Il y a eu les drapeaux disparus qui avaient la méga classe, mais ça n’a pas été le cas pour tous. Tellement laids qu’ils ont finis par tomber dans l’oubli ou bien être remplacés par des versions plus présentables. Et on remercie ces gens qui ont bien vu un problème quelque part. Petite précision : les entités géographiques et politiques présentes dans ce top ne seront pas forcément des pays et ne sont, pour la plupart pas très connus. Mais après tout, j’ai envie de dire que, justement, on a encore plus la sensation de plonger dans les archives des pavillons oubliés.
La Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste, 1977-2011
En vexillologie, qu’on soit amateur ou spécialiste, on dit souvent qu’il faut que ce soit simple. Peut-être que ce point a été un peu exagéré. Ce banal fond vert que l’on pourrait confondre avec une signalisation de plage est plus soporifique qu’autre chose, ce qui est pas pratique en cas de guerre. Le nouveau drapeau est bien plus classe et représente bien mieux son pays. Beau rattrapage.
Ottawa, 1902-1987
Un tricolore avec des couleurs qui ne vont définitivement pas ensemble. Déjà, le rouge se marie moyen avec le bleu lorsqu’ils sont vifs comme ici, alors ajouter du violet c’est suicidaire. Et je ne vous parle même pas de la version suivante, où, pour que les habitants de la ville aiment leur drapeau (parce qu’en plus, il était complètement rejeté), le conseil municipal a trouvé que c’était une bonne idée de mettre les armoiries au centre. On met pas les armoiries, ça reviendrait à tirer sur une ambulance.
État des Druzes (Mandat français sur la Syrie et le Liban), 1921-1936
L’un des quatre états de cette fédération a eu le pire : le drapeau français, en canton, censé dominer le reste pour montrer la puissance coloniale, est trop petit et ne s’impose pas vraiment. La te-hon. D’ailleurs, on repassera sur le choix esthétique d’avoir mis un demi contour blanc et des bandes proches de celles de l’Île Maurice.
République de Mulhouse, 1347-1798
Cette cité-état aurait pu presque avoir un bon drapeau. Les ondulations rouges sur fond blanc peuvent rendre vraiment bien (ça nous rappelle le drapeau impérial du Japon), seulement, là, ça le fait moins quand les ondulations sont irrégulières et qu’elles placent un symbole dans un carré en haut à gauche qui gâche tout.
Gouvernement du Tibet, 1920-1925
Un mélange confus d’éléments qui donnent l’impression d’avoir été mis là au hasard, un dragon au centre, des montagnes avec des nuages derrière, un soleil par-ci, une éclipse de lune et des étoiles par-là. À noter qu’ils ont dû tracer un trait rouge pour faire comprendre que c’était censé représenter une phase lunaire… et dédicace au symbole tibétain complètement écrasé dans un coin en bas à gauche.
Royaume des Deux-Siciles, 1816-1861
Même si les armoiries sont généralement super classes, ça ne marche pas sur un drapeau. C’est déjà paresseux (en gros, ils ont juste remis leurs armes sur un fond blanc) et, en plus, super compliqué à reproduire (les imprimantes permettant de reproduire des motifs complexes n’existaient pas encore). De loin, on comprend pas grand chose, on voit juste du blanc et un mélange de couleurs… pas super pour s’identifier à un pays.
République batave, 1795-1806
La courte durée de vie de cette république dans l’histoire des Pays-Bas n’a pas permis aux concepteurs du drapeau d’insérer correctement un blason sur des couleurs. Alors hop, on découpe au pif un carré blanc dans la bande rouge et on met le blason, même si ça occupe pas tout l’espace et que du coup ça fait bizarre. Ils auraient pu juste mettre ça au milieu, mais non.
République socialiste soviétique autonome des Allemands de la Volga (URSS), 1924-1941
Vouloir représenter le côté allemand et le côté russe de cette ancienne et minuscule entité de l’URSS était une bonne idée, mais cela ne passait pas nécessairement par le placement d’acronymes jaunes sur fond rouge même pas centrés. Cela ressemble plus à une affiche pour un concert de chants tristes ou à un prospectus pour de la vodka au strudel.
État de la Géorgie (États-Unis), 2001-2003
Non, vous ne rêvez pas. C’est vrai que, là encore, on dirait plus une affiche pour un musée de l’histoire de la Géorgie ou quelque chose comme ça. Ils ont voulu résumer l’histoire de l’Etat par une lignée de drapeaux plutôt que par un symbole emblématique. Et en plus, ils foutent le sceau, par flemme.
Etat du Nouveau-Mexique (États-Unis), 1912-1925
Ce qui est superbe avec ce truc, c’est qu’en plus d’être incroyablement laid, il est l’exemple de tout ce qu’il faut éviter si l’on veut faire un bon drapeau. Par exemple, écrire le nom du pays/Etat/ville en gros, mettre une date, ajouter le drapeau de l’Etat suzerain en canton, placer le sceau ou les armoiries, mettre un stéréotype touristique en avant tel que « The Sunshine State ». Mais ils ont bien rattrapé le coup : le nouveau drapeau du Nouveau-Mexique a été élu le meilleur des Etats américains.
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