Le porno, un truc d’aujourd’hui ? Non je ne crois pas mes chers amis. Le porno existe depuis moult siècles, on a juste plus de mal à dégoter des preuves écrites d’images ou de textes érotiques datant d’époques où YouPorn n’était pas plébiscité par autant de monde. Surtout que ce qu’on considère comme obscène a changé au fil du temps, entre un bout de sein dévoilé et un gros bukkake des familles il y a une petite distance temporelle.
Durant l'Antiquité : des peintures murales bien salaces
Sur les murs, sur les céramiques, les peintures érotiques s’invitent aux yeux de tous sous l’empire romain et ça ne pose pas vraiment de problème. A quelques kilomètres de là, l’Inde et la Chine se la jouent pépouze avec leur kamasutra, bref à cette époque on est plutôt open sur la zigounette.
A la Renaissance Marcantonio Raimondi pond un premier guide des positions sexuelles
En 1524, le graveur publie I Modi, un ouvrage porno qui défie l’église catholique. Le petit Marcantonio a certes fini emprisonné mais son guide a fait des petits et nombreux sont ceux qui ont repris ses gravures inspirantes. A la même époque (en 1530) on condamne l’ouvrage de Rabelais « Pantagruel » qu’on considérait comme obscène (étant donné qu’on n’avait pas encore inventé le mot « porno »).
Les premiers textes libertins naissent en réponse à la censure excessive de l'Eglise Catholique
En pleine Contre-Réforme, l’Europe est aux prises d’un puritanisme exacerbé, et donc en réaction on voit naître des textes érotiques qui s’opposeront aux dogmes de l’Eglise Catholique durant les XVIe et le XVIIe siècle. A la même époque on retrouve des vieux récits érotiques britanniques (ta mère) qui utilisaient des métaphores ultra élaborées pour parler de cul sans utiliser les mots interdits comme « pénis » ou « grosse cramouille ».
Les club libertins de l'époque pré-victorienne : du cul, du cul, du cul !
On est encore à l’époque Georgienne et ça se chauffe sévère en Grance-Bretagne. On trouve quantité de clubs libertins où l’on peut tâter des objets phalliques et mater des parties de jambes en l’air pas piquées des hannetons.
L'arrivée de la photo porno, merci monsieur Daguerre !
Les premiers daguerréotypes sont une nouvelle et formidable occasion de voir des meufs à poil. Félix-Jacques Moulin s’en fait une spécialité avec son studio photo qu’il ouvre en 1849.
Débuts du XXème siècle, on commence à accepter le concept de pornographie
Même si la censure persiste, des textes érotiques pullulent après la Première Guerre Mondiale (Les Onze-mille Verges d’Apollinaire pour ne citer que lui), les années folles sont follement pornographiques. D’autant plus qu’avec les débuts du cinéma, on se passionne pour les boobs qui bougent (les photos figées, ça commençait à devenir lassant).
L'invention du "X" dans les années 60
La Suède est le premier pays à permettre la diffusion d’images porno (pour favoriser une meilleure éducation sexuelle). D’où le fait qu’on tienne les Suédois pour les chauds lapins. Et puis mai 68 arrive là dessus, il est interdit d’interdire et la liberté ouvre grand ses portes au monde du porno qui s’immisce dans les magazines et les salles de cinéma. Parallèlement on crée la catégorie « X » qui encadre drastiquement ces productions (notamment en les interdisant aux mineurs).
Kikoo les Internets !
La pornographie 2.0, celle qu’on connait aujourd’hui et qui nous donne l’impression d’être noyés sous un flot d’images de cul, le stade ultime rendant tout le porno accessible à portée de clic. Pourtant, les cinémas porno n’existent plus et on consomme désormais les films de boules à un niveau individuel, à la carte avec des fantasmes de plus en plus personnalisés. Et même qu’on peut mater ça en réalité virtuelle, une technologie que le porno a su conquérir avant tout le monde puisque comme souvent, c’est lui qui s’empare des innovations techniques (3D, binaural, réalité virtuelle…).