Tout comme le sexe a des effets sur le corps, tout comme l’avion modifie notre organisme, en bref comme toute chose qui se prolonge (quiconque a déjà fait un marathon, ce qui n’est pas mon cas, le sait bien), le confinement a des impacts tout à fait visibles sur le corps et l’esprit. Mente sana in corpore sano, disaient les anciens (j’ai pas checké la citation mais je crois que c’est ça). Et bah là on en arrive à mente insana in corpore bien gros. Une manière comme une autre d’envisager la vie du bon côté.
Ce que la science dit
De l'anxiété à gogo, surtout quand on ne sait pas quand ça va se terminer
Tous les psychologues s’accordent à dire que le confinement peut avoir un effet anxiogène à long terme. Alors évidemment, tout dépend un peu de son terrain : les anxieux chroniques n’en sortiront pas détendus. Mais pour autant, les personnes ne souffrant pas de troubles anxieux peuvent aussi se voir affectées par le prolongement de la période, notamment parce qu’elle implique une perte de repères dont on ignore la date de fin. Tout cela est évidemment variable en fonction des conditions dans lesquelles on vit l’épisode : ce n’est pas la même chose que d’être confiné dans une maison en bord de mer avec sa famille ou de se retrouver isolé sans rien à faire dans un T1 à Paris sans argent. Bref, les scientifiques incitent les autorités à communiquer régulièrement et en toute transparence sur la date-butoir pour éviter une escalade de stress.
Des syndromes de stress post-traumatique chez les enfants
Les psychologues mettent particulièrement en garde les parents quant au devenir des enfants pendant le confinement. Ceux-ci sont particulièrement exposés à des symptômes de stress post-traumatique après une période de confinement. Tout dépend de l’âge et de l’enfant, ça va de soi, mais globalement quand on est petit on a besoin de routines et de sécurité. Quand cette routine et perturbée et qu’en plus les adultes sont eux-mêmes soumis à un stress qui se propage chez l’enfant, il peut y avoir des conséquences à moyen-terme pas forcément dramatiques mais quand même.
La réalité
+ 20 kilos en deux semaines
La réalité, c’est qu’à force de ne rien faire, on grossit. Et hop un petit 3/5 mètres pour aller à la cuisine chercher du chocolat et hop les tablettes de chocolat dans le ventre. Mais c’est pas un drame, y’en a marre de la dictature de la minceur, c’est bien d’être gros. Du moment qu’on ne tombe pas en obésité morbide.
L'arrêt de la clope parce qu'il y a trop de queue au tabac
C’est un fumeur qui vous parle. Un fumeur qui s’est tout d’abord réjoui de voir que les tabacs étaient considérés comme des établissements proposant des services de première nécessité. Avant de se rendre compte que le seul tabac ouvert à moins de deux kilomètres de chez lui était à deux kilomètres de chez lui et que s’acheter des cigarettes revenait désormais à prendre une aprem quasi-entière pour pouvoir ramener deux paquets de clopes. C’est fini ces conneries.
La découverte d'une vraie passion pour tous les trucs qu'on n'aime pas manger habituellement
Vous détestez les endives ? Normal, tout le monde déteste les endives. Donc logiquement, que reste-t-il dans les supermarchés dévastés par les razzias successives ? Des endives. Et que fait le corps humain quand il est confronté à une situation traumatique ? Il s’adapte. C’est là sa magie. Résultat, vous voilà obligé de vous nourrir d’endives et le pire c’est que vous finissez par aimer ça. Un syndrome de Stockholm gustatif.
L'allongement des poils
On remarque que la plupart des gens confinés présentent une différence immense de niveau de pilosité entre le début et la fin du confinement : les cheveux, les barbes, les moustaches poussent, ainsi que les poils sur les jambes, sous les bras, partout. Sans doute parce que vu qu’on ne voit personne, on n’en a plus rien à foutre.
L'allongement des ongles
Un phénomène similaire a été observé concernant les ongles, notamment ceux des pieds : l’absence totale de vie sociale tend à accélérer drastiquement l’allongement de ces derniers qui deviennent tellement dégueulasses et coupants qu’ils feraient à n’en point douter des trous dans les chaussettes si on daignait en enfiler une paire.
L'irruption d'un écosystème vivant dans ses cheveux sales
Autre effet secondaire inattendu du confinement, le développement d’écoystèmes bactériens étranges dans les cheveux pleins de sébum et sur la peau qui n’a plus vu une goutte de savon depuis un moment. Ces petites bactéries vivaces disparaissent généralement aussitôt le confinement terminé, lorsqu’il s’agit de revenir à une vie normale où l’on n’a pas spécialement envie de dégoûter les autres.
Une cataracte à force de regarder des séries et des films
Plusieurs scientifiques ont aussi établi que le visionnage intensif de films et de séries non stop abîmait les yeux des confinés qui en venaient ne plus même voir les sous-titres des séries qu’ils regardaient, restant comme des zombies vautrés devant la télé sans plus guère comprendre l’objet de leur visionnage. Attention.
Le développement d'un sixième sens permettant de se déplacer dans son appart les yeux fermés
Une sorte de super-pouvoir que les confinés de longue durée connaissent bien. Plus besoin d’utiliser ses yeux abîmés pour autre chose que regarder Netflix puisque la présence continuelle dans un appartement permet au corps de connaître ledit appartement dans ses moindres recoins, rendant totalement inutile d’y voir clair, raison pour laquelle d’ailleurs les confinés finissent par ne plus même ouvrir les rideaux.
Mais ce n’est pas sale.