Il y a les épaves que l’on découvre en fin de soirée et qui te gueulent dessus pour que tu les laisses tranquilles… Et il y a celles qui seraient ravies de te voir débarquer, à condition évidemment que tu rappliques avec une bonne bouteille !
L’Amoco Cadiz au large de Portsall dans le Finistère
Son nom sonne comme la promesse d’un cocktail exotique, sauf que l’histoire de l’Amoco Cadiz est surtout connu pour avoir filé une gueule de bois carabinée aux Bretons pourtant habitués à boire la tasse. Ce tanker a touché le fond en mars 1978 avec à son bord plus de 200 000 tonnes de pétrole brut. Une cargaison qui souilla pendant de longs mois plus de 360 km de cotes bretonnes lors d’une des marées noires les plus terribles de l’histoire. 40 ans ont passé et l’épave gît toujours entre 8 et 32 mètres de profondeur. Les poissons peu rancuniers partagent depuis les eaux avec les plongeurs expérimentés (niveau N2 confirmé) venus explorer les lieux.
Un sous-marin U171 au large de Lorient
Ce sous-marin allemand de la Seconde-Guerre mondiale coulé en 1942 après avoir touché une mine en surface, est resté 40 ans scotché au fond avant qu’un chasseur de mines de la Marine Nationale française ne tombe par hasard sur son épave. Classé cimetière militaire en 1999, il est interdit depuis aux plongeurs d’y pénétrer. L’exploration du « Loup-gris » (son petit nom pour les initiés) est toutefois possible de l’extérieur et permet d’observer quelques reliques comme les tubes lance-torpilles, les périscopes et autres hélices ensablées.
Un bombardier B17 au large de Calvi
Parti bombarder la gare de triage de Vérone en Italie en février 1944, ce B17 fut attaqué par deux chasseurs allemands qui l’obligèrent à se poser en catastrophe. Avec ses deux moteurs en feu, le pilote tenta d’atterrir sur la piste de Calvi pourtant jugée trop courte pour ce type d’appareil. Il n’eut pas le temps de le vérifier puisque le 3ème moteur de l’appareil explosa pendant l’approche, obligeant l’appareil a amerrir un peu plus loin au large. Hormis 2 mitrailleurs et le radio tués lors de l’attaque, le reste de l’équipage s’en sortit indemne. L’épave de l’avion quant à elle, gît depuis par 27m de fond en face de la citadelle de Calvi, et s’avère plutôt en bon état si l’on met de côté les vandales qui ont souhaité repartir avec des souvenirs de leur plongée.
Le paquebot Le Tell au large de Sainte-Maxime
Avec ses 76 m de long et 10 m de large avait des airs d’insubmersible. Sauf que le paquebot avait la guigne rencontrant de multiples avaries avant de toucher le fond le 25 octobre 1913. Après s’être échoué à plusieurs reprises, survécu à une collision avec un autre navire, c’est finalement une tempête au large du cap Camarat qui signa son épitaphe. L’épave (Yves) du Tell échouée entre 6 et 12m de profondeur est depuis devenue un cabinet de curiosités pour plongeurs de tous niveaux, et une belle planque pour les murènes et autres congres.
Un chasseur P47 de Miomo au nord de Bastia
On sait finalement peu de chose de cette épave d’avion de combat de la Seconde-guerre mondiale, à part qu’il a du connaître de sérieux pépins pour se retrouver par 20m de fond. Il semblerait que le pilote ait toutefois réussi à s’extraire de la carlingue vu que le cockpit a été retrouvé en position ouverte. Quant au moteur situé à quelques mètres de l’épave, il ne s’agit pas de celui d’origine. Ce dernier avait en effet été remonté à la surface pour être examiné à Bastia. Mais comme il pissait l’huile de partout, il a été décidé de le remettre à l’eau… mais pas au bon endroit ! Un moteur de substitution a donc été déposé à côté de l’épave juste pour la déco !
Un bateau de contrebande de clopes près de Ghisonaccia en Corse
Le Niagara, jadis bateau de 115 mètres de long, était utilisé dans les années 80 pour de la contrebande de cigarettes. Pris en chasse par la marine italienne en 1983, l’équipage décida de mettre le feu à la cargaison avant que quitter le navire à bord de canots. Le Niagara en feu se mit à dériver dangereusement vers les côtes corses obligeant les autorités à l’amarrer à un bâtiment de la Marine Nationale afin de lui éviter de venir s’échouer à terre. Une bonne idée, jusqu’à ce qu’une tempête s’en mêle arrachant les liens qui l’immobilisaient. Le navire acheva sa course à moins de 250m de la côte, offrant depuis un magnifique spot de plongée, même pour les adeptes du masque, palmes et tuba !
Le Liban, paquebot victime d’une collision avec un autre navire au large de Marseille
Le 7 juin 1903, le Liban qui reliait Marseille à Bastia avec à son bord une centaine de passagers et membres d’équipage coule en quelques minutes après avoir heurté l’Insulaire, autre navire de la même compagnie de transport. La majorité des passagers périra pris au piège par la voile qui était censée les protéger du soleil. 117 ans plus tard, l’épave du Liban se laisse visiter à condition de venir avec une bonne bouteille Au menu, homards à consommer sur place uniquement.
Le chariot dans le bassin d’Arcachon
A la fin des années 60, un projet de canalisations pour éliminer la pollution du bassin d’Arcachon est confié à une entreprise allemande… qui va couler en 1972, abandonnant sur place un chariot censé creuser et enfouir des tuyaux. Si depuis, les plongeurs viennent régulièrement sur les lieux, c’est surtout la faune et la flore : anémones, araignées de mer, homards et de rares poissons-lunes qui ont envahi l’épave.
Le cargo le Chaouen au Frioul près de Marseille
Le 21 février 1970, le Chaouen et sa cargaison de 650 tonnes d’oranges arrive à vive allure à Marseille en provenance de Casablanca, oubliant la présence du haut fond dit « de la pierre à la bague ». Le navire s’échoue et coule en moins de 24h, seule sa proue restera émergée pendant 15 ans avant que les tempêtes ne le fasse sombrer définitivement à 6 mètres de profondeur. C’est aujourd’hui un des rares spots marseillais accessibles aux plongeurs de niveau 1.
Le Franjack au large de Manlendure à Bouillante en Guadeloupe
Cargo sablier construit au Danemark dans les années 50, l’Oresund (son premier nom) a d’abord navigué dans les eaux scandinaves avant de rejoindre la côte rochelaise dans les années 70, puis la mer des Caraïbes 10 ans plus tard. Une retraite dorée bousculée par le cyclone Hugo en 1986 qui poussa ses propriétaires à l’abandonner sur place. En 1996, il fut décidé de le dépolluer puis de le saborder pour en faire récif artificiel, terrain de jeu idéal pour les amateurs de plongée, la faune et la flore locale réputées hautes en couleurs.
Et si les épaves, c’est votre dada, allez donc mater nos plus belles photos d’épaves, garanties sans mec bourré. Et sinon, vu qu’on est confiné, voilà les plus belle destination voyage à faire dans son salon. YAY.