Édifices factices, c’est à dire ? Eh bien il s’agit tout simplement d’immeubles qui te paraissent de l’extérieur tout ce qu’il y de plus normal et commun, mais dont l’intérieur ne comporte en vrai pas de lieu d’habitation. Tu habites à Paris et tu te sens chanceux parce que tes voisins sont hyper-discrets ? Alors tu vis peut-être à côté de l’un des édifices factices de la capitale. Sauf si ça sent très fort. Silence + odeur de putréfaction = pas une bonne nouvelle sur la santé de tes voisins. Dans ce cas, appelle la police tout de suite. Enfin, lis d’abord ce top, et après appelle la police. Faut avoir le sens des priorités.

145 rue La Fayette, Paris 10e

Celui-là est sans doute le plus connu, ayant fait son petit buzz sur le net il y a quelques temps. Derrière cette façade haussmannienne d’origine (l’immeuble a été construit en 1850 et habité pendant une centaine d’années), se cache en fait un cheminée d’évacuation du RER. L’Italien Umberto Eco a même mentionné le bâtiment et son utilisation dans son livre Le Pendule de Foucault.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Geralix

174 rue du Faubourg Saint-Denis, Paris 10e

A 2 minutes à pied du précédent, se trouve un autre puits de ventilation de la RATP, correspondant à la gare de Magenta, dans cet immeuble beaucoup moins glamour que celui de la rue La Fayette, et pas du tout haussmannien pour le coup.

44 rue d'Aboukir, Paris 2e

La RATP ventile aussi dans ce petit immeuble typique de l’hypercentre parisien. Bon, là, peut-être que tu auras été mis sur la voie par les panneaux « RATP – Accès pompiers » placardés sur la porte et le garage.

29 rue Quincampoix, Paris 4e

À l’angle de la rue Aubry le Boucher, si tu lèves un peu le nez et que tu prends le temps d’observer, tu verras que la façade est en fait peinte en trompe-l’oeil, avec les fenêtres et les petits bonhommes derrière, pour faire tout comme si c’était vrai. Ce que ça cache ? Je te le donne en mille : encore un coup du gang de la ventilation.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Tangopaso

3 rue de l'aqueduc, Paris 10e

Ici aussi il s’agit d’une bouche de ventilation. En revanche l’astuce c’est que dans cet immeuble, il n’y a que le premier étage de factice, le reste de l’immeuble étant occupé. Pourquoi tous les autres ont été dézingués de l’intérieur et pas celui-ci ? Sans doute parce que la vie est injuste.

54 rue des Petites Écuries, Paris 10e

Un joli petit immeuble en pierre de taille comme on les aime, dans une rue plutôt sympatoche, où se planque un poste de redressement des messieurs du métro qui, décidément, aiment beaucoup le 10e arrondissement.

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Il n'a pas souffert, promis

141 boulevard Diderot, Paris 12

La RATP, fournisseur officiel de façades factices à Paris depuis les années 80. Quand ça ventile pas, ça redresse. Un bâtiment beaucoup moins mignon abrite un poste de redressement, c’est-à-dire de transformation du courant alternatif en courant continu pour que le tromé fonctionne (en gros).

78 rue La Condamine, Paris 17

Derrière cette façade de briquette, on trouve un centre de traitement de données informatiques. Ce qui fait qu’on peut imaginer qu’il y a un très très gros ordinateur dedans.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Nadège Dedieu

49 rue des Archives, Paris 3e

EDF aussi camoufle ses transformateurs moches dans des jolis immeubles. Construite dans un style permettant de se fondre avec le reste de la rue, cette façade dissimule en fait un sarcophage de béton pour le transfo. En revanche, le dernier étage, à l’angle de la rue Braque, accueille de vrais logements.

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Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

27 rue Bergère, Paris 9e

Alors là, ce deuxième cache-transformateur EDF ne se fond pas DU TOUT dans le paysage. Type années 70 moche, carrelage blanc froid et motifs géométriques marron qui tranchent avec la pierre traditionnelle parisienne, cet immeuble est vilain, vilain, vilain. N’ayons pas peur des mots.

14 rue Duvergier, Paris 19e

C’est vrai que beaucoup de styles d’architecture se mélangent dans cette rue. Mais EDF aurait quand même pu faire un petit effort, parce que là, ça revient à poser un énorme bloc de béton au milieu de la rue. Quitte à cacher un truc autant bien le faire. Le point artistique revient à la RATP.

1 bis rue Chapon, Paris 3e

Terminons par un peu de poésie. Sur un pan de mur, les artistes Julien Berthier et Simon Boudvin ont collé cette façade en contreplaqué, sans aucune autorisation, ce qui n’empêche pas les services de la ville de la nettoyer régulièrement. Tu peux même glisser une petite lettre aux « spécialistes » (le nom de l’installation) dans la boîte aux lettres de la porte.

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Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

Tu connais d’autres bâtiments factices ? Raconte-nous ça dans les commentaires.