Allez comprendre pourquoi certaines personnes développent une tendresse particulière pour les épaves. On ne parle pas ici d’une attirance malsaine pour les convives déchirées de fin de soirée, mais plutôt des vieux appareils, comme par exemple les avions, abandonnés par le sort et par l’homme.
La carcasse d’avion de la plage de Sólheimasandur en Islande
Sans doute une des épaves d’avion les plus photographiée au monde. Ce Douglas DC-2 de l’armée américaine gît à proximité de l’arche de Dyrholaey sur la cote sud de l’Islande depuis son crash en novembre 1973 du aux mauvaises conditions climatiques. A priori, aucune victime ne fut à déplorer. On récupéra ce qui pouvait l’être, avant de laisser le fuselage aux affres du climat local et à la curiosité des nombreux touristes de passage. Il est d’ailleurs toujours possible de visiter cette épave 45 ans après, mais il va falloir ruser pour prendre des photos sans avoir un inconnu en mode photobomb.
L’épave d’un bombardier B-23 dans le Parc National de Payette en Idaho
Pour accéder à la carcasse de l’avion, il vous faudra sans doute un bon guide et de sacrés mollets. L’épave n’a pas bougé depuis janvier 1943 et son atterrissage forcé au milieu de la forêt du Parc National. Aucune route n’y mène directement, et il faut marcher plus de 20 kilomètres à travers les bois pour enfin atteindre le site situé à 500 mètres environ des rivages du Loon Lake. Pour la petite histoire, le bombardier de l’armée américaine fut à l’époque pris dans une tempête de glace. Obligés d’atterrir en catastrophe, les 8 membres d’équipage se séparèrent en deux groupes, un restant sur les lieux du crash et le second partant en quête de secours. Il fallut 2 semaines pour qu’ils soient enfin repérés par un avion de reconnaissance du Parc National. Quant à ceux partis chercher de l’aide, ils parcoururent 65 kilomètres dans la neige en 2 semaines avant d’atteindre le camp des Rangers le plus proche.
Le cimetière d’avions de la Seconde Guerre Mondiale au large des îles Marshall
Ce site en plein milieu de l’océan Pacifique a été découvert en 2015 par une plongeuse amateur. Il peut aujourd’hui se visiter que vous soyez adepte du tuba, ou accro aux bouteilles. Un véritable cimetière à filer des palpitations aux fans de Papy Boyington, avec environ 150 épaves d’avions américains datant de la Seconde Guerre Mondiale. Un cimetière ou plutôt une décharge, puisque la plupart des avions que l’on trouve ici auraient été volontairement balancés d’un porte-avions américain après la fin de la guerre. Déjà à l’époque, on ne se souciait guère du recyclage.
La carcasse d’un bombardier B24 sur l’île d’Aska en Alaska
Abandonné en plein milieu d’une verte vallée, ce bombardier B-24 n’a pas bougé d’un pouce depuis le 9 décembre 1942, jour où il partit pour une mission de reconnaissance climatique, et se crasha à cause… du mauvais temps. Bien joué champion !
L’épave d’un vol TWA près d’Albuquerque au Nouveau Mexico
Le site connu sous le nom morbide de TWA Canyon, est aujourd’hui une véritable attraction touristique. Si on peut le visiter à pied, les plus fainéants pourront survoler le lieu du crash grâce au téléphérique qui passe juste au dessus. Pour la petite histoire, la carcasse de l’appareil, un Martin 4-0-4, qui attire tant les curieux, repose ici depuis son crash en février 1955, accident qui a fait 16 victimes dont 13 passagers et 3 membres d’équipage.
Un Corsair au large de l’île d’Oahu
Située à environ 15 minutes de bateau de la côte, cette épave gît à quelques dizaines de mètres sous la surface depuis 1948 et son amerrissage forcé, suite à un problème de carburant. La légende raconte que le pilote en serait sorti indemne, et serait toujours en vie (même s’il devrait avoir près de 100 ans aujourd’hui). Pour aller barboter dans le coin, il vous faudra obtenir votre PADI certification « épave », à cause notamment des forts courants qui balayent les eaux.
Un appareil d’Air Aruba dans la jungle de Curaçao (île au nord du Vénézuela)
Planté au beau milieu de la jungle, cet appareil donne l’impression d’avoir été abandonné par ses occupants après un atterrissage musclé. Pourtant aucun crash n’a été recensé ces 30 dernières années dans la région. Un mystère auquel s’ajoute le fait que l’avion ne soit pas en trop mauvais état. Si vous voulez vous faire un trip à la LOST, demandez à un guide de vous y amener. Vous ne serez pas déçu.
Le site du crash du vol UT 772 reliant Brazzaville à Paris dans le désert du Ténéré
Le 19 septembre 1989, le vol UTA 772 explose au dessus du Niger faisant 170 victimes. L’enquête révélera que l’attentat avait été fomenté par le pouvoir libyen, avec à sa tête un certain Colonel Kadhafi (le même qui planta en 2007 sa tente dans les jardins de l’Hôtel Marigny à Paris sur l’invitation du Président français). Si le site du crash en plein désert est difficilement accessible, un mémorial a été érigé par les habitants pour rendre hommage aux victimes. Des photos sont accessibles via Google Earth.
Ce qu'il reste d’un bombardier de la Royal Air Force à Simiane la Rotonde (Alpes de Haute Provence)
Ce soir du 10 mai 1944, un bombardier touché par l’artillerie allemande, tente un atterrissage d’urgence guidé par des feux allumés dans une plaine du Lubéron par un groupe de résistants français, qui de leur côté avaient été prévenus d’un simple largage d’armes. Une coïncidence qui fut fatale à l’appareil et aux 4 hommes d’équipage. Les restes de l’avion furent utilisés après la guerre par un artiste du coin qui réalisa une structure métallique qui marque l’endroit où eut lieu le crash. Des plaques commémoratives au nom des 4 aviateurs anglais tués ce soir là, sont également visibles.
L’épave d’un avion allemand de la Seconde Guerre Mondiale au large de Marseille
Posé à l’envers par 45 mètres de fond, ce Messerschmidt 109 gît ici depuis le 7 mars 1944 des suites d’une avarie moteur. Son pilote, le Capitaine Hans Fahrenberger de la Lutwaffe réussit à s’extraire du cockpit avant que l’appareil ne sombre, et à rejoindre à la nage l’île du Planier. Il raconte s’en être tiré vivant grâce à son parachute qui lui servit de bouée de sauvetage. Quant à l’épave, 75 ans après, elle continue d’attirer les curieux qui peuvent encore apercevoir son moteur, son canon de 30 mm, et l’ensemble de la carlingue quand même méchamment attaquée.
Source : Ranker.com