Alors oui, les voyages, c’est sympatoche (visiter un musée en tongs, sah quel bonheur). Mais ce qui fait un peu moins plaisir, c’est que le tourisme de masse, qui s’est démultiplié, a des conséquences sur notre belle planète qui n’a rien demandé. Résultat, des lieux secrets deviennent beaucoup trop touristiques et des sites touristiques ferment au public pour éviter d’être complètement détruits. Ça fait pas trop rêver. Heureusement, on peut encore compter quelques lieux préservés de l’homme et de sa totale connerie. Admirez-les bien parce qu’à tout moment, un con va ouvrir un resto concept instagrammable là-bas et ça sera finito pipo.
Les îles Heard et McDonald
Au beau milieu de l’océan indien, entre l’Afrique du Sud et l’Australie, se trouvent une île et un archipel bien bien reculés : les îles Heard et McDonald, de rares écosystèmes insulaires encore vierges. Ces îles sont tellement loin de la terre qu’il faut plusieurs jours de navigation pour s’y rendre. Mais n’espérez pas y passer vos prochaines vacances au calme : ces îles volcaniques en activité sont interdites aux humains, excepté pour « raisons scientifiques impérieuses ». D’ailleurs, les îles McDonald n’ont été visitées que deux fois et l’Île Heard n’a pas accueilli de longs séjours depuis 1992. Ça fait un bout !
L’île de North Sentinel en Inde
On vous racontait déjà l’histoire de cette terrifiante île dans le top des lieux impossibles à visiter. Cette île indienne, située à proximité du Myanmar, est uniquement habitée par un peuple, appelé Les Sentinelles, très en retrait de la société et qui ne laisse personne s’approcher de son territoire. Plusieurs personnes ont tenté d’entrer en contact avec eux, mais toutes les tentatives ont échoué (les explorateurs ayant fini tués par des lances et des flèches, ça calme). Depuis, le gouvernement indien a interdit l’accès à l’île pour empêcher les touristes avec un trop gros melon de s’y rendre.
L'île Queimade Grande au Brésil
Grosse ambiance sur cette île brésilienne située à 35km de São Paulo : à défaut d’être totalement inhabitée, l’île est peuplée de jararaca-ilhoas, de gros serpents au venin mortel (cinq par mètre carré selon la légende, pas hyper sympa les mecs). Vous imaginez donc bien que l’île est uniquement réservée aux scientifiques bien préparés. Un mythe local raconte d’ailleurs que jusqu’en 1920, une famille résidait sur l’île pour faire vivre son phare mais qu’elle a entièrement disparu, tuée par des morsures de serpents. Depuis, les bestiaux se sont fait un petit T3 confortable dans le phare.
L'île de Surtsey en Islande
Formée en 1960, cette île volcanique complètement vierge, à proximité de l’Islande, intéresse la communauté scientifique par la faune qui s’y développe. Pour cette raison, l’île est interdite d’accès au public et seuls quelques représentants scientifiques peuvent s’y rendre pour étudier l’évolution de cette île surprenante.
Les tepuys au Venezuela
Ces montagnes au sommet plat sont très répandues en Amérique Latine, et notamment au Venezuela où elles dominent la jungle tropicale. Très difficiles à atteindre, seuls trois sommets des montagnes de la Gran Sabana peuvent être gagnés à pied. Le reste, vous pouvez oublier. Pour cette raison, la faune et la flore de ces milieux sont très riches, car complètement libérés des gestes nuls des humains (genre l’abandon de déchets en pleine nature, je dis ça je dis rien).
Certaines zones du Parc National Wollemi en Australie
En 1994, un garde-forestier a fait la découverte d’un arbre jusqu’alors inconnu, le « pin de Wollemi », dans un canyon de la région des Montagnes Bleues en Nouvelle-Galles-du-Sud, une vaste région naturelle située à 200 km de Sydney. La forêt, alors préservée de l’homme, avait gardé ces arbres bien au chaud pendant près de 1 000 ans. Pour éviter que des cons ne viennent tout gâcher avec leurs grosses chaussures, les scientifiques ont gardé le secret de la localisation exacte de ces arbres. En 2020, lors des grands incendies qui ont ravagé l’Australie, le gouvernement avait mis en place une opération spéciale dédiée à la préservation de cette espèce très menacée par les flammes.
La Fosse des Mariannes
Encore un bel endroit où aucun touriste n’a jamais foutu les pieds. En même temps, ça serait un peu risqué : la Fosse des Mariannes, située dans l’Océan Pacifique, est la plus profonde fosse océanique connue à ce jour avec 10 984 mètres de profondeur environ. Si vous avez peu de chance d’y faire de la plongée pépère, c’est notamment parce que la pression y est environ 1 100 fois plus importante qu’en surface. Seules quelques personnes ont déjà visité le fond de la fosse à ce jour, d’où sa bonne préservation, jusque-là. Mais devinez quoi : on est tellement des grosses merdes qu’un sac plastique a été trouvé au fond de la fosse en 2018. Y a zéro de quoi être fier.
La forêt d'une fosse géante du comté de Leye en Chine
Début mai 2022, une équipe d’exploration a découvert une incroyable forêt entièrement préservée, planquée dans un gouffre de 306 m de haut dans la région autonome Zhuang du Guangxi, au sud de la Chine. Dans cette forêt primitive, les explorateurs sont tombé nez à nez avec des arbres centenaires et des plantes d’ombre hautes jusqu’aux épaules. Finalement, est-ce que ça voudrait pas dire que quand la nature est préservée des activités humaines, elle fait très bien sa vie ?? À méditer.
Le Gangkhar Puensum, entre la Chine et le Bhoutan
Cette chaîne de montagnes de l’est de l’Himalaya, composée de trois sommets, à la frontière entre le Bhoutan et la Chine, culmine à plus de 7 570 mètres de haut, ce qui en fait le plus haut sommet vierge du monde. La hauteur et les conditions climatiques de ce sommet le rendent d’ailleurs impossible à gravir : aucun humain n’est jamais parvenu à atteindre le sommet, toutes les expéditions ayant échoué. Et il est un peu trop tard pour vous lancer dans ce challenge : le Bhoutan a interdit l’ascension des sommets de plus de 6 000 mètres en 1994 et l’alpinisme en 2003.
Le parc national Tsingy de Bemaraha à Madagascar
On finit avec une petite merveille de la nature qui fait très envie, mais que vous ne verrez certainement jamais. Ce parc national malgache est un labyrinthe constitué de 157 00 hectares de roches minérales tranchantes, sculptées par le calcaire des pluies des moussons. Si cette zone a été préservée, c’est parce qu’elle est très difficilement accessible. On y trouve donc des forêts vierges, des lacs et des mangroves qui abritent des lémuriens notamment. Et comme on ne veut pas qu’ils meurent, on va rester bien au chaud chez nous à les regarder sur Arte, ok ??
Vous savez quel autre endroit est très préservé ? Mon cœur, eh oui. Adressez-vous à l’UNESCO pour y entrer.
Source : Geo, Libération, Wikipédia.