Voilà une bonne entrée en matière pour discuter avec des gens que tu ne connais pas mais à qui tu as la flemme de demander ce qu’ils font dans la vie : ce serait quoi ton dernier repas de condamné à mort ? Certes c’est un peu morbide. Et si on n’est pas spécialement porté sur la bouffe, peut-être on n’a pas grand chose à dire sur le sujet. Mais bon écoutez c’est pas de ma faute si vous n’avez pas de conversation au bout d’un moment. En attendant, voici les repas du couloir de la mort qui vont vous faire monter l’eau à la bouche.
Adolf Eichmann : le pinard rédempteur
Comme son prénom l’indique, Adolf Eichmann était plutôt du genre nazi. Haut fonctionnaire du 3e Reich (le reich le plus trendy), il a pas mal apporté sa pierre à l’édifice logistique de la « solution finale ». Bref, un chic type. Un chic type qui a eu le bon goût d’échapper au procès de Nuremberg. Mais c’était compter sans les agents du Mossad qui l’ont capturé en 1960 à Buenos Aires (sans blague !) alors qu’il se cachait sous le nom de Ricardo Klement. Exfiltré en Israël, il est condamné à mort en 62. Mais sa détention durant son procès n’était pas de tout repos, on voulait à tout prix qu’il évite de se suicider (sinon, c’est pas marrant), et on allait même jusqu’à goûter ses repas pour vérifier qu’ils n’étaient pas empoisonnés.
Dans ces conditions, le SS moins clément que son nouveau nom ne voulait le faire croire, a refusé l’offre d’un dernier repas et a juste bu une bouteille de Carmel (un vin israélien), enfin à moitié seulement, certainement parce qu’il voulait éviter une grosse gdb.
John Wayne Gacy : passion KFC
John Wayne Gacy qu’on ne présente plus (connu pour sa grande carrière de clown serial killer) est condamné à mort à l’âge de 52 ans. Faut dire qu’il avait un sacré bilan de compétences à raison de 33 meurtres et viols multiples. Mais l’homme, toujours en quête de créativité a trouvé l’occasion dans le couloir de la mort de se mettre à peindre (ce qui le fait rentrer au panthéon des serial killer peintres, comme vous pourrez le voir ci-dessous).
Toujours est-il que pour son dernier repas, le John Wayne de la mort a commandé un menu type de chez KFC (euh super la publicité gratuite !) à base de poulet frit, beignets de crevette, frites et des fraises (pour garder la ligne).
Tookie Williams : "Mangez vos morts"
Stanley Williams, dit « Tookie » était membre d’un gang pas très sympatoche : les Crips, qui sévissait à Los Angeles vers la fin des années 60. Coupable d’avoir assassiné 4 personnes il est condamné à mort en 79 et attendra patiemment son exécution… en 2005. Alors même qu’il était devenu écrivain et militant anti-gang, et qu’il a demandé sa grâce au gouverneur de Californie. Manque de pot, T-800 était vachement plus sympa dans Terminator que dans la vraie vie puisqu’il a refusé de lui laisser la vie sauve.
Vexé, « Tookie » a dit fuck au dernier repas expliquant dans un entretien pour le New York Times : « Il faudrait que je sois complètement dingue pour accepter un repas d’une maison qui veut me détruire ».
Timothy McVeigh : ambiance goûter
Il y a vraiment des serial killer qui n’ont pas eu de bol… Timothy McVeigh en fait résolument partie puisqu’après avoir commandité un attentat terroriste à Oklahoma City qui a coûté la vie à 168 personnes, il est arrêté par la police une heure plus tard parce qu’il a oublié de mettre une plaque d’immatriculation à l’arrière de sa voiture. La boulette comme on dit.
Cela ne l’empêche pas d’avoir un esprit de gourmandise très infantile puisqu’il réclame pour son dernier repas de la glace à la menthe sertie de pépites de chocolat. Attention, 5 minutes de plaisir et 10 ans de régiiiiiiiiiiiime !
Victor Feguer : l'amour du minimalisme
Condamné pour meurtre violent Victor Feguer n’a pu faire appel et échapper à la pendaison en 1963 dans l’Iowa… Pour son dernier repas, il a voulu faire vraiment super simple, voire carrément minimaliste en ne demandant qu’une olive.
Et c’était pas l’olive qu’on fait dans les cours de récré pour trouver une excuse pour se toucher le rectum.
J’espère qu’au moins elle était sans noyau…
Steven Woods : le choix pas eco-friendly
Condamné à mort pour avoir assassiné un dealer et sa femme, il a entamé une grève de la faim en 2004 pour se battre pour les droits des prisonniers. Il est ainsi devenu un centre d’intérêt pour le philosophe Noam Chomsky et Amesty International qui ont porté son cas au niveau international. Sa condamnation à mort fut tout de même maintenue et pour son dernier repas, il n’y est pas allé de main morte : deux poulets rôtis, un triple cheeseburger, des gombos frits, trois fajitas, une pizza à la viande, un demi litre de glace à la menthe et un nougat au caramel enrobé de beurre de cacahuète. Le pire dans tout ça, c’est qu’il n’a touché à rien. BOUJOUR LE GÂCHIS.
Robert Alton Harris : l'homme qui aurait pu manger un cheval et son jokey
Condamné à mort par chambre à gaz en 92 (ouahou, c’est moderne) pour les meurtres de deux adolescents commis en 1978, sa condamnation fut la première en Californie depuis 1967, quelle chance ! Son dernier repas ? Je vous le donne en meal : un bucket KFC de 21 pièces de poulets frits, deux grandes pizzas Dominos, une glace, des bonbons, un pack de 6 cannettes de Pepsi, et un paquet de cigarette de la marque Camel. Euh, et le diabète et le cancer il y a pensé ???
Ricky Ray Rector : les provisions "pour plus tard"
Après avoir été accudé de deux meurtres, Ricky Ray Rector est condamné à mort par injection létale à l’âge de 42 ans. Son dernier repas est assez classique : un steak, un poulet frit, un soda américain goût cerise, et une part de tarte aux noix de pécan qu’il laissa sur le côté de son plateau expliquant aux agents pénitentiaires qu’il se la gardait pour plus tard. Les gardes ont été vachement sympas, ils n’ont pas jeté la part de tarte avant que l’exécution ne soit effective. Ça c’est de l’humanité.