d’expériences à faire pendant le confinement quoi.
L'expérience de Milgram
C’est en 1963 que Stanley Milgram réalise sa petite expérience sobrement intitulée « expérience de Milgram ». Celle ci consistait à donner l’autorité à une personne (sujet 1) qui posait des questions à une autre (sujet 2) alors qu’une dernière personne (sujet 3) était aux commandes d’une machine pouvant envoyer des décharges électriques. Si le sujet 2 se trompait, le sujet 1 demandait alors au sujet 3 de l’électrocuter.
Ce que les participants dans le rôle du sujet 3 ignoraient, c’est que ceux qui posaient et qui répondaient aux questions étaient des acteurs, mimant alors l’électrocution, le véritable cobaye étant ceux qui pouvaient punir les autres en suivant les ordres du sujet 1. On a alors observé que la plupart des sujets 3 continuaient d’obéir aux ordres malgré les plaintes des acteurs et que seuls 38,5% d’entre eux s’y refusaient. Ouais y’a des expériences particulières quand même.
Albert Hoffman, qui teste plusieurs fois la drogue qu'il vient de synthétiser
Le nom ne vous dit peut-être rien, mais Hoffman est l’inventeur du LSD. C’est en travaillant sur un l’ergot du seigle, un champignon duquel il isole une substance, qu’il « créé » par inadvertance la fameuse drogue en 1943. Il tente pour la première fois d’en ingérer une dose avant repartir tout tranquillement de son laboratoire en vélo. Forcément, le trip commence et Hoffman délire rapidement pendant le reste de la journée, persuadé que sa voisine est une sorcière par exemple.
Pas flippé pour autant, il continue ses expériences sur la molécule et en ingère alors à nouveau (courageux le bonhomme) avant de la faire commercialiser, jusqu’à ce qu’elle soit finalement jugée illégale. Hoffman est décédé à l’âge de 102 ans et avait avoué qu’il avait réalisé son dernier trip à l’âge de 97 ans. Un « jusqu’au boutiste » somme toute.
L'expérience "Chien de mer"
Il s’agit de la deuxième grosse expérience sur le sommeil de Nathaniel Kleitman (l’homme qui a passé un mois dans la grotte) qui avait décidé de poursuivre ses recherches sur le sujet en allant passer deux semaines à bord un sous-marin pour voir les effets que pouvait avoir la vie sous l’eau sur le rythme du sommeil.
Au cours de son séjour, ses recherches se concentrent sur les travailleurs de nuit de l’équipage et l’amènent à penser que ces derniers sont plus exposés aux risques de dérèglements importants physiques ou psychologiques. Afin d’éviter des accidents du travail, des dépressions et d’autres troubles il propose d’organiser des quarts de travail entre les membres de l’équipage. Kleitman a par la suite rédigé un ouvrage « Le sommeil et l’éveil » en 1939, qui sera réédité en 1963 avec l’ajout de textes et d’études d’autres chercheurs et qui est encore considéré aujourd’hui comme « la bible du sommeil ».
Dans un autre registre vous pouvez aller voir les expériences psychologiques qui étaient en fait de la torture et les expériences gouvernementales les plus fippantes de l’histoire. C’est pas forcément beau à voir.