C’est une semaine de rentrée, et qui dit rentrée dit transport en commun afin de se rendre sur le lieu scolaire. Et si tu as grandi à la campagne, tu as forcément dû prendre le fameux car scolaire, celui où si tu le rates, tu ne fais plus rien de ta journée. Voici un petit topo sur l’organisation interne de ce véhicule.
Sur la banquette au fond du bus : tu es beauf
Eh oui, c’est la vérité vraie sur ces places. Toute personne installée au fond du bus pratique ces activités :
– parler fort
– écouter de la musique pas ouf à un volume élevé
– faire des blagues aux voitures derrière (montrer ses fesses)
– parler de cul (à un volume élevé)
Toutes les cases de la beauferie sont remplies.
Juste avant le fond du bus : tu as un humour de merde
C’est la place de ceux qui aimeraient être avec les gens populaires au fond du bus, mais qui savent au fond d’eux-mêmes que ce sont des beaufs. Du coup ils équilibrent le fond du bus avec de l’humour de qualité. Bien souvent ce sont des jeux de mots de merde, mais ça passe crème, et on leur promet un grand avenir dans le cinéma.
Juste après la porte du milieu : tu es un gros hippie
Eux ils sont cools. Trop à la cool même. Sous prétexte d’avoir chopé les seules places où tu peux étendre tes jambes à volonté, ils se permettent de débattre sur les problèmes du monde. Clairement ce sont des gens qui font L et qui se roulent dans l’herbe en avalant de la pelouse. Pas les plus méchants, mais sans doute les plus perchés.
Dans la partie avant du bus : tu es une personne qui n'a rien à prouver
Les voilà les vrais, ceux qui ont tout compris à la vie. Plus tu es jeune, plus tu veux aller au fond pour te la jouer. Mais ceux qui restent dans la première partie font partie de l’élite. Ils peuvent écouter leur musique tranquillement tout en ayant de la place. Ce sont des gens sûrs d’eux, mais sans être arrogants. Ils sont empathiques, à l’écoute, persévérants, et généreux. La perfection quoi.
Tout devant : tu es malade
« Tu viens avec nous au fond du bus ? »
« Non désolé, j’ai la nausée dans le car. »
Voilà ta vie. Tu rates tout. À part tes vomis. Ceux-là tu les réussis. Mais bon tu vois de beaux paysages. Tu n’as qu’un avenir : devenir artiste, genre peintre ou sculpteur. Donc en gros tu seras au chômage.
Tout devant, derrière le chauffeur : tu es relou
Tu vois le gamin dans Nos jours heureux qui pose des questions pourries ? Eh bien tu es le même. Tu portes un masque de plongée et tu n’arrêtes pas de faire chier le chauffeur. « Monsieur, vous préférez avoir les bras en mousse ou les jambes en carton ? ». Un jour tu seras assassiné, et tu sauras très bien pourquoi.
Au fond, au milieu : tu vas mourir bêtement
En plus d’être beauf, tu es con. Donc tu te mets au milieu de la banquette, pour faire croire que tu es le chef, le king. Mais concrètement, un coup de frein et tu meurs. Est-ce que c’est mérité ? Oui.
Dans le couloir : tu es bourré
Ou alors il n’y a vraiment plus de places dans ce car. Mais globalement, tu as passé une rude soirée, donc rester assis non merci. Le devoir de maths à 9h ? Tu vas y aller au talent. Comme toute ta vie d’ailleurs, tu y vas au talent.
À la place du chauffeur : tu t'appelles Michel, 49 ans
Et quand les jeunes montent dans le bus, tu évites de sourire. Le mieux, c’est quand un gosse a oublié sa carte de bus. Tu fais le sympa et tu dis « c’est bon ça passe ». Par contre, tu es un pilote, tu ne rates jamais un créneau et tu fais pouet pouet avec ton klaxon.
Dans la soute : tu es un bagage
Hélas, les faits sont là, tu es une valise. Mais au moins tu as de la place.
Petite dédicace à mon car scolaire de 7h40 que je loupais une fois sur deux.