Prendre l’avion, c’est sympa parce qu’on part quelque part et aussi parce qu’on voit des nuages. Mais à part ça, prendre l’avion, c’est un peu chiant : se fourrer dans une cabine pressurisée sans espace après avoir fait 3 heures de queue dans des endroits aseptisés avec un bourdonnement d’enfer, ce n’est pas exactement l’image du bonheur. Et le corps souffre, lui aussi.
Les papilles gustatives s’engourdissent, ce qui explique pourquoi la bouffe est dégueulasse
Un avion est plus sec que le Sahara. Sans dec, son taux d’humidité est encore plus bas que celui d’un désert. Du coup, la muqueuse nasale s’évapore et les membranes grossissent sous l’effet de la pression ; résultat : rien n’a de goût. Tout est fade. On peut donc vous servir de la merde, ça ne change rien. D’ailleurs, on ne s’en prive pas.
L'oxygénation du sang baisse et le corps se met en veille
La pressurisation est telle qu’elle simule une élévation très importante par rapport au niveau de la mer ; or, l’on sait qu’en altitude, le sang absorbe moins d’oxygène. Résultat, on est somnolent, peu alerte, et on est amené à s’évanouir. Tant mieux parce que ça dure 12 heures cette connerie.
Les jambes et les pieds accumulent du sang
On est assis pendant des heures. Et le résultat, c’est que le sang ne fait que descendre pour s’accumuler dans les pieds et les jambes. On essaie de s’étirer, mais c’est la guigne, façon crampe imminente et gonflements. Plus que 4 heures et un film en VO non sous titrée auquel on ne comprend rien à cause des bourdonnements. Chouetti-chouette.
Le cerveau est perpétuellement emmerdé par le décalage horaire
A chaque nouveau fuseau horaire franchi, le cerveau cherche à s’adapter au niveau de luminosité, mais il galère. Du coup on a mal à la tête, on est fatigué et on n’arrive quand même pas à dormir. C’est le bordel dans les neurones.
L'épiderme s'assèche
Il fait plus sex qu’au Sahara, on le rappelle. Plus de sudation, plus de moiteur : les lèvres s’assèchent un peu comme quand on a la crève, la gorge raque, on pèle, tout craquelle. Pas facile d’être steward.
En fait, le jus de tomate est le seul truc qui a du goût
Rapport aux papilles qui ne sentent plus rien. Comme le jus de tomate est super salé, on le sent mieux et il apporte du plaisir. Voilà pourquoi vous développez cette envie épisodique de jus de tomate en avion alors que ça ne vous viendrait jamais à l’esprit d’en commander un dans d’autres circonstances. Nonon, c’est vrai.
Les oreilles se bouchent
Et on a mal aux dents, et on a le ventre ballonné… C’est la dépression barométrique qui fait tout déconner. Cela peut être plus ou moins grave et on a déjà assisté à de très rares cas de déchirements de tympans. J’ai dit « très rares », ne paniquez pas.
Le rythme circadien est ébranlé
Du coup, impossible de se concentrer. Ce qui met de mauvaise humeur et tend à affaiblir la mémoire. D’où cette impression d’être épuisé mais réveillé comme quand on passe une nuit blanche et qu’on tient grâce au café. C’est désagréable, mais que voulez-vous ? On sera de bonne humeur à l’arrivée.
Les oreilles dégustent
Le bourdonnement est tel qu’il flirte et dépasse parfois le niveau maximal de décibels supportables selon les médecins. Du coup, il faut faire gaffe à pas se choper des acouphènes ou à devenir sourd. Non, sans rire. Les boules Quiès sont indispensables.
On se déplace super vite
Je sais pas si vous avez remarqué, mais quand on prend l’avion, on se déplace beaucoup plus vite que quand on court. C’est un truc de ouf. Genre 1000 km/h. Dingue.
Je voudrais prendre des zeppelins.